Depuis plusieurs mois, Cuba est confrontée à des pénuries de médicaments. Comment cela se fait-il ?
Une industrie pharmaceutique nationaleBioCubaFarma coordonne le secteur biopharmaceutique national cubain qui produit plus de 50 % des médicaments nécessaires pour les principaux problèmes de santé. Ceci constitue une garantie importante pour tout pays, comme on l’a une fois encore constaté pendant la pandémie.
Il y a malgré tout d’importantes fluctuations. Par exemple, le bilan annuel de BioCubaFarma de l’année dernière a révélé une pénurie de 87 médicaments, soit 25 % de la production de BioCubaFarma.
Les problèmes d’approvisionnement en médicaments ne se posent pas seulement à Cuba, mais dans de nombreux pays en développement. La concentration de la production de matières premières est notamment un facteur déterminant. Une grande partie est produite dans de grandes usines en Chine et en Inde. Lorsque la production de l’un de ces pays est affectée, des pénuries se produisent à l’échelle mondiale. Il existe de nombreux médicaments qui nécessitent plus de dix ingrédients. Dès qu’il en manque un seul, ils ne peuvent plus être fabriqués. De ce fait, la production de médicaments est un processus très complexe.
Deux virus : le COVID-19 et le blocusÀ Cuba, à cela s’ajoute le blocus économique, commercial et financier des États-Unis. Ce blocus américain, qui, par ses tentacules, a également un impact sur le commerce entre Cuba et d’autres pays, a des conséquences directes dans l’achat de matières premières, de réactifs, de matériel d’emballage, de pièces détachées, entre autres composants nécessaires à la production de médicaments. Depuis le renforcement du blocus sous l’administration Trump, de nombreux fournisseurs habituels ont cessé de livrer des matières premières. Il est aussi devenu plus difficile encore d’effectuer des transactions bancaires pour effectuer des paiements à ces fournisseurs.
Des problèmes avec les compagnies maritimes ont allongé les délais logistiques, et les pénuries de carburant dans le pays ont également affecté la distribution ponctuelle des médicaments aux pharmacies.
Pendant la pandémie, la situation s’est considérablement détériorée. Les matières premières pour 52 médicaments, qui avaient déjà été payées, sont restées dans les usines et les ports lorsque les frontières de nombreux pays ont été fermées.
Production de vaccinsLe Cuban Finlay Vaccine Institute est actuellement dans la phase finale de test de plusieurs vaccins contre le COVID-19. Pour produire ces vaccins, l’institut a besoin de grandes quantité de matières premières, dont beaucoup proviennent des États-Unis. L’Institut a effectué 15 transactions laborieuses entre avril 2019 et mars 2020 dans le but d’importer des biens des États-Unis par l’intermédiaire de fournisseurs de pays tiers. Cela a coûté 894 693 dollars. L’institution cubaine aurait économisé jusqu’à environ 178 938 dollars si elle avait pu réaliser ces opérations avec une entreprise américaine. Ce qui représente un surcoût de non moins de 20 % .
Un conteneur plein de solidarité à destination de CubaCubanismo.be (en collaboration avec Viva Salud, Friends of Cuba et Cubabel) souhaite envoyer un conteneur rempli de matériel médical de base à Cuba d’ici juin. Aidez-nous à réaliser cet objectif. Nous voulons réunir un montant de 10 000 euros pour le financer. Cuba a fait preuve de solidarité envers l’Europe lors de la première vague de la pandémie en envoyant des médecins cubains pour aider leurs collègues italiens.
Envoyons à notre tour un (conteneur sur) une vague de solidarité à Cuba afin que la campagne de vaccination de Cuba soit un succès et qu’elle puisse partager son vaccin avec les pays du Sud également.
Aidez Cuba à aider. Et faites un don via le numéro de compte de Viva Salud BE15 0010 4517 8030 avec la mention « don aide médicale 2021 » (à partir de 40 euros de soutien, vous recevrez une attestation fiscale.)Source : Granma