Avec la publication du nouveau rapport « Right the Wrong », Amnesty International appelle aujourd’hui le président entrant Joe Biden à fermer la prison de Guantánamo dès que possible. Cela fait exactement 19 ans que les premiers détenus y sont arrivés. Les droits humains ont ainsi été violés à grande échelle : des personnes ont notamment été victimes de torture, de disparition forcée, et de détention secrète dans des pays tels que l’Afghanistan, l’Égypte, le Maroc, la Pologne et la Roumanie.
Depuis l’ouverture de Guantánamo il y a 19 ans, 800 personnes au total y ont été incarcérées. Actuellement, quarante prisonniers s’y trouvent encore, dont deux depuis le premier jour, le 11 janvier 2002. La totalité des quarante détenus s’y trouvent depuis plus de douze ans. Ils viennent de treize pays différents, dont l’Afghanistan, le Yémen, le Pakistan et l’Arabie Saoudite. Ils ont entre 38 et 73 ans. Six d’entre eux risquent la peine de mort. Certains détenus n’ont toujours pas été inculpés. Il y a plusieurs années, six prisonniers ont été informés qu’ils pouvaient quitter le camp de détention, mais ils y sont toujours incarcérés. Dans une annexe au rapport, les quarante détenus sont mentionnés par leur nom et brièvement décrits.
Le rapport de 50 pages d’Amnesty International décrit un grand nombre de violations des droits humains commises à l’encontre des prisonniers dans le camp. Des victimes de torture y sont détenues indéfiniment, sans soins médicaux appropriés. Bien souvent, les détenus n’ont pas accès à un juge. Et lorsqu’ils y ont bien accès, ils sont privés de procès équitable.
Amnesty estime que Guantánamo doit être fermé immédiatement. Les prisonniers doivent être jugés par un juge fédéral, dans le cadre d’un procès équitable sans peine de mort, ou libérés s’il n’y a pas de preuves crédibles contre eux. Par ailleurs, les responsables des graves violations des droits humains commises à Guantánamo, et du système de détention secret de la CIA doivent rendre des comptes.
Lors de la Conférence de Munich sur la sécurité en 2009, le vice-président de l’époque, M. Biden, avait déclaré : « Nous respecterons les droits de ceux que nous retenons en détention. Et nous fermerons la prison de Guantanamo Bay. » Plus de dix ans plus tard, il a l’occasion de tenir cette promesse, en tant que président. DWM