Malgré les efforts des autorités pour vacciner la population, la pandémie gagne du terrain à Cuba. Le 27 juin, le ministère de la Santé (MINSAP) annonçait que plus d’un million de citoyens avaient déjà reçu trois doses de vaccins développés à Cuba. Cette nouvelle, encourageante, était toutefois accompagnée d’autres informations nettement plus alarmantes : au cours 24 heures précédentes, Cuba avait enregistré pour la première fois plus de 3 000 cas de COVID-19. Avec 10 % de sa population vaccinée, l’île est l’un des pays d’Amérique latine les plus avancés en matière d’immunité de groupe. De nombreux experts avaient prévu la situation actuelle : Cuba connaît une troisième vague d’infections favorisée par la circulation de variants plus contagieux et mortels et la faible perception du risque chez les Cubains.
Selon Francisco Duran, directeur national de l’épidémiologie au ministère de la Santé (MINSAP), 1 006 300 personnes ont reçu trois doses de vaccin contre le COVID-19. « Ces chiffres ne signifient pas que nous sommes hors de danger, ni qu’il n’y aura plus de nouvelles contaminations. Pour réduire le nombre de cas, nous devons augmenter le taux de vaccination », a-t-il toutefois insisté.À La Havane, où se concentraient jusqu’ici les cas, on constate déjà un léger recul de l’épidémie, un mois après le lancement de la campagne de vaccination. Aujourd’hui, cependant, les rues grouillent de gens à la recherche de nourriture et de médicaments, principalement. La troisième vague d’infections coïncide avec une grave pénurie de produits de base. Le blocus imposé à Cuba par les États-Unis depuis soixante ans, devenu encore plus dur depuis le début de la pandémie, entraîne des pénuries de matières premières, la perte de fournisseurs réguliers et empêche les transactions bancaires.
L’année dernière, les États-Unis ont bloqué la fourniture de masques et de kits de diagnostic offerts à Cuba par la Chine. Les banques suisses ont refusé de transférer les dons faits à Cuba par les organisations de solidarité suisses MediCuba-Suisse et Swiss-Cuba Association. L’île n’a pas non plus pu acheter de respirateurs produits par la société américaine Vyaire Medical Inc.
En janvier, l’agence maritime mexicaine, S.
A. a signalé qu’aucun navire ne pouvait accoster à Cuba en raison du blocus. Cette situation a affecté l’approvisionnement en médicaments indispensables à la population cubaine, tels que la Dypirone, qui soulage douleur et fièvre, et le Glibenclamide, utilisé chez les patients diabétiques.« Washington s’est servi du COVID-19 comme une arme dans son impitoyable guerre non conventionnelle. La Maison Blanche en a profité pour renforcer le blocus économique, commercial et financier et fait perdre 198 millions 348 mille dollars à notre secteur de la santé entre avril et décembre 2020 », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez lors de l’Assemblée générale des Nations Unies qui s’est tenue la semaine dernière.
Le gouvernement a déployé des efforts surhumains pour maintenir les taux d’infection et de mortalité à un faible niveau au cours de l’année écoulée. « Et nous ne renoncerons à aucun sacrifice pour continuer à protéger et sauver la vie des gens », a ajouté Bruno Rodriguez.
Malgré l’impact indéniable et écrasant du blocus, l’île n’a jamais cessé de fournir des soins de santé de qualité, universels et gratuits. Elle garantit le respect des protocoles pour le COVID-19, effectue gratuitement tous les tests PCR, a mis en place des laboratoires de biologie moléculaire dans toutes les provinces et développé son propre prototype de respirateur.« Notre pays n’oublie pas son histoire et aucun blocus ne peut occulter nos réalisations. Ce sont des faits, pas seulement des paroles », a conclu Bruno Rodriguez devant l’ONU.
Resumen Latinoamericano