Lors du sommet UE-CELAC des 17 et 18 juillet, l’Amérique latine a montré son opposition à l’exploitation dont elle fait l’objet en tant que fournisseuse de matières premières à l’UE. De plus, les pays d’Amérique latine exigent des réparations pour les crimes coloniaux et ont rejeté les tentatives de l’UE d’utiliser le sommet pour imposer la position occidentale sur la guerre en Ukraine. p { margin-bottom: 0.1in; direction: ltr; color: #000000; line-height: 115%; text-align: left; orphans: 2; widows: 2; background: transparent }p.western { font-family: «
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Ceci doit être considéré dans le contexte des efforts de l’UE pour promouvoir son accès aux ressources naturelles du sous-continent, essentielles pour la transition énergétique de l’UE – du lithium à l’hydrogène vert.
L’opposition à ce système s’accroît. « Personne ne peut condamner les pays d’Amérique latine à être des fournisseurs de matières premières que d’autres transforment industriellement pour ensuite nous vendre des produits hors de prix », a récemment protesté le président argentin Alberto Fernández.
La déclaration du sommet UE-CELAC a également fait l’objet d’une controverse. En ce qui concerne la guerre en Ukraine, la CELAC refuse de se ranger du côté de l’Occident et, au lieu de cela, elle exige une reconnaissance écrite des crimes commis sous la domination coloniale européenne – ainsi qu’une promesse de réparation.« Il semble que les pays de la CELAC veuillent être considérés comme des partenaires égaux », a noté un diplomate de l’UE.
Ressources naturelles dont l’UE a besoinDans sa quête d’influence en Amérique latine, l’UE a récemment lancé une offensive qu’elle avait déjà annoncée l’année dernière. Les intérêts sous-jacents et les moyens de les atteindre sont exposés dans la nouvelle stratégie pour l’Amérique latine publiée par la Commission européenne le 7 juin. Celle-ci prévoit l’expansion des relations économiques.
L’Union européenne s’intéresse tout particulièrement aux matières premières nécessaires à la transition énergétique de l’Europe, de l’hydrogène vert au lithium, dont dépend notamment l’industrie automobile pour les batteries de ses nouvelles voitures électriques. « Le lithium, le cuivre, l’hydrogène vert – l’Europe en a besoin et l’Argentine peut les lui fournir », a déclaré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, à Buenos Aires à la mi-juin, lors de sa visite de quatre jours en Amérique latine.
Afin d’optimiser son accès aux ressources naturelles, l’UE souhaite enfin ratifier son accord de libre-échange avec le Mercosur (Union douanière sud-américaine, NDLR.) en gestation depuis près d’un quart de siècle.
Ces mesures se heurtent toutefois à une forte résistance. Ainsi, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva s’est opposé à la demande d’Ursula Von der Leyen de signer un document sur l’environnement complémentaire à l’accord : le Brésil ne se soumettra pas aux sanctions dont l’UE menace dans ce document.
Ne pas être condamné à être fournisseur de matières premièresEntre-temps, le mécontentement du Mercosur devient plus fondamental. L’alliance d’États sud-américains a annulé sa réunion avec l’UE des 29 et 30 juin, réunion au cours de laquelle les négociations sur l’accord de libre-échange et le document complémentaire devaient se poursuivre. La raison invoquée est qu’elle a besoin de plus de temps pour formuler ses propres propositions.
Lors du sommet du Mercosur des 3 et 4 juillet à Puerto Iquazú, Lula a réitéré ses critiques à l’égard du document complémentaire, le qualifiant d’« inacceptable ». Il a également confirmé son rejet des passages de l’accord de libre-échange qui ouvriraient les marchés publics officiels aux entreprises de l’UE.
Les marchés publics sont « l’un des rares instruments de politique économique qu’il nous reste ». Ils sont nécessaires pour soutenir les petites et moyennes entreprises brésiliennes.
