Victoire de la gauche : Pedro Castillo devient le nouveau président du Pérou

Au terme d’une palpitante course à la présidentielle, au coude à coude, Pedro Castillo remporte finalement la victoire.

Les votes des électeurs péruviens étaient très divisés, de sorte que lors du décompte, les scores sont longtemps restés à ex æquo. Comme en Bolivie, les votes des zones rurales les plus éloignées sont arrivés plus tard. Pendant longtemps, il a semblé que Keiko Fuijimori, la fille du tristement célèbre président expatrié qui a dû purger une peine de prison, pourrait revendiquer la victoire, mais la balance a finalement penché en faveur de Castillo.

Aujourd’hui, Keiko Fuijimori semble suivre l’exemple de Trump : elle continue à revendiquer la victoire en jouant la carte de la fraude. De vagues allégations d’irrégularités sont soulevées. Ce scénario avait également été utilisé en Bolivie et abouti à l’éviction d’Evo Morales du pouvoir.

Les zones rurales ont voté massivement pour Castillo, parce qu’elles réclament d’urgence une amélioration de leur situation. Il aussi été largement plébiscité dans les villes minières des Andes, Arrequipa et Cusco, notamment parce qu’il refuse d’approuver tous les nouveaux projets miniers qui engendreront une forte pollution, dont souffriront les communautés locales. Les informations provenant des zones minières indiquent que la population y soutient massivement Castillo. Celui-ci ne suit pas non plus la surenchère de l’agro-business, qui veut acheter les terres des communautés agricoles pour les revendre aux grands acteurs du marché agroalimentaire. Dans la capitale Lima, le tableau est toutefois complètement différent : Keiko Fuijimori y remporte la majorité des suffrages.

La victoire de Pedro Castillo est une nouvelle aubaine pour la gauche sur le continent latino-américain. Il ne nous reste plus qu’à attendre de voir quelle sera la réaction de l’establishment à Lima face à cette victoire. Un recomptage des voix semble également être une possibilité. Castillo a déjà appelé ses partisans à attendre patiemment le résultat final.

Le nouveau président aura la lourde tâche de remettre le pays sur pied économiquement et socialement après le passage dévastateur du coronavirus.

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