Faites connaissance avec une de nos invitées à Che Presente @ ManiFiesta 2023 : Maïlys Khider, journaliste française engagée à côté du peuple cubain.
Maïlys Khider est une journaliste française indépendante. Elle écrit pour Le Monde, Le Monde diplomatique, Le Figaro, Le Canard enchaîné, le Média, Off investigation, Socialter et d’autres. Je la découvre par le biais de son livre « Médecins cubains, les armées de la paix », que j’utiliserai pour une conférence dans le cadre de l’Université marxiste en 2022. Elle est aussi l’autrice de « Nous ne sommes pas dans le même camp », un essai sur la liberté de manifester en France. En outre, elle traite de sujets liés à la santé, l’Amérique latine, les mouvements sociaux ou l’environnement.
Son intérêt pour Cuba est né lors un voyage sur place en 2018. Les rencontres qu’elle y a faites, l’histoire du pays, sa musique, son cinéma, son rapport à l’impérialisme des États-Unis, sa diplomatie… l’ont et continuent de l’interpeller. Elle a, comme elle dit, tout simplement envie de raconter Cuba.
XY Media l’a interviewée sur le système de soins cubain. Regardez aussi cet entretien avec elle réalisé par le journaliste Irving Magi.
Dans un interview à « Le Comptoir » elle dit : « Le modèle cubain est une exception mondiale qu’il est important de documenter. »
Maïlys Khider ne s’intéresse pas uniquement aux soins de santé à Cuba. Elle nous parle aussi du nouveau code des familles et du code pénal (voir cette vidéo et celle-ci sur Les2Rives) et elle écrit sur les pénuries à Cuba, le rôle du blocus et de la fameuse libreta, le carnet d’approvisionnement qui doit permettre une distribution égalitaire des denrées. Son dernier article (Le Monde, 25 mai 2023) nous raconte l’histoire des médecins cubains venus en Calabre, Italie, « au chevet des hôpitaux de Calabre ». 497 Cubains de toutes spécialités y vont débarquer et resteront jusqu’en 2025.
Selon l’Institut national de statistiques italien, la Calabre compte le nombre de lits par habitant le plus bas du pays (83 pour 1 000, contre 138 pour 1 000 en Emilie-Romagne, au nord). Plus aucun médecin italien ne souhaite s’y installer.
Pour rappel, lors de la pandémie de Covid-19, Cuba a envoyé des soignants dans 164 pays, surtout africains et latino-américains, mais également en Italie (Lombardie), en France (Martinique, Guyane, Guadeloupe) et en Andorre. Ces missions ne font pas l’unanimité, notamment aux États-Unis, dont le gouvernement n’hésite pas à mettre sous pression les pays qui font appel aux Cubains. Les forces anti-cubaines orchestrent une campagne de diffamation, qualifiant le personnel cubain d’assistance sanitaire d’« esclaves ». Khider nous donne un exemple chiffré dans le cas de la Calabre : l’État italien verse 4 700 euros pour chaque médecin cubain, dont l’État cubain conserve dans ses caisses 75 %. Ariel Labrada, le gynécologue obstétricien de l’hôpital de Polistena, lâche : « Soyons sérieux, on dort à l’hôtel, bientôt on aura notre propre maison meublée, on mange à notre faim, on économise tout notre salaire pour la famille restée à Cuba, on a Internet illimité… si c’est ça l’esclavage, je veux bien être esclave ! » Ariel Labrada brandit son bulletin de salaire, qui affiche 1 200 euros net (hors logement et nourriture). Soit un chiffre bien supérieur à celui qu’il continue de percevoir à Cuba (une cinquantaine d’euros par mois). » À titre de comparaison : « Un médecin intérimaire [italien] coûte plus de 50 000 euros par mois, car il est payé à la journée, parfois plus de 1 000 euros, alors qu’un médecin salarié, lui, est payé 7 000 euros mensuels », pointe Roberto Occhiuto, le président de la région Calabre.
En juin 2023, Maïlys Khider a effectué un reportage sur place dans le cadre d’un article à paraître dans Le monde diplomatique sur la crise majeure que traverse actuellement l’île.
Bref, une invitée bien particulière qui nous accompagnera à ManiFiesta tout le week-end, notamment lors de la présentation de son livre et encore à d’autres moments !