Extraits du discours du président Diaz-Canel prononcé au Parlement (14 décembre 2022). Rendre des comptes« Il revient au Président de la République de rendre des comptes de son travail au cours de cette session de l’actuelle Législature. Je l’assume avec une entière responsabilité et avec la conviction qui est la mienne de l’importance du mécanisme de reddition de compte pour le renforcement de nos institutions, qui a été une préoccupation permanente de la direction de la Révolution qui nous précède et nous guide, et en particulier du général d’armée Raul Castro Ruz.
La réddition de comptes, à tous les niveaux, est un mécanisme que nous devons perfectionner, systématiser, développer avec rigueur face au peuple, avec transparence et comme un moyen de nous dépasser et de perfectionner le travail de direction, à la recherche de résultats ayant un plus grand impact sur la société.
J’accepte cette responsabilité avec engagement et dévouement, en protégeant l’unité et en assumant la continuité dans une perspective dialectique, en défense de la Révolution et de sa trajectoire sur la voie de la construction socialiste. Pour ce faire, je commenterai certains éléments du contexte dans lequel nous vivons, des éléments également de la politique extérieure et du moment dans lequel nous avons mis en œuvre cette politique, et des évaluations des situations que nous avons vécues et dont, évidemment, je me considère comme le principal responsable.
Je me sens obligé de réitérer au préalable quelques considérations au sujet du scénario dans lequel j’ai exercé mes responsabilités. Un scénario rempli de défis et d’adversités qui nous ont empêchés d’avancer comme nous l’avions prévu. J’espère que personne ne prendra ceci pour une justification ou comme une plainte. Situation internationale complexeCe fut une année particulièrement compliquée sur la scène internationale, et qui fait suite à deux années tout aussi compliquées.
Le conflit militaire en Europe a généré de nouveaux problèmes et en a aggravé beaucoup d’autres qui existaient déjà dans un monde marqué par des inégalités croissantes, par l’absence d’engagement réel pour faire face aux menaces qui pèsent sur l’environnement, par les effets socio-économiques et sanitaires encore présents de la pandémie de Covid-19, et ses conséquences sur les prix des aliments et des médicaments, les transports, la logistique et les besoins essentiels des pays en développement.
Il s’agit d’un scénario menacé, en outre, par la volonté impérialiste néfaste de prétendre diviser le monde et de générer des exclusions et des stigmatisations, ce à quoi s’ajoute la tendance pernicieuse des États-Unis à abuser de leur puissance économique et financière disproportionnée pour appliquer la coercition économique en tant qu’instrument privilégié de politique extérieure.
Nous progressons dans les relations avec notre région, où les changements intervenus ont permis l’arrivée au pouvoir de forces politiques engagées dans des projets tournés vers la justice sociale et la défense de la souveraineté, convaincus de l’importance de l’intégration et de la défense d’une région de paix, d’unité et de solidarité.
Ces changements se produisent alors que la réalité économique et sociale de la région présente des niveaux alarmants de pauvreté, de chômage, d’inégalité et d’exclusion qui, à long terme, favorisent la montée de forces politiques d’extrême droite et à tendance fasciste qui tentent de stopper la progression des mouvements progressistes engagés en faveur des intérêts et des besoins des majorités.
L’événement continental et excluant convoqué par les États-Unis dans la ville de Los Angeles s’est avéré être un échec politique et une démonstration de l’isolement dont souffre la politique impérialiste de ce pays dans la région que José Marti appelait Notre Amérique. Ce fut un coup dur pour l’OEA et sa direction institutionnelle actuelle, dont l’absence de prestige est sans égal.
Je profite de l’occasion pour réitérer ma reconnaissance aux pays qui ont rejeté l’exclusion de Cuba de cet événement, l’ont dénoncée et ont également condamné la politique du blocus intensifié.
