Après le coup d’État contre Morales, la présidente autoproclamée, la présentatrice de télévision Jeanine Áñez, a déclaré qu’il y aurait des élections le 3 mai. Celles-ci ont été reportées « pour cause de coronavirus » au 17 mai, puis au 6 septembre, et maintenant au 18 octobre …. Le fait que la junte – qui gouverne illégalement la Bolivie – retarde de plus en plus les élections ne devrait pas surprendre. Jeanine Añez s’est retirée de la liste des candidats hier, à la suite d’un sondage.
La fondation bolivienne Fundación Jubileo a indiqué le 16 septembre que Luis Arce, le candidat du Movimiento al Socialismo (MAS : le parti du président Evo Morales, en exil à la suite d’un coup d’État) était en tête des sondages avec 29,2 %, et remporterait donc le premier tour des élections. Le candidat du Front révolutionnaire de Gauche, Carlos Mesa, suit Luis Arce avec 19 % des intentions de vote. Luis Fernando Camacho, du cartel de droite Creemos, a obtenu 10,4 % et Jeanine Añez, la présidente de facto, arrive en quatrième position, avec seulement 7,7 % des voix.
La Fundación Jubileo a lancé la campagne « Ta voix compte » (Tu Voto Cuenta), et un questionnaire visant à évaluer les intentions de vote des Boliviens. À la question « Si les élections générales avaient lieu ce dimanche, pour qui voteriez-vous ? », 29,2 % des Boliviens ont répondu qu’ils choisiraient Luis Arce au premier tour, et 40,3 % ont affirmé qu’ils soutiendraient le MAS, qui est son parti et celui de Morales.« Mes sœurs, mes frères, dans les prochains jours, nous irons aux urnes, alors je vous demande d’y réfléchir en toute humilité, car les partis de droite sont toujours à l’affût. Nous devons continuer à travailler d’arrache-pied à rétablir la démocratie et à surmonter la crise », a tweeté l’ancien président de la Bolivie, Evo Morales Ayma.« Ta voix compte » a réalisé environ 16 000 sondages, 12 339 dans des zones urbaines, et 3 640 dans des zones rurales. Plus de 9 500 d’entre eux ont été réalisés en ligne, et 6 471 en face à face. Ce sondage a été effectué au début du mois de septembre. L’échantillon a été prélevé sur l’ensemble du registre électoral, et déterminé en fonction de la densité de population dans chaque département.« Nous vous l’avons déjà dit, Áñez et son gouvernement sont en chute libre. Ils diront que leur candidat se retire pour assurer l’unité de la droite, mais la Bolivie sait qu’ils le feront afin de négocier leur impunité (ndlr : pour le coup d’État, la corruption qui s’est développée depuis lors, et la violence meurtrière, notamment contre la population à Senkata et à Sacaba). Le 18 octobre, nous allons rétablir la démocratie et surmonter la crise », a déclaré Morales.
Ses paroles étaient prophétiques, car le lendemain (le 17 septembre), Añez a retiré sa candidature « de peur que le MAS ne remporte le scrutin ».« Les protagonistes du coup d’État veulent poursuivre le scandaleux pillage de la Bolivie, en maintenant la tristement célèbre méga-coalition (de droite), au milieu de la grande crise que nous traversons », a réagi Evo Morales.
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