Rien ou personne ne peut changer ce que Cuba est et représente

Remarques de Pedro L. Pedroso Cuesta, l’Ambassadeur de Cuba aux Etats-Unis, lors du webinaire sur la normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis.

Il a fallu attendre le triomphe de la Révolution pour que Cuba devienne un État véritablement souverain et, par conséquent, soit en mesure de développer une politique des affaires étrangères indépendante pour défendre ses intérêts nationaux, guidée par les principes de l’anti-impérialisme, de l’internationalisme, de la solidarité et de la coopération, ainsi que par le respect absolu des principes du droit international.

De là émane la dimension universelle d’une politique globale et inclusive, fondée sur le respect de l’égalité souveraine, de l’indépendance et du droit à l’autodétermination des peuples et inspirée, en même temps, par la recherche permanente de la paix, de la justice et du progrès pour tou∙te∙s.

Depuis lors, les priorités de la politique des affaires étrangères de Cuba portent notamment sur la consolidation de la Révolution cubaine et la défense du pays dans tous les forums ; la confrontation avec la politique d’agression permanente des États-Unis dans tous les domaines d’activité avec l’étranger ; l’expansion et la diversification de nos relations internationales ; le développement de liens de toutes sortes, y compris l’intégration, avec l’Amérique latine et les Caraïbes ; le développement et le renforcement des relations d’amitié et de coopération avec les pays du tiers monde ; et la promotion du multilatéralisme et la défense du respect des principes du droit international, de l’indépendance et du droit à l’autodétermination des peuples.

Tous ces postulats ont été exposés par Fidel, de manière exemplaire, dans son premier et magistral discours devant l’Assemblée générale des Nations unies le 26 septembre 1960, dont nous avons récemment célébré le 60e anniversaire.

La priorité que Cuba accorde à la lutte pour la paix, aux questions relatives au désarmement, notamment nucléaire, et aux disparités urgentes qui affectent le monde se reflètera également dans l’allocution de Fidel à la 34e session de l’Assemblée générale en 1979, lorsqu’en sa qualité de président du Mouvement des non-alignés, il déclare, je cite : »

C’en est assez de croire que les problèmes du monde peuvent se régler à coups d’armes nucléaires ! Les bombes pourront tuer les affamés, les malades, les ignorants, mais elles ne pourront tuer la faim, les maladies, l’ignorance. Elles ne peuvent non plus tuer la juste rébellion des peuples, et le cataclysme emporterait aussi les riches, qui sont ceux qui ont le plus à perdre en ce monde. »

La reconnaissance et le soutien que Cuba suscite au sein des Nations unies sont dus à l’éthique de la Révolution et à une politique étrangère fondée sur des principes et sur la défense permanente des causes les plus justes.

La présidence du Mouvement des non-alignés à deux reprises, la tenue du premier sommet du Sud à La Havane en 2000 et, plus récemment, l’élection de Cuba en tant que membre du Conseil des droits de l’homme avec 170 voix, malgré la campagne de dénigrement menée par les États-Unis, montrent le leadership et l’activisme de Cuba dans la sphère multilatérale et l’équité de notre lutte pour défendre les intérêts des pays en développement.

La vaste expérience de notre pays en matière de coopération internationale, qui a permis à plus de quatre cent mille professionnels de la santé cubains de travailler dans les programmes de santé de 164 pays du Sud, la contribution significative du Contingent Henry Reeve dans la lutte contre le virus Ebola en Afrique, et aujourd’hui dans la lutte contre la plus grave pandémie que l’humanité ait connue au cours des cent dernières années, pour ne citer que quelques exemples, font de Cuba un orateur prestigieux dans la promotion de la coopération Sud-Sud au sein du système des Nations unies.

Ces 60 ans de diplomatie révolutionnaire multilatérale témoignent également du soutien cohérent de Cuba à la cause de la décolonisation et du droit des peuples à l’autodétermination.

Dans ce contexte, Cuba est parmi les plus fervents partisans de la lutte pour parvenir à une solution juste, globale et durable au conflit israélo-palestinien, qui permettrait au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et d’établir un État indépendant et souverain aux frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et qui garantirait le droit au retour des réfugiés.

