La coopération internationale au développement selon les Cubains

Reprise de la page FB de ACV Pulso Cubano: Le 29 avril, l’ambassadrice cubaine Norma M. Golcochea Estenoz a donné une conférence à l’Université de Louvain dans le cadre du cours sur la coopération internationale au développement. Dans cet exposé passionnant, elle est revenue sur les motifs, les modalités et les chiffres de la solidarité internationale cubaine. Dans son introduction, le professeur Develtere a expliqué que, lorsque l’on parle d’aide d’État, tout le monde pense immédiatement à la Chine. Pourtant, lorsqu’il voit des personnes travailler dans le Sud pour le compte d’autres pays, ce sont souvent des Cubains, actifs dans le domaine des soins de santé et de l’aide d’urgence.

L’ambassadrice a tenu à souligner que Cuba ne donne pas ce qu’elle a en trop. Elle partage simplement ses talents, sa générosité et ses valeurs humanitaires et les met à la disposition des autres peuples, malgré ses propres contraintes matérielles sur le plan économique, commercial et financier, notamment dues au blocus étasunien.

Cuba offre sa coopération internationale sans imposer de conditions politiques, économiques ou sociales susceptibles d’affecter les politiques internes des pays bénéficiaires, et dans le plein respect de leur souveraineté et du droit international. En d’autres termes, Cuba n’utilise pas la coopération comme un instrument politique pour intervenir dans les affaires intérieures des pays bénéficiaires, explique l’ambassadrice. Comme le dit le nouveau président cubain, Miguel Díaz : « Nous partageons de très grands défis communs, que nous ne parviendrons à relever qu’ensemble et par la coopération ». Le point de départ de cette vision est la Constitution cubaine, où l’on trouve à ce sujet un passage inspirant. L’ambassadrice a présenté aux étudiants sa vision et son enthousiasme pour l’approche cubaine, qui n’a pas manqué de les séduire.

De nombreux chiffres et faits montrent que Cuba applique ce principe avec sérieux et constance. Plus d’un million de Cubains et Cubaines ont déjà fourni des services professionnels et techniques dans 166 pays. Dans le secteur de la santé, 1 988 000 patients ont été accueillis en consultation. Plus de 14 millions d’opérations ont été réalisées et plus de huit millions de vies sauvées. La première « brigade » médicale a été mise sur pied en 1960.

Dans le cadre de la lutte contre le Covid 19, 57 brigades médicales « Henry Reeve » ont été envoyées dans 40 pays, dont 22 en Amérique latine et aux Caraïbes, 3 en Europe (en Italie, en Andorre et en Azerbaïdjan). En 20 ans, 30 000 médecins issus de 115 pays ont suivi une formation médicale à Cuba (à l’Escuela Latinoamericana de medicina). Aujourd’hui, des étudiants venant de 87 pays y sont formés. Cuba intervient régulièrement là où les besoins sont aigus, par exemple dans le cadre de la crise d’Ebola, mais aussi après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Cuba a à cette occasion pris en charge plus de 20 000 enfants pendant 27 ans.

La méthode « Yo sí puedo » (« oui, je peux ») a permis à plus de dix millions de personnes de plus de 30 pays d’apprendre à lire et à écrire grâce à des cours pour adultes. Le programme est systématiquement adapté aux besoins et au contexte spécifiques des pays concernés et traduit, notamment dans des langues telles que l’aymara et le quechua, parlées par les populations andines. Il existe également un programme assez similaire, baptisé « Yo sí puedo seguir », destiné aux élèves du secondaire. En 2019, Cuba comptait plus de 33 000 étudiants originaires de 154 pays, dont 91 % ont suivi des cours de sciences médicales. Cuba coopère aussi avec plus d’une centaine de pays dans le domaine sportif.

Elle participe par ailleurs à divers programmes visant à concrétiser les objectifs de développement durable (Social Development Goals) des Nations Unies : ODD2 = Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable ; ODD3 = Donner aux individus les moyens de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges ; ODD 4 = Assurer l’accès de tous à une éducation de qualité, sur un pied d’égalité, et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie et ODD 13 = Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions. Pour chacun d’entre eux, Cuba peut se targuer de réalisations exemplaires.

L’ambassadrice a donné un aperçu clair et inspirant des efforts de Cuba et des résultats obtenus. Une approche qui force le respect, d’autant plus si on la compare à l’approche belge et flamande, où les efforts sont plus éloignés que jamais des 0,7 % du PNB promis. Un pays occidental (très) riche est donc apparemment incapable de faire ce qu’un pays « pauvre » parvient à faire.

En outre, Cuba a réussi à tenir ses engagements et obtenir ces bons résultats malgré le blocus imposé à Cuba par les États-Unis depuis 60 ans. Les étudiants sur place et ceux qui ont assisté à la conférence en ligne depuis différents pays ont amené leurs questions et réflexions les plus diverses, dans une interactivité très intéressante.

Le président Biden continue à ce jour à appliquer les restrictions sévères mises en place par son prédécesseur Donald Trump. Il est en son pouvoir de les atténuer de manière significative, même sans l’intervention du Congrès américain. C’est à nous, Européens, de convaincre les États-Unis de le faire. Ce blocus est contraire au droit international et est condamné chaque année, à la quasi-unanimité, par l’Assemblée générale des Nations unies. Officiellement, l’Union européenne est opposée au blocus, mais dans la pratique, elle le suit, alors même qu’il nuit également aux Européens et aux entreprises européennes.

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