De son côté, le président argentin Albert Fernández a confirmé que le Mercosur ne devait pas se laisser réduire à un fournisseur de matières premières . « Personne ne peut nous condamner à être des fournisseurs de matières premières, que d’autres transforment industriellement pour nous vendre ensuite des produits beaucoup trop chers », a souligné Fernández.
Une position partagée par Lula. « Il n’est pas dans notre intérêt de signer un accord qui nous condamnerait au rôle éternel d’exportateur de matières premières. »
Zelensky indésirableL’UE se heurte à une forte opposition non seulement sur la question de l’accord de libre-échange avec le Mercosur, mais aussi lors du sommet avec la Communauté d’États latino-américains et caraïbes (CELAC), l’association des 33 nations souveraines d’Amérique latine et des Caraïbes, qui s’est tenu à Bruxelles au début de cette semaine.
La nouvelle stratégie de l’UE pour l’Amérique latine prévoit des sommets réguliers, si possible entrecoupés de réunions des ministres des Affaires étrangères des deux parties.
Selon les récentes informations, la CELAC a répondu le 4 juillet par un contre-projet au projet de déclaration du sommet envoyé par l’UE en juin. Le projet de l’UE contient également plusieurs paragraphes condamnant fermement la Russie pour son intervention dans la guerre en Ukraine.
L’UE tente d’utiliser chaque réunion internationale pour imposer à l’autre partie la position occidentale sur la guerre en UkraineCette démarche s’inscrit dans le cadre des tentatives de l’UE d’utiliser chaque réunion internationale pour imposer à l’autre partie la position occidentale sur la guerre en Ukraine. Toutefois, ces tentatives échouent régulièrement.
La contre-proposition de la CELAC a supprimé tout ce qui concernait l’Ukraine. Auparavant, ils avaient déjà rejeté l’invitation arrogante de l’UE au président ukrainien Volodomyr Zelensky à participer au sommet. Zelensky n’a pas été officiellement invité.
Solutions diplomatiquesDans son projet, la CELAC a inclus la phrase « préconiser des solutions diplomatiques sérieuses et constructives au conflit actuel en Europe ». Cela doit se faire « par des moyens pacifiques », déclare le projet, contrairement à l’accumulation massive d’armes pour l’Ukraine, y compris par l’UE.
Elle appelle également à des mesures « qui garantissent la souveraineté et la sécurité de tous, ainsi que la paix, la stabilité et la sécurité régionales et internationales ». La CELAC soutient donc les efforts actuels, notamment ceux du président brésilien Lula, en vue d’une médiation entre Moscou et Kiev pour parvenir à un cessez-le-feu.
Un diplomate de l’UE aurait déclaré, à propos de la position de la CELAC sur la guerre en Ukraine, qu’il semble que « nous ne soyons pas sur la même longueur d’onde » et, à propos du refus de la CELAC de soutenir la position de l’UE, qu’« il semble qu’ils (les pays de la CELAC, NDLR) veuillent être considérés comme des partenaires égaux ».
Réparations financières pour les crimes coloniauxEnfin, la contre-proposition de la CELAC rappelle explicitement la domination coloniale des pays européens sur l’Amérique latine ainsi que le rapt et l’esclavage des Africains par les Européens dans le sous-continent.« Nous reconnaissons et regrettons profondément les souffrances indicibles causées à des millions d’hommes, de femmes et d’enfants par la traite transatlantique des Africains », peut-on lire dans le projet. La CELAC suggère également la formulation suivante dans le document : « Nous reconnaissons la nécessité de prendre des mesures appropriées pour restaurer la dignité des victimes. »
Les pays d’Amérique latine exigent des réparations financières et des compensations pour ce qui s’est passé pendant la période colonialeCela inclut « des réparations financières et des compensations pour aider à guérir notre mémoire collective et défaire l’héritage du sous-développement ».
Cet article a été précédemment publié sur le site German Foreign Policy