Cuba a également réitéré son soutien permanent à une solution juste et définitive de la question du Sahara occidental, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité des Nations unies.

La reconnaissance de la position ferme de Cuba est évidente, année après année, lorsque les représentants de nombreux pays du monde expliquent leur vote en faveur de la résolution de l’Assemblée générale qui réclame la levée inconditionnelle du blocus américain contre Cuba. Cela devient d’autant plus important qu’aucun autre pays n’a jamais subi pendant tant d’années un ensemble aussi complet de sanctions économiques de la part d’une quelconque puissance, comme c’est le cas de Cuba.

Cela signifie que près de 80 % de la population cubaine est née et a vécu toute sa vie sous les effets du blocus. Trois générations de Cubains ont souffert simplement pour avoir choisi de vivre dans le pays et sous le régime politique, économique, social et culturel que nous nous sommes librement attribués dans l’exercice de notre droit à l’autodétermination.

Comme cela a été clairement expliqué hier, les nombreux règlements et dispositions émis par le gouvernement des États-Unis contre Cuba ont atteint des niveaux d’hostilité sans précédent sous l’administration actuelle. La possibilité d’engager des poursuites en vertu du titre III de la loi Helms-Burton, la persécution accrue des transactions financières et commerciales de Cuba, l’interdiction des vols en provenance des États-Unis vers toutes les provinces cubaines à l’exception de La Havane, la persécution et l’intimidation des entreprises qui envoient du carburant à Cuba et la campagne calomnieuse contre les programmes de coopération médicale de Cuba en sont les exemples les plus marquants.

Aucun citoyen ni aucun secteur de l’économie cubaine n’échappe aux effets du blocus. Le blocus contre Cuba constitue le principal obstacle au développement de tout le potentiel l’économie cubaine, et constitue également une violation massive, flagrante et systématique des droits humains de tous les Cubains.

En raison de son objectif déclaré et du cadre politique, juridique et administratif sur lequel il repose, il est considéré comme un acte de génocide conformément à la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide.

La nature génocidaire de cette politique s’est intensifiée dans le contexte de la lutte contre le nouveau coronavirus. Le gouvernement des États-Unis a utilisé cette politique, et en particulier sa composante extraterritoriale, pour priver délibérément le peuple cubain de respirateurs mécaniques, de masques, de kits de diagnostic, de lunettes de protection, de réactifs et d’autres fournitures nécessaires au traitement de cette maladie. La disponibilité de ces ressources peut faire la différence entre la vie et la mort pour les patients porteurs du virus, ainsi que pour le personnel soignant qui les traite.

Dans la conjoncture actuelle, où l’humanité est confrontée à une crise économique et sociale aggravée par la pandémie de COVID-19, dont l’ampleur reste impossible à prévoir avec précision, il est plus que jamais nécessaire que la communauté internationale appelle à la levée du blocus imposé par le gouvernement des États-Unis contre Cuba.

Vaincre le blocus restera pendant de nombreuses années encore la principale bataille de la politique étrangère cubaine. Ainsi, en mai de l’année prochaine, Cuba demandera à nouveau à l’Assemblée générale des Nations unies la levée du blocus économique, commercial et financier des États-Unis contre Cuba.

Nous sommes convaincus que la communauté internationale, tout comme elle l’a fait à 28 reprises, soutiendra à nouveau et de manière écrasante cette juste demande de Cuba. Vous êtes acteurs de ce combat.

Nous serons là pour continuer à résister et à surmonter. Nous le faisons également avec l’humilité de savoir que nous pouvons compter sur le soutien et la solidarité déterminés de chacun d’entre vous.

Rien ni personne ne peut changer ce que Cuba est et représente : nous continuerons à défendre notre droit souverain et notre indépendance, à élever la voix contre l’injustice, l’inégalité et pour le droit à un ordre international plus juste et plus équitable.

C’est notre héritage. C’est la voie que nous avons décidée de suivre.

Source : Mission de Cuba auprès de l’ONU

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