Vendredi dernier, le 26 février 2021, le Conseil d’État cubain (qui représente le Parlement entre deux sessions) a approuvé le décret-loi sur le bien-être animal. La loi entrera en vigueur quatre-vingts jours après sa publication dans le journal officiel.
Le décret-loi impose des obligations aux institutions et aux personnes physiques en matière de protection et de détention des animaux. Elle devrait contribuer à sensibiliser le public à se montrer responsable par rapport à la détention d’animaux. En effet, dans les rues de Cuba aussi, chats et chiens errants font partie de la vie quotidienne.
La loi sur le bien-être animal est un prolongement de la nouvelle Constitution, qui exige notamment que les citoyens protègent la faune et la flore. Cette nouvelle loi devait initialement entrer en vigueur en novembre 2020, mais, cela a été reporté en raison de la pandémie.
La nouvelle loi met ainsi en application la politique de bien-être animal établie le 19 janvier 2021. Toutefois, pour assurer son succès, un plan de communication et de formation est nécessaire, sur la base d’un dialogue entre les institutions responsables et les associations, organisations et groupes d’amis et de protecteurs des animaux, et toute la population. Des dizaines d’organisations ont d’ailleurs été impliquées dans la préparation de la loi via un groupe de travail*. Comme de coutume, une vaste consultation a été organisée par le biais de différents canaux. Ainsi la page web du ministère de l’Agriculture a été consultée quelque 6 000 fois en lien avec ce thème et de nombreux avis ont été transmis.
L’objectif est de sensibiliser la population pour mettre fin aux mauvais traitements, aux abus et à la cruauté envers les animaux. Les gens doivent comprendre que les animaux sont des êtres sensibles éprouvant de la douleur et du plaisir et qui, comme les humains, font partie de la diversité biologique et de l’environnement.
En outre, des sanctions seront prévues en cas de non respect de la loi et la mise en place de refuges pour animaux sera examinée. Il faudra aussi améliorer la médecine vétérinaire. Celle-ci restera dans les mains du secteur public, mais pourra être gérée par le secteur privé. Les vétérinaires jouent d’ailleurs un rôle important dans la surveillance sanitaire et la prévention des maladies exotiques, la contamination des aliments, les normes d’élevage et les installations de production.
Un Centre national de santé animale (CENASA) sera créé pour diriger la politique en matière de santé animale. Il a également été décidé de mettre en place un réseau national de pharmaciens vétérinaires, d’abord dans les capitales provinciales, ensuite dans le reste des municipalités. Il y aura également un registre public des vétérinaires, pour lesquels un code de conduite éthique a déjà été rédigé. Le fait que les vétérinaires ne soient pas, à l’heure actuelle, autorisés à travailler pour leur propre compte, se heurte à certaines incompréhensions. La récente réforme monétaire prévoit toutefois cette possibilité pour les animaux de compagnie.
Cuba est membre de l’Organisation vétérinaire internationale depuis 1972 et dispose déjà d’une loi sur la médecine vétérinaire (1993), d’une loi sur la protection de la flore et de la faune forestières (1998) et d’une loi sur l’environnement (1997, en remplacement de la loi de 1981). En tout cas, grâce à cette nouvelle loi, Cuba entend faire un pas en avant en matière de bien-être animal.* Découvrez dans un article précédent comment cette loi a été préparée. p { margin-bottom: 0.1in; line-height: 115%; background: transparent }a:link { color: #000080; so-language: zxx; text-decoration: underline }