Vendredi 7 mai, le ministère cubain des Affaires étrangères a vivement réagi à la décision du gouvernement colombien de déclarer « persona non grata » le premier secrétaire de l’ambassade de Cuba à Bogota, Omar Rafael Garcia Lazo, l’accusant de mener des « activités incompatibles » avec sa position diplomatique.
Eugenio Martínez Enríquez, du ministère cubain des Affaires étrangères, a déclaré que cette décision était infondée, qu’elle constituait un acte inamical et qu’elle affecterait le fonctionnement normal de l’ambassade de Cuba dans ce pays. Il a également informé que l’ambassadeur colombien avait été convoqué pour transmettre les vives protestations de Cuba contre la décision colombienne.
Le ministère cubain des Affaires étrangères écrit que « cette action injustifiée vise à détourner l’attention de la communauté internationale et de la société colombienne de la violente répression exercée par l’armée et la police contre les manifestants, qui a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés. »
La Colombie en est à son douzième jour de manifestations, qui sont très brutalement réprimées. Par exemple, près d’El Ancla, deux personnes ont été blessées par des tirs de fusil. Dans des vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux, des citoyens dénoncent l’attaque de policiers en civil. Bien que la réforme fiscale, à l’origine des manifestations populaires, ait été retirée, dans ce contexte répressif d’autres revendications sont apparues au sein de la population, touchée par une accumulation d’abus.
Le vendredi 7 mai, le président Iván Duque a rencontré la Coalition de l’espoir. Cette formation politique – qui réunit un secteur du centre et de centre gauche – a rappelé au président les noms des 33 jeunes qui ont perdu la vie lors des manifestations. Parmi leurs revendications figuraient l’attention portée à six millions de familles pauvres par le biais d’un revenu de base, la possibilité pour les jeunes pauvres d’aller à l’université, la fin des violences et le respect par les forces de sécurité de leur devoir de protection de la population.
Selon un nouveau rapport de la plateforme Grita, depuis le début de la grève nationale, le 28 avril, jusqu’au 6 mai, il y a eu 934 arrestations arbitraires, 1 728 cas de brutalités policières et 234 victimes de violences physiques. Il est également fait état d’un total de 341 interventions violentes, 37 meurtres, 26 personnes blessées à l’œil, 98 cas de coups de feu tirés par des policiers et 11 victimes de violence sexuelle.À l’échelle mondiale, le rejet est de plus en plus important et est exprimé par des organisations et des personnalités de pays d’Amérique latine, des Caraïbes, d’Amérique du Nord et d’Europe. Plusieurs organisations cubaines ont également exprimé leur condamnation de la répression policière, notamment : la Central de Trabajadores de Cuba, la Federación Estudiantil Universitaria, la Casa de las Américas, l’Asociación Cubana de las Naciones Unidas et l’Instituto Cubano de Amistad con los Pueblos…
Granma