Le système cubain prouve qu’investir dans la prévention est payant. Cuba est réputé pour ses excellents résultats en matière de santé. Au cours de l’année écoulée, l’action des brigades sanitaires cubaines dans la lutte contre le coronavirus a régulièrement fait l’actualité. Des brigades médicales ont été envoyées dans plus de 30 pays. Et ceux qui se sont déjà rendus à Cuba auront probablement remarqué que les Cubains ont une connaissance approfondie des sujets de santé les plus divers.
Comment un petit pays en développement arrive-t-il à réaliser cela, malgré un embargo imposé depuis soixante ans par les États-Unis qui pèse lourdement sur son économie et entrave l’accès aux équipements médicaux et aux médicaments ?
PRIORITÉ POLITIQUELa réponse est assez évidente. Le modèle de santé cubain montre la volonté politique d’accorder la plus haute priorité à la santé de la population. La Constitution cubaine reconnaît le droit de chaque citoyen aux soins de santé. Le système de santé cubain est fondé sur le principe de l’accessibilité financière, géographique et sociale des citoyens aux services de santé universels et gratuits, indépendamment de l’origine, de la religion, du statut socio-économique ou de la position politique.
La combinaison d’un système public unique, doté d’une infrastructure suffisante et de connaissances en matière de recherche, d’éducation, de services médicaux, de prévention et de participation communautaire, est une qualité fondamentale du système cubain. Cuba atteint ainsi un niveau de santé comparable à celui des pays développés. Même en période de crise économique, ce système de soins de santé de qualité reste en place.
APPROCHE PERSONNALISÉE ET PRÉVENTIVELe caractère préventif du modèle se reflète dans le rôle central attribué aux soins de première ligne. Leur but est de décentraliser les soins médicaux, de fournir une attention personnalisée aux groupes à risque, de permettre un diagnostic précoce, d’administrer les soins, d’assurer la prévention et de garantir la participation de la population. Ce système a été développé et mis en œuvre depuis les années 1980. Actuellement, il existe un réseau national de 11 200 petits postes de santé où un médecin généraliste et un infirmier sont présents de manière quasi permanente. En outre, ils sont spécifiquement formés à la médecine préventive et communautaire. Ils s’occupent de quelque 1000 personnes. En principe, ils rendent visite à chaque habitant de leur zone une fois par an.« Il existe actuellement un réseau national de 11 200 petits postes de santé »
Cuba est en mesure de maintenir ce nombre élevé de professionnels de la santé parce que le pays compte 1 médecin pour 116 habitants (en Belgique, c’est 1 médecin pour 248 habitants). Entre 15 et 20 postes de santé forment un groupe de travail de base. Outre les médecins généralistes et le personnel infirmier, un groupe comprend des spécialistes en médecine interne, en pédiatrie, en gynécologie et obstétrique, un psychologue, un dentiste, un travailleur social et un statisticien. Ces groupes de travail de base sont l’organe de coordination entre les postes de santé, la polyclinique et les soins de deuxième ligne.
Une salle d’attente dans un hôpital près de la capitale cubaine, La Havane.
CONNAISSANCE = POUVOIR SUR SA PROPRE SANTÉLa connaissance approfondie de la population dans le domaine de la santé est due entre autres au travail du personnel de santé en matière de prévention, de promotion et d’éducation à la santé. En outre, plus le niveau d’éducation de la population est élevé – à Cuba, plus de 95 % de la population de plus de 25 ans obtient un diplôme d’enseignement secondaire -, plus les possibilités d’acquérir des connaissances sont grandes.À Cuba, toute une série d’institutions et d’organisations mènent des actions de prévention et de promotion de la santé. Cette responsabilité n’incombe pas seulement au personnel de santé. Le ministère cubain de la Santé publique (MINSAP) dispose également de deux centres qui jouent un rôle important dans la sensibilisation aux maladies et à leur prévention.
Les actions sont coordonnées par « l’unité de promotion de la santé et de prévention des maladies », connue sous le nom de Prosalud. Elle élabore et met en œuvre des stratégies nationales, puis les évalue. De plus, une attention particulière est accordée aux groupes vulnérables. Prosalud développe une communication éducative pour améliorer les connaissances, les attitudes et les habitudes. La promotion de la santé individuelle, familiale et collective et l’encouragement d’une culture d’ « autosoins » sont également importants.
DROITS SEXUELSLa promotion de la santé et des droits sexuels est la mission du centre national d’éducation sexuelle, le Cenesex. Le centre coordonne le programme national d’éducation sexuelle. Auparavant, les relations interpersonnelles, la diversité sexuelle et les modèles sociaux des rôles n’étaient pas abordés. Cela a changé avec la création du Cenesex (1989). Au fil des ans, des techniques appropriées ont été mises au point pour préparer de manière créative les enfants, les adolescents et les jeunes à leur vie sexuelle, reproductive et de vie, en tenant compte de la diversité sexuelle de la société. Via des campagnes annuelles, l’organisation sensibilise un large public aux droits et à la santé en matière de sexualité et de reproduction. p { margin-bottom: 0.1in; direction: ltr; line-height: 115%; text-align: left; orphans: 2; widows: 2; background: transparen « Cuba est un exemple qui démontre, tant pour le monde en développementque pour le monde occidental, que la santé préventive est réalisable. » p { margin-bottom: 0.1in; direction: ltr; line-height: 115%; text-align: left; orphans: 2; widows: 2; background: transparent Une autre organisation importante pour les droits des femmes à Cuba est la Fédération nationale des femmes (FMC) . La FMC veille également à la santé de ses membres. Une attention particulière est accordée à la prévention et à la sensibilisation au cancer du sein et du col de l’utérus et aux grossesses non désirées chez les adolescentes. L’organisation peut compter sur le soutien de plus de 50 000 « brigadistes sanitaires » bénévoles qui assistent le médecin et l’infirmière du poste de santé dans cette tâche.
Cuba est un exemple qui démontre, tant pour le monde en développement que pour le monde occidental, que la santé préventive est réalisable et qu’elle fait baisser les dépenses de santé par personne. p { margin-bottom: 0.1in; direction: ltr; line-height: 115%; text-align: left; orphans: 2; widows: 2; background: transparent } FOS