C’est aussi une année d’événements importants dans l’exercice de la politique extérieure cubaine, ce qui a exigé de la constance, de la réflexion et une action rigoureuse, attachée aux principes et aux traditions de la politique extérieure de notre Révolution. »
Cuba a maintenu le dialogue politique et la coopération étroite avec le Venezuela, elle a consolidé les relations avec le Mexique, réitère sa solidarité avec la Bolivie, le Nicaragua et l’Argentine.« La reprise des efforts de paix en Colombie est une réussite digne d’éloge et une confirmation de la position digne et juste adoptée par Cuba en défense du Droit international et des engagements que nous avons pris pour aider ce pays frère d’Amérique latine. Nous avons maintenu notre volonté de continuer à être les garants de la Table de dialogue Colombie-ELN. » Relations avec les États-Unis« Dans le cas des États-Unis, la caractéristique fondamentale et déterminante de la relation bilatérale reste le blocus économique, en tant qu’arme de coercition cruelle, illégitime et immorale, qui constitue l’obstacle principal à la performance de notre économie.
La politique ouverte de subversion et les tentatives de déstabilisation de notre pays, soutenue par des dizaines de millions de dollars du budget fédéral, ainsi que la tolérance à l’égard de ceux qui, depuis le territoire des États-Unis, guident, financent et même entraînent des individus à commettre des actes violents contre Cuba, sont également évidentes. Tout cela, nous l’avons dénoncé directement par les voies diplomatiques et publiquement.
Il y a quelques jours, le gouvernement des États-Unis a donné de nouvelles preuves de la conduite malhonnête de sa politique étrangère en désignant Cuba comme un pays où la religiosité est soi-disant persécutée. Il s’agit là d’un autre mensonge de la part d’un gouvernement qui ne trouve aucune justification pour poursuivre le système de mesures économiques coercitives le plus étendu et le plus long que l’histoire ait jamais connu.
Cependant, et malgré ce qui précède, nous avons fait quelques progrès très discrets destinés à faire avancer la coopération bilatérale dans le cadre du respect des accords migratoires et également dans d’autres domaines prioritaires entre les deux pays.
Il y a quelques mois, à la suite de l’incendie de la base de superpétroliers de Matanzas, le gouvernement des États-Unis nous a offert une aide technique. Nous en avons été reconnaissants et l’avons acceptée. Nous avons également accepté l’offre d’une centaine de combinaisons de pompiers avec l’équipement de protection correspondant, qui sont finalement arrivées dans le pays la semaine dernière et sont en cours de distribution parmi les brigades de pompiers.
Ils nous ont également offert une aide matérielle d’une valeur de 2 millions de dollars à l’occasion de l’ouragan qui a frappé Pinar del Rio en septembre dernier. Comme dans le cas de Matanzas, cette aide a été offerte sans conditions, ce dont nous avons également été reconnaissants et que nous avons accepté.
Notre objectif reste de promouvoir des liens plus larges avec ce pays et son peuple, qui compte déjà quelque 2 millions de personnes d’origine ou de descendance cubaine.
Nous maintenons notre disposition à construire une relation respectueuse et mutuellement bénéfique, dans le plein respect du Droit international et des prérogatives souveraines de chaque partie. Le gouvernement des États-Unis le sait et nous le lui avons déclaré directement et publiquement. » Relations avec les pays des Caraïbes« Les liens avec les pays de la CARICOM se renforcent. Nous venons de célébrer le 50e anniversaire de cet événement historique du 8 décembre 1972, lorsque quatre pays des Caraïbes ont défié les préceptes de la doctrine Monroe et ont décidé de formaliser des relations diplomatiques avec Cuba.
Il s’agit de la Barbade, du Guyana, de la Jamaïque et de Trinité-et-Tobago. Ce pas, à l’époque du plus grand isolement de Cuba promu par l’impérialisme, marqua une étape importante dans la région et dans l’histoire de la politique extérieure cubaine.
