Les résultats des élections régionales et locales en Équateur marquent la résurgence du corréisme. La tentative du président Guillermo Lasso de faire approuver par référendum une réforme constitutionnelle s’est également soldée par un échec.
Dimanche 12 février, lors des élections provinciales et locales dans le pays andin, Revolución Ciudadana, le mouvement de l’ancien président de gauche Rafael Correa, a remporté les élections dans les plus grandes municipalités et provinces, dans un tiers des 24 provinces, soit près de la moitié de la population. Il s’agit notamment de Guayas et de Guayaquil, qui depuis des temps immémoriaux étaient le terrain du parti social-chrétien (PSC) conservateur. Soulignons également qu’un nombre bien plus important de femmes ont été élues, plus que jamais auparavant.« Les moutons unis ne seront jamais vaincus », a déclaré Correa sur Twitter avec une vidéo de moutons et la chanson « We Are the Champions » du groupe Queen en fond sonore. Il est toujours en exil (au Mexique et quelquefois aussi en Belgique) parce que le précédent gouvernement de droite l’a fait condamner par défaut pour corruption alors qu’il était au pouvoir, une pratique courante, pas seulement en Russie, pour écarter les opposants.
L’actuel président Guillermo Lasso s’est muré dans le silence et a dû annuler un événement à Quito où il devait s’exprimer sur la victoire du Oui. Lasso est confronté à deux années difficiles de gouvernement au cours desquelles il devra faire des compromis, d’autant plus que le PSC menace de se retirer de sa coalition.
La chute de popularité de Lasso s’explique certainement en partie par son démantèlement du droit du travail, par diverses privatisations de services publics et l’abolition des impôts sur les successions et les capitaux à l’étranger. En plus de cela, l’insécurité n’a fait que s’aggraver. En 2022, les meurtres ont atteint un chiffre record.