Depuis plus de 60 ans, les États-Unis maintiennent un blocus économique contre Cuba, il s’agit du blocus le plus long dans l’histoire du monde. Le 18 mai, 140 personnes venues de Belgique, de France, de Grande-Bretagne et d’Amérique latine ont manifesté contre ce projet sur la place du Luxembourg à Bruxelles. Voici une brève explication du blocus et quelques photos de l’action.
Tout d’abord, beaucoup pensent que le blocus a été aboli sous Obama, c’est pourtant loin d’être le cas. Certes, au cours de son second mandat, des relations diplomatiques ont été établies et le blocus a été légèrement assoupli. Par exemple, il existait désormais des vols directs entre les États-Unis et Cuba, les citoyens cubains étaient autorisés à envoyer des sommes d’argent illimitées à Cuba et les citoyens américains étaient autorisés à voyager à nouveau sous certaines conditions.
Mais Trump y a mis fin et a renforcé encore plus le blocus. Récemment, Biden a de nouveau introduit quelques assouplissements mineurs, cependant les mesures restent beaucoup plus strictes que sous Obama et les principales mesures coercitives sous Trump restent malheureusement toujours en place.
Chomsky : «
L’obsession hystérique de Washington pour écraser Cuba est l’un des phénomènes les plus étranges de l’histoire moderne.
Les conséquences de ce blocus sont dévastatrices. Pour illustrer ce propos, notons que Cuba a beaucoup de mal à effectuer des transactions financières avec le reste du monde. De ce fait, Cuba doit également faire face à des taux d’intérêt extrêmement élevés lorsqu’elle souhaite emprunter à l’étranger.
Pour vous donner une idée de l’impact : chaque année, Cuba perd un peu plus de 4 % de son PIB à cause du blocus. Sans ce blocus, l’ile disposeraient de 30% de plus de devises étrangères qu’actuellement. En d’autres termes, le pouvoir d’achat cubain à l’étranger serait supérieur de 30 %. Pour la Belgique, cela représenterait un montant de 120 milliards d’euros par an[1].
Le blocus actuel sous Biden est complètement anachronique. Il n’y a plus aucune raison pour ce blocus, même s’il n’y en a jamais eu une. A ce sujet, Noam Chomsky clair : «
L’obsession hystérique de Washington à écraser Cuba depuis les premiers jours de son indépendance en 1959 est l’un des phénomènes les plus étranges de l’histoire moderne, mais néanmoins ce sadisme borné continue de nous surprendre encore et encore. »
Vous trouverez ci-dessous un reportage photo de l’action du 18 mai 2022. Les photos sont de Katrien Demuynck.
Yaira Jiménez Roig, Ambassadrice de Cuba auprès du Royaume de Belgique et de l’Union européenne,Note :1 [Chaque année, Cuba perd environ 4,3 milliards de dollars à cause du blocus, ce qui représente 30 % des devises étrangères qui entrent chaque année par les exportations de biens ou de services, soit 14,5 milliards de dollars. Comme la Belgique, Cuba est très dépendante de ses exportations et importations. En Belgique, l’exportation de biens et de services représente 80 % du PIB.