Le 12 juillet, deux motions sur la coopération avec Cuba ont été présentées au Parlement européen. La droite espagnole a trouvé un soutien auprès de tous les groupes de droite. En effet, PPE (CD&V), ECH (NVA) RENEW (VLD) ont voté pour une résolution cinglante et mensongère décrivant Cuba comme une dictature avec des milliers de prisonniers politiques, où la politique du gouvernement appauvrit la population. Le terme « blocus » n’apparaît qu’une seule fois dans le texte. Dans la motion, le blocus des États-Unis est qualifié d’excuse pour le gouvernement cubain pour maintenir son peuple dans un état de pauvreté et d’oppression.
Le fait que cette résolution soit déposée maintenant est lié, d’une part, à la visite de Joseph Borrell qui a eu lieu en mai et qui a été évaluée positivement. Cette rencontre a eu lieu dans le cadre de l’accord de coopération que l’UE a signé avec Cuba en 2016, ratifié par le Parlement de l’UE en 2017. D’autre part, le sommet UE-CELAC (Comunidad de Estados Latinoamericanos y Caribeños) des 17 et 18 juillet à Bruxelles, auquel Cuba enverra bien sûr une délégation importante, n’est pas étranger au vote de cette motion.
La droite européenne veut tout faire pour discréditer Cuba et, conformément au blocus étasunien, isoler davantage l’île. Malheureusement, tous les députés sociaux-démocrates (à l’exception de l’Espagnole Ana Miranda) et verts européens ont également voté pour cette résolution honteuse, y compris Groen, Ecolo, Vooruit et PS !
La gauche européenne (The Left) a déposé une contre-résolution arguant que la résolution de droite peut être considérée comme un signe d’irrespect destiné à nuire aux relations entre l’UE et les pays d’Amérique latine. Elle condamne l’instrumentalisation des droits humains à des fins politiques dans le but d’interférer dans les affaires intérieures de la République de Cuba par diverses forces politiques au sein de l’UE et du Parlement européen.
Elle rappelle que les lois de blocus sont illégales et extraterritoriales, et ce depuis 62 ans. Elles rappellent que les États-Unis renforcent le blocus de plus en plus sévèrement. Elle souligne également que le fait de maintenir Cuba sur la liste des pays soutenant le terrorisme rend presque impossible tout trafic financier international avec l’île.
Il est donc répréhensible d’exploiter la situation économique difficile du peuple cubain pour s’immiscer dans les affaires intérieures, déclare The Left. En effet, il est important de rappeler que selon l’article 1 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels de 1966, « tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes ». En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et poursuivent librement leur développement économique, social et culturel », sans ingérence étrangère.
La situation économique et sociale de Cuba est critique en raison de l’impact de la pandémie, de la crise énergétique et, surtout, du renforcement du régime de sanctions imposé par les États-Unis. Elle appelle donc à un renforcement du soutien et de la coopération avec Cuba. En mai 2023, Josep Borrell a déclaré que « malgré toutes les restrictions et mesures restrictives du blocus étasunien, qui ne facilite pas les choses, nous sommes le premier partenaire commercial de Cuba » ; tout en annonçant un fonds de 14 millions d’euros pour aider à promouvoir les petites entreprises à Cuba, signe de la volonté de l’UE « d’accompagner Cuba dans son processus de réforme économique et sociale dans une relation de respect mutuel ».