Dimanche dernier, près de 4,5 millions de Nicaraguayens – soit 65 % des électeurs – se sont rendus aux urnes pour élire un nouveau président, un nouveau vice-président, 92 députés et 20 délégués au Parlement centraméricain pour la période 2022-2027.
La moitié des votes ont déjà été comptés, et le Frente Sandinista de Liberación Nacional (FSLN), le parti au pouvoir du président Daniel Ortega, est proche de 75 %.
Ce résultat correspond aux sondages sur la satisfaction des Nicaraguayens à l’égard de leur gouvernement, dans lesquels Ortega obtient un score allant jusqu’à 70 %. Cela contraste fortement avec les campagnes de dénigrement qui minimisent les progrès socio-économiques du Nicaragua et accusent le FSLN de répression, de corruption, etc.
Outre le FSLN au pouvoir, le Partido Liberal Constitucional (PLC, 14 %), le Camino Cristiano Nicaragüense (CCN, 3,44 %), le Partido Liberal Independiente (PLI, 1,7 %), la Alianza Liberal Nicaragüense (ALN, 3,27 %) et la Alianza por la República (Apre, 2,2 %) ont également participé à ces élections.
Le président cubain Díaz-Canel a publié sur Twitter : « Félicitations au peuple du Nicaragua et à Daniel Ortega et Rosario Murillo pour les résultats des élections de dimanche dernier. Ces résultats sont une preuve de souveraineté et de sens civique face à une campagne médiatique calomnieuse. Vous pouvez toujours compter sur le soutien de Cuba. »232 observateurs issus de 27 pays (dont la Belgique) étaient présents sur place pour suivre le processus électoral, ainsi que 600 journalistes du Nicaragua et de l’étranger.
Les élections se sont donc déroulées dans le calme, mais il faut s’attendre à ce que les opposants continuent de prétendre qu’elles sont invalides. Les États-Unis et l’UE l’avaient d’ailleurs déjà déclaré à l’avance : le département d’État états-uniens a estimé que l’élection n’était « absolument pas crédible » dès août 2021, et Josep Borrell, le porte-parole de la politique étrangère de l’UE, a déclaré il y a quelques jours qu’il était impossible de considérer le résultat comme légitime.
Le président Biden, quant à lui, a déclaré qu’Ortega et Murillo ont organisé une « élection fictive qui n’était ni libre ni équitable et certainement pas démocratique ». Il a également affirmé qu’Ortega et Murillo gouvernent aujourd’hui le Nicaragua comme des autocrates, à l’instar de la famille Somoza qui avait chassé les Sandinistes il y a 40 ans.
En ne reconnaissant pas les résultats de ces élections, les États-Unis et leurs alliés nient la légitimité d’un pays qui refuse d’aller dans leur sens, et s’octroient ainsi une autorité morale pour continuer à le boycotter, le saboter, le bombarder ou l’occuper. Car il ne peut être question de démocratie que lorsque leurs amis gagnent les élections…