Depuis 2016, certains diplomates étasuniens se plaignent de troubles neurologiques qu’ils attribuent à un son mystérieux persistant qu’ils ont perçu à l’ambassade à La Havane. « Il s’agit vraisemblablement des conséquences de micro-ondes envoyées vers le bâtiment », ont déclaré les autorités étasuniennes.
Divers scientifiques et experts en armement aux États-Unis même ont rapidement indiqué que de telles armes n’existent pas et ne peuvent pas exister et que, même si c’était possible, il était hautement improbable que Cuba soit capable de les développer.
Toutefois, le Pentagone a commandé une analyse des prétendues « attaques neurologiques » à JASON, un groupe de recherche scientifique de haut niveau qui effectue des recherches de ce type pour les États-Unis depuis la Guerre froide. Dès novembre 2018, ce groupe avait conclu que le son enregistré rapporté par les « victimes » provenait selon toute vraisemblance de… grillons : le Anurogryllus celerinictus ou grillon à queue courte des Caraïbes.« Aucune source d’énergie plausible (ni micro-ondes ni ondes radio ou vibrations soniques) ne peut produire les signaux audio/vidéo enregistrés ni les effets médicaux rapportés », indique le rapport JASON. « Nous pensons que les sons enregistrés sont d’origine mécanique ou biologique plutôt qu’électronique. La source la plus probable est le grillon à queue courte indien (ou des Caraïbes). »
Le Département d’État a gardé le rapport secret pendant des années jusqu’à ce que certains sénateurs exigent sa divulgation, ce qui a eu lieu fin septembre. Entre-temps, des diplomates étasuniens en Chine et au Viet Nam ont également fait état de troubles mentaux dus au soi-disant « syndrome de La Havane ». La « maladie » s’est même propagée aux ambassades étasuniennes en Europe… À Vienne, un chef de département de l’ambassade a récemment été licencié pour ne pas avoir pris le syndrome au sérieux. Dernièrement, une visite de Kamala Harris à Saigon a été reportée en raison de la menace des micro-ondes…
Que le syndrome est toujours pris au sérieux est attesté par une loi spéciale récemment votée au Congrès des États-Unis : le HAVANA Act = Helping American Victims Afflicted by Neurological Attacks. Grâce à cette loi, les « victimes », des diplomates ayant travaillé à Cuba, en Chine, au Vietnam, en Europe …, peuvent être payées pour se faire traiter contre les symptômes et bénéficier de prestations d’invalidité. Il y a déjà plus de 200 « cas ».
Le rapport JASON, qui vient d’être dévoilé, indique que la suggestion de groupe et la psychose de masse sont probablement à l’origine des symptômes mentaux signalés. Ou : comment les « fake news » n’ont pas seulement guidé Trump dans ses actions politiques… Le prétendu syndrome de la Havane s’avère avant tout le syndrome de Washington. p { margin-bottom: 0.1in; direction: ltr; line-height: 115%; text-align: left; orphans: 2; widows: 2; background: transparent }