Le 8e Sommet Caricom-Cuba a confirmé la validité de l’héritage du Commandant en chef, poursuivi par le général d’armée, dans les relations avec les Caraïbes, qui sont fondées sur la fraternité, la coopération et le respect, et il a souligné la volonté commune d’avancer dans des plans d’intégration et de développement.
La Communauté des Caraïbes a réaffirmé son soutien à la demande de levée du blocus imposé par les États-Unis à Cuba, ainsi qu’au retrait du pays de la liste fallacieuse des États soutenant le terrorisme.
Nous avons réitéré notre solidarité avec le peuple frère portoricain et son droit à l’autodétermination. »
Les processus politiques en cours au Brésil, en Colombie et au Honduras nous inspirent. Notre région exige l’indépendance et la justice sociale. Tournée de décembreLes visites récentes en Algérie, en Russie, en Turquie et en Chine ont répondu aux invitations adressées par leur gouvernement et à l’intérêt de promouvoir et de consolider des liens avec ces pays, tant politiques qu’économiques et commerciaux. Nous considérons que leurs résultats ont été significatifs.
Lors de l’Assemblée générale des Nations unies, la communauté internationale s’est une nouvelle fois prononcée à la quasi-unanimité pour rejeter le blocus économique des États-Unis, entérinant l’isolement retentissant d’une politique aussi cruelle qu’injuste.
Nous sommes bien conscients que la nature polarisée et aliénée de la politique étasunienne pourrait entraîner la prolongation du blocus économique pendant encore de nombreuses années. Il est donc prioritaire d’unir les efforts et la créativité de la population en vue de résoudre les problèmes les plus aigus, d’affronter les limitations et de mettre le cap sur le développement.
Nous assumons également la responsabilité de dénoncer cette politique cruelle et inhumaine à chaque occasion et dans tout scénario. » La démocratie cubaine(…)Nous avons favorisé l’exercice législatif le plus large possible afin que les lois qui développent le contenu de la Constitution soient promulguées dans les plus brefs délais. Cette législature est la meilleure expression de cet exercice en raison du nombre élevé de lois adoptées à chacune de ses sessions, en particulier le processus qui a conduit à l’adoption du Code des familles par référendum, après une large consultation populaire.
Cet exercice, qui est une nouvelle preuve du caractère démocratique du système socialiste cubain, a montré le large consensus social sur des questions très complexes et diverses ; il a eu lieu au milieu de la situation économique la plus difficile et au pire moment de la crise électro-énergétique aiguë, que nous sommes en train de surmonter.
Sous un ouragan de pénuries et de difficultés, le peuple a voté et approuvé le Code, faisant preuve d’une conscience sociale élevée et sans équivoque qui s’est à nouveau exprimée avec une transparence et une propreté absolues lors des dernières élections des délégués aux assemblées municipales du Pouvoir populaire.
Au cours de la session qui s’achève aujourd’hui, quatre lois ont été adoptées qui renforceront l’ordre institutionnel du pays, avec un rôle déterminant dans la sphère économique et sociale de la nation.
De même, il appartiendra à la prochaine Législature de faire face à un travail législatif ardu et de conformer dès ses débuts un nouvel échéancier qui répondra à nos exigences de réglementations.(…)Ces sessions de l’Assemblée ont été particulièrement tendues et intenses dans le traitement des problèmes de la vie quotidienne difficile à Cuba. Chacun d’entre vous, comme chaque Cubain, a sa propre perception de ces problèmes. Cependant, je ne connais pas un patriote qui reste indifférent aux angoisses et aux efforts pour que le pays surmonte les défis colossaux d’une économie soumise à un blocus, et soumise encore et encore, par ceux qui se sont érigés en maîtres des finances et des marchés mondiaux, mais aussi par les inefficacités et les obstacles générés par nos propres insuffisances et nos erreurs. Crise économique et perspectivesDire que l’économie traverse une situation complexe dans laquelle se conjuguent le renforcement du blocus, les effets de la pandémie et l’inflation internationale, entre autres facteurs défavorables, c’est la vérité, c’est l’indéniable. Mais cela ne résout rien. Ce qu’il nous faut, c’est chercher des issues, innover et briser le siège.
Le Plan de l’économie pour l’année 2023, expliqué par le ministre devant vous, définit des objectifs qui sont d’une importance vitale pour faire face à toutes les problématiques déjà diagnostiquées de l’économie nationale, ainsi que pour continuer à progresser dans la création de capacités et d’environnements institutionnels qui permettront de progresser avec plus d’efficacité et de rapidité.
Les mesures adoptées à cette fin devraient créer les conditions pour avancer avec un plus grand dynamisme, si elles sont mises en œuvre rapidement, sans freins, en identifiant toujours les risques afin de minimiser leurs impacts.
Ce n’est un secret pour personne que ces dernières années ont été marquées par d’importants déséquilibres macroéconomiques dus, entre autres, à la perte de recettes en devises, aux déficits fiscaux élevés, à l’augmentation des revenus des personnes physiques sans support productif, à la dollarisation partielle de l’économie et à la faible réponse productive pour générer une offre de biens et de services, entre autres.
Ces déséquilibres s’expriment principalement dans les niveaux d’inflation, la rareté des offres, la dépréciation et la non-convertibilité de la monnaie nationale, des phénomènes qui ont entraîné une détérioration substantielle du pouvoir d’achat des revenus des travailleurs et des retraités et des conditions de vie de la population.
L’amélioration du bien-être du peuple exige la réactivation des capacités productives nationales et l’attraction d’un niveau de devises garantissant une augmentation progressive mais soutenue de l’offre de biens et des services, ce qui ne sera pas possible sans la correction, dans certaines limites, des déséquilibres macroéconomiques mentionnés ci-dessus.
En ce sens, le Plan de l’économie présenté et adopté prévoit la mise en œuvre d’un programme de stabilisation macroéconomique qui implique une transformation essentielle de la gestion macroéconomique et de la coordination entre le Plan, le Budget de l’État et la Programmation monétaire.
Ce programme de stabilisation macroéconomique exige d’articuler et de concilier des objectifs à moyen terme avec les urgences à court terme, afin de gérer de manière adéquate les conflits, notamment ceux ayant des impacts distributifs et sociaux.
Selon ses concepteurs et d’autres spécialistes, un programme de ce type n’est pas un moteur de croissance économique en soi, mais il jette les bases pour que le reste des politiques à caractère sectoriel, telles que la transformation productive ou le développement local, soient efficaces et atteignent leurs objectifs.
Comme l’a expliqué le ministre, le Plan et le Budget de l’État pour 2023 font la lumière sur la question, mais atteindre ses objectifs implique de travailler dur, d’innover, d’appliquer l’économie circulaire, d’exporter et d’accroître la compétitivité de nos productions.
Par ailleurs, il est nécessaire de continuer à mettre en œuvre des mesures visant à garantir que l’entreprise d’État joue véritablement son rôle de principal sujet économique du Modèle de développement économique et social.
Il est également essentiel de réaliser les exportations prévues dans le Plan, afin de pouvoir soutenir les importations minimales requises par l’économie afin d’assurer les niveaux de production planifiés, qui sont la source fondamentale de la croissance de 15% du commerce de détail.
D’autres tâches, telles que l’attention portée aux communautés et aux personnes en situation de vulnérabilité, le passage définitif de la subvention des produits à la subvention des personnes, afin d’entamer une véritable transformation sociale en appliquant une approche autre que l’assistanat, font partie du nécessaire perfectionnement de la société et doivent être prioritaires au cours de l’année à venir.2023 doit être une meilleure année, mais y parvenir, exige davantage qu’un plan intégral. Cela demande de secouer l’inertie, bannir la bureaucratie, supprimer davantage d’obstacles et surmonter la complaisance (Applaudissements). J’ai confiance dans le travail créatif et innovateur de ceux qui doivent répondre à ces tâches dans un temps qui n’est plus mesuré par l’horloge, mais par les urgences causée par l’usure d’une lutte acharnée de plus de 60 ans contre un encerclement criminel et inacceptable.(…)Faire face à une adversité après l’autre, comme les trois événements les plus terribles de cette année, à savoir les accidents de l’hôtel Saratoga et de la base des superpétroliers et le dévastateur ouragan Ian, parallèlement au blocus renforcé et aux effets coûteux d’une pandémie qui a paralysé notre économie pendant deux ans, n’a pas été une raison de découragement ou de démobilisation.
Ce que nous avons enduré nous oblige à nous dépasser. Chaque confrontation avec une difficulté est une source d’apprentissages, nous grandissons et nous acquérons de l’expérience afin d’affronter les moments difficiles avec détermination, avec la sérénité nécessaire pour peser chaque pas et chaque action.
Je l’ai déjà dit une fois : la force et la confiance dans la victoire se multiplient lorsque nous avons une histoire gigantesque qui nous pousse à aller de l’avant et un peuple héroïque qui donne et exige davantage.
Je veux le dire aujourd’hui devant vous qui représentez le peuple cubain et à tous ceux qui nous écoutent : je ressens une énorme insatisfaction pour ne pas avoir été capable d’obtenir, depuis la direction du pays, les résultats dont le peuple cubain a besoin pour atteindre la prospérité souhaitée et tant attendue (applaudissements prolongés). Mais je crois en la direction collective et j’ai agi et j’agirai en tant que fidèle disciple et défenseur des décisions prises lors du 8e Congrès de notre Parti.
En ma qualité de Président de la République, en tant que serviteur public, j’ai veillé au respect de la Constitution, à l’accomplissement de la légalité socialiste et au maintien du lien permanent avec le peuple, dont je fais partie. » Plus de démocratie et de participation, une citoyenneté active, la science et l’innovation« Convaincu de la nature populaire du système politique cubain, de cette qualité qui nous distingue, j’ai insisté pour promouvoir le perfectionnement du Système du Pouvoir populaire, afin de favoriser plus de démocratie et de participation.
Le socialisme exige une citoyenneté active et une participation populaire dans toutes les sphères. En vertu de cette prémisse, à chaque visite effectuée dans les territoires, à chaque rencontre avec les différents secteurs de la société, dans le travail quotidien depuis la présidence, j’insiste sur l’importance d’écouter le peuple et de gouverner en conséquence.
C’est en fonction de cet objectif que je fais appel aux contributions de la science et de l’innovation, en particulier les sciences sociales, qui contribuent grandement à la consolidation de la démocratie socialiste. Ainsi, en collaboration avec différents groupes d’experts, d’universitaires et de spécialistes, nous avons analysé la façon de générer davantage de domaines de participation afin de perfectionner les mécanismes et les instruments démocratiques.
La participation populaire est l’essence de la démocratie et sans elle, le socialisme n’est pas possible. Nous devons privilégier les différentes formes de contrôle populaire, sans que cela ne soit au détriment du contrôle administratif.
En vertu de ces convictions, nous avons favorisé le développement de divers programmes destinés à trouver des solutions à nos problèmes économiques et sociaux les plus pressants, parmi lesquels : le Programme de souveraineté alimentaire et d’éducation nutritionnelle, la Stratégie de stabilisation du Système électrique national, la lutte contre les plans de subversion politique et idéologique de l’ennemi, le développement de la Stratégie de contrôle de l’épidémie de COVID-19, la mise en œuvre du Système de gestion du gouvernement basé sur la science et l’innovation, et les programmes sociaux visant à réduire les inégalités sociales et les situations de vulnérabilité par rapport à la promotion de la femme et à la lutte contre la discrimination raciale. » Balayer le bureaucratisme, garantir les droits humains« J’insiste sur le fait qu’il est essentiel de balayer le bureaucratisme qui s’est installé dans de nombreux espaces, secteurs et dimensions du gouvernement et de l’administration, ce que nous ne pouvons continuer à permettre.
Je suis fermement convaincu que chaque loi adoptée ici sera plus légitime dans la mesure où davantage de personnes participeront à son élaboration. Nous avons encouragé une plus grande participation au processus d’élaboration des politiques.
Ces dernières années, la direction de l’État s’est attachée à approfondir l’étude et l’analyse des droits humains, convaincue que nous sommes un système qui garantit ces droits et la dignité humaine qui les sous-tend, en dépit des efforts constants des ennemis de Cuba pour établir une mythologie de mensonges et de diffamation sur ce sujet.
Je me refuse à accepter la diabolisation du socialisme, notamment sur la question des droits humains, car le socialisme est, par essence, un système visant à atteindre la plus grande justice sociale possible. Le dépeindre comme un ennemi des libertés et des droits politiques revient à nier ses motivations et son essence.
L’idéal socialiste considère toujours comme insuffisant tout ce qui est fait en faveur de la protection intégrale des droits humains. Et à Cuba, nous souhaitons approfondir cet idéal, en prenant nos valeurs comme point de référence et en consolidant notre démocratie. Mais une démocratie qui soit cohérente avec nos besoins et nos demandes. Une démocratie socialiste, authentique, et non pas une démocratie importée, une démocratie cubaine ! (Applaudissements.)Qu’est-ce que la Révolution cubaine depuis son premier jour si ce n’est cela ? Une recherche inlassable de la justice, une bataille acharnée pour les droits, qui a débuté en générant un accès universel et gratuit aux services publics qui avaient historiquement été limités ou refusés aux majorités et dont tous les Cubains bénéficient aujourd’hui.Évidemment, nous n’avons pas encore conquis toute la justice. Nous orientons nos efforts et nos actions vers ce noble objectif, conscients qu’il sera toujours nécessaire de faire davantage. C’est pourquoi, au cours de notre gestion, nous avons souligné la nécessité d’atteindre des niveaux plus élevés d’éducation, de culture civique, de formation citoyenne, de décence et de communication sociale, qui sont essentiels pour former les consciences aux droits humains dans le cadre du système socialiste.
Nous comprenons qu’il n’y aura pas de meilleure garantie pour sa durabilité et sa défense que la conscience citoyenne que tout ce que nous avons aujourd’hui est le résultat de siècles de lutte de l’Humanité pour ses droits. Et dans notre cas, en tant que nation, c’est, de plus, le fruit de plus de 150 ans de lutte avec la machette et le fusil, avec les idées et la dignité pour une Cuba indépendante, souveraine, humaniste, solidaire et à jamais socialiste (Applaudissements).
C’est ce que nous avons et ce qui nous soutient. Si nous avons appris les leçons les plus dures de l’année qui s’achève, nous pouvons nous préparer à affronter l’année à venir dans de meilleures conditions.
Mes insatisfactions sont personnelles. Le fait de les reconnaître m’aide à rendre visibles les moyens de les surmonter. C’est en cela que se trouvent les seules forces capables d’affronter et de surmonter chaque défi, et je les cite : le gouvernement, appelé plus que tout autre à innover et à créer ; les organes du Pouvoir populaire dans les municipalités et les provinces, convoqués à faire le saut définitif au-delà de leurs limitations actuelles ; les législateurs, essentiels pour faire avancer ce que nous adoptons et décidons ; les organisations politiques et de masse, pour compléter le cercle des forces avec le plus haut niveau de participation citoyenne.
Les satisfactions sont collectives. Je m’appuie sur elles pour réaffirmer mes remerciements à Fidel, à Raul et à la génération historique qui nous a enseigné l’optimisme face aux adversités. Merci pour toute la force dont la Révolution que vous avez forgée nous nourrit ! (Applaudissements).