Les moyens de communication, et plus particulièrement les médias numériques et les applications de communication, exercent une influence considérable sur notre société contemporaine. Sont-ils une bénédiction ou une malédiction, ou les deux ? Comment s’armer contre les stratégies de la droite et du fascisme via le net ? Et inversement, comment tirer le meilleur parti des possibilités offertes par la communication numérique ? Ces questions seront abordées lors d’une table ronde organisée dans le cadre du Sommet des Peuples les 17 et 18 juillet.
Un important sommet international réunissant les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et de l’Union européenne se tiendra à Bruxelles les 17 et 18 juillet. Parallèlement, des organisations de terrain et des ONG organisent un Sommet des Peuples dans l’auditorium Q de la VUB.
Dix conférences internationales sont prévues à ce Sommet des Peuples, sur les thèmes d’actualité les plus divers, de la paix aux luttes syndicales en passant par les défis écologiques. Un événement politico-culturel aura également lieu le lundi soir, auquel participeront non seulement des orateurs d’ici, mais aussi des présidents latino-américains. Il se conclura par une déclaration finale basée sur les échanges du Sommet des Peuples. Le programme complet est disponible ici.
La section belge du Réseau des Intellectuels, Artistes et Mouvements Sociaux pour la Défense de l’Humanité (REDH) organise une des conférences internationales sur les médias, le lundi 17 à 10h30. Pour y réfléchir et échanger, cinq panelistes intéressants se rendront à Bruxelles. Tous les cinq sont des experts des médias et de la communication. Deux d’entre eux sont latino-américains, trois sont européens. Venez les rencontrer à Bruxelles!
Lamprini Thoma, membre du REDH en Grèce, est une journaliste qui compte plus de 35 ans d’expérience. Elle a travaillé pour des journaux, des radios et des médias en ligne, en tant que reporter, correspondante, rédactrice, chroniqueuse et productrice. Aujourd’hui, elle écrit et produit des podcasts pour le plus grand média grec indépendant de gauche, The Press Project. Elle produit également des documentaires sur la diaspora grecque.
Elle est membre de l’Union des journalistes grecs et de l’Union européenne des journalistes. Elle souhaite parler de la censure en temps de crise. Les journalistes grecs luttent contre cette censure depuis 12 ans. Mais surtout, elle veut parler de la façon dont The Press Project brise cette censure en étant un média totalement indépendant financé par les citoyens eux-mêmes.
José Ernesto Novaez Guerrero est le jeune coordinateur de la section cubaine de REDH. Il est journaliste, écrivain et chercheur. Il a été recteur de l’Université des Arts de Cuba. Il collabore régulièrement à plusieurs publications à Cuba et à l’étranger. Il expliquera comment la soi-disant pluralité des médias dominants n’est qu’un écran de fumée pour un monopole croissant qui ne fait que faciliter la production de fakenews.
La pluralité des médias dominants n’est qu’un écran de fumée pour un monopole croissant qui ne fait que faciliter la production de fakenewsIl analysera également comment, à l’ère de la surinformation, il faut se battre pour gagner l’esprit des gens. Enfin, il conclura par son point de vue sur la « guérilla sémiotique » en tant que forme de résistance à tout cela. Il utilise ce concept du philosophe mexicain des arts visuels et de la communication Fernando Buen Abad pour parler de la nécessité de tisser des réseaux d’information et de collaboration qui s’opposent aux monopoles médiatiques.
Avec Sergio Arria Bohorquez, nous avons l’honneur d’avoir le coordinateur international du REDH dans le panel. Sergio Arria est un cinéaste et anthropologue audiovisuel vénézuélien. Il a étudié à la Sorbonne et à l’université de Jussieu (Paris 7), entre autres. Il a réalisé des documentaires pour plusieurs organisations, dont la chaîne de télévision populaire vénézuélienne ViVe TV, a occupé des postes au sein du ministère vénézuélien du pouvoir populaire pour la communication et l’information et a travaillé pour plusieurs chaînes de télévision.
Il a travaillé sur le contenu de la télévision numérique ouverte du Venezuela et a été chercheur et formateur en production de contenu numérique dans plusieurs universités d’Argentine. Il est actuellement vice-ministre de la culture audiovisuelle au Venezuela. Sergio Arria parlera de la façon dont le capitalisme, comme l’une de ses armes de recolonisation, utilise les médias sociaux comme un nouveau média de masse pour l’occupation symbolique de la conscience des peuples.
Le capitalisme utilise les médias sociaux comme un nouveau média de masse pour l’occupation symbolique de la conscience des peuplesIl est urgent de faire le point et de construire une résistance à ce mécanisme de domination subjective. C’est pourquoi nous devons établir une feuille de route. Sergio Arria explique comment nous devons devenir nous-mêmes des producteurs de contenu et passer d’une communication représentative à une communication participative, pour aller vers un nouvel ordre mondial de l’information et de la communication.
La Catalane Laure Vega est étudiante en droit et titulaire d’un diplôme de troisième cycle en analyse du capitalisme et en économie sociale et coopérative. Elle collabore avec des médias tels que Cataluña Plural et Público. Elle est membre du REDH et active au Centro de Estudios de la Unidad Popular, un espace de réflexion et d’éducation. Elle est également membre du secrétariat national de la Candidatura de Unidad Popular (CUP), un parti catalan de gauche radicale.
Lors de la conférence, elle parlera du rôle des médias dans toutes les facettes de la droitisation et de la manière dont ils contribuent à inverser le malaise politique découlant des politiques néolibérales. Bien que les quotas de visibilité payante et les algorithmes limitent la « démocratisation » de l’espace numérique, il y a effectivement de la place pour la communication et la bataille d’idées.
Cependant, il ne suffit pas d’exposer les mécanismes de manipulation. Pour faire évoluer les mentalités dans le bon sens, il faut aussi lutter contre le « réalisme capitaliste », selon l’expression du philosophe britannique Mark Fisher. C’est ce que Laure Vega souhaite développer.
Le Belge Grégoire Lalieu est journaliste et rédacteur en chef du site Investig’Action, fondé par Michel Collon en 2004. Il est spécialisé dans l’analyse critique des médias et de la propagande de guerre. Grégoire est également co-auteur des livres «
La stratégie du chaos », «
Jihad made in USA » et «
Le monde selon Trump ».
Dans son intervention, il s’appuiera sur l’expérience d’Investig’Action pour expliquer comment l’internet a brisé le monopole des classes dominantes sur les médias, pourquoi ces classes tentent de contrôler l’information et comment elles tentent de colmater la brèche à travers le monopole des GAFAM, les cinq plus grandes plateformes numériques : Google (moteur de recherche), Apple (matériel et appareils mobiles), Facebook (réseaux sociaux), Amazon (places de marché) et Microsoft (systèmes d’exploitation).
La conférence avec ce panel de haut niveau sera animée par Laura De Vos, membre de la section belge du REDH. Elle a publié plusieurs ouvrages académiques et est également journaliste citoyenne chez DeWereldMorgen.be. Préparez déjà vos questions pour les panélistes ! Une interprétation simultanée sera assurée.
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