Aujourd’hui commence le IXe Sommet des Amériques, une rencontre au plus haut niveau organisée à Los Angeles, en Californie. Cuba le qualifie de sommet de l’exclusion. Cependant, il y a aussi le Sommet des peuples et de la démocratie.
Après une première édition à Miami en 1994, les États-Unis accueillent à nouveau cette rencontre au plus haut niveau. Mais, en tant qu’hôte, ils semblent avoir été un peu dépassés par les événements. Déjà, ils ont tardé à envoyer les invitations et se sont emmmêlés les pinceaux dans les questions d’organisation. Par ailleurs, au lieu de se pencher sur les vrais problèmes qui touchent la région, avec tous les acteurs concernés, ils n’ont pas hésité à se cacher derrière un prétexte de « démocratie » pour exclure. Par conséquent, plusieurs dirigeants ont exprimé leur désaccord par rapport à ces décisions, voire tout simplement annoncé qu’ils ne participeraient pas, comme a fait le président du Mexique, Andrés Manuel López Obrador.
Le Sommet des peuples et de la démocratie débutera le même jour dans la même ville. Toutefois, le gouvernement des États-Unis n’a pas donné son assentiment à ce sommet qui, dès lors, ne pourra pas se dérouler dans de grandes salles, contrairement au Sommet des Amériques. Vendredi dernier, un groupe d’ultra-droite a fait irruption dans l’un des locaux où l’événement est coordonné, dans le but d’occuper l’espace en recourant à la violence.« Nous avons passé une heure à défendre notre espace. Pendant ce temps, la police est arrivée, et au lieu d’intervenir, elle s’est contentée de regarder sans rien faire. De plus, elle nous a empêchés d’exclure ces militants d’extrême droite », a expliqué à Granma Manolo de los Santos, co-directeur du Forum des peuples, l’une des organisations étasuniennes chargées de l’organisation du Sommet des peuples.
Il a ajouté qu’il ne s’agissait pas là uniquement d’une attaque contre les locaux, « mais aussi contre ce qu’ils symbolisent, à savoir les idées socialistes, le travail avec les communautés et les luttes ouvrières ».
M. De los Santos a déclaré dans cette interview exclusive accordée au journal que les organisateurs gardaient le moral et la tête haute et avaient reçu des témoignages de solidarité de différentes parties du monde. « Ce type d’attaque est un phénomène auquel la gauche fait face actuellement », a-t-il dénoncé.
En ce qui concerne le Sommet des peuples et de la démocratie, il a déclaré que plus de 225 groupes participeraient au programme officiel, qui comprend des tables rondes et des activités culturelles.« Nous sommes très motivés car plus d’un millier de personnes ont déjà confirmé leur présence, tandis que beaucoup d’autres participeront normalement à la manifestation du 10 juin, que nous avons appelée la Marche contre le sommet de l’exclusion ». Il faut rappeler que le gouvernement fédéral de Los Angeles, avait initialement refusé d’autoriser l’événement. Il aura fallu de nombreuses négociations pour que cette mobilisation puisse se tenir .
Il a souligné que, sous la houlette politique du Sommet, d’autres actions auront lieu dans la ville, notamment pour la défense de l’Amazonie, en faveur de Cuba et du Venezuela, du droit au logement et pour les migrants.« Ce que nous cherchons avant tout, en organisant ce Sommet des peuples, c’est rompre avec ces politiques d’exclusion et renforcer la cohésion sociale entre les mouvements populaires, les syndicats et les peuples en lutte sur notre continent », a conclu Manolo de los Santos.
Cet événement puise dans la grande diversité des idées proposées pour faire entendre un maximum de voix possible, sans exclusions fondées sur des intérêts politiques. C’est toute la différence entre ces deux sommets. Source : Milagros Pichardo, Granma, 6 juin 2022