La voie cubaine

Chaque jour de l’an est aussi un anniversaire de la révolution cubaine. Atilio Boron, prof de sciences politiques et autorité notoire en Amérique Latine, nous rappelle, à nous de cubanismo.be, pourquoi nous devons – mieux encore – poursuivre notre action : renforcer la solidarité avec Cuba. Analyse à étudier absolument à l’aurore de l’an 2020.

Chaque début d’année nous invite à la réflexion, sur les réalisations et les frustrations, pour éveiller de nouvelles espérances et commémorer dans Notre Amérique un accomplissement historique : le triomphe de la révolution cubaine. Comme je l’ai déjà répété à maintes reprises, la commémoration et l’hommage à cette grande victoire populaire et l’interminable défaite de l’impérialisme US – qui mord rageusement la poussière de sa défaite – ce qui ne s’est produit nulle part ailleurs sur la planète – passe avant toute autre réflexion.

Sans vouloir minimiser quoi que ce soit ni quiconque, nos petites histoires personnelles et même de grands événements de nature collective sont éclipsés par l’aube radieuse du 1er janvier 1959. Ce jour-là, l’histoire cette « grande nation unique » dont a parlé Bolivar, sera scindée en un avant et un après. Fidel et la jeunesse du 26 juillet ont fourni une prestation qui a déclenché une cassure indéniable dans notre histoire, une réussite qui ne connaîtra pas de fin et qui donne un nouveau sens à notre lutte de libération nationale et sociale, offrant aussi un nouvel horizon aux combats actuels.

Mais cet événement unique n’est pas seul en cause, car contre toute attente, le peuple cubain et le gouvernement cubain sont parvenus à poursuivre cette victoire, de sorte que pour Notre Amérique la préhistoire est définitivement révolue et que nous pouvons commencer à écrire notre propre histoire.

Une histoire très difficile de résistance contre la plus grande puissance de la planète et de la construction ardue du socialisme. L’impérialisme n’a cessé un seul instant d’attaquer la révolution cubaine. Et dans sa préhistoire face à ces attaques, le peuple cubain a mérité à jamais l’adjectif d’« héroïque », pour une détermination sans pareille dans l’histoire universelle.

La construction révolutionnaire a débuté dans les pires conditions imaginables et jusqu’à ce jour ce travail est poursuivi avec une détermination exemplaire. Le sabotage du gouvernement américain est sans répit, en croissance et plein de cruauté. Démocrates et Républicains se sont succédés, mais ont tous deux poursuivi sans cesse leur obsession maladive de vouloir effacer la Révolution cubaine de la surface de la terre.

Cuba démontre que, même sous les attaques incessantes dans tous les domaines de la plus grande superpuissance planétaire, un pays dans la périphérie est capable d’assurer soins de santé, enseignement, alimentation, sécurité sociale et un mode de vie sobre mais digne pour toute la population. Choses qu’aucun pays capitaliste n’arrive à réaliser, parce que tous les droits que la révolution cubaine offre à ses citoyens, n’y sont que marchandises ou opportunités commerciales.

Cela explique la ténacité rageuse de la Maison Blanche à mettre fin à cette révolution. La pérennité de Cuba, dans de telles circonstances extrêmement défavorables, est en effet la preuve irréfutable de la supériorité du socialisme – sans vouloir ignorer ses problèmes – par rapport au capitalisme.

Si le socialisme a failli, comme l’affirme Donald Trump, pourquoi ne lève-t-il pas le blocus et pose-t-il de telles conditions pour autoriser ce qui est accordé quasi au monde entier sans le moindre effort ?

Faciliter les exportations cubaines, permettre la liberté de transit aux résidents des États-Unis, de sorte qu’ils puissent visiter l’île quand ils le désirent, permettre de recevoir des fonds d’émigrants cubains résidant dans ce pays, autoriser Cuba à importer ce dont il a besoin sans appliquer d’énormes sanctions économiques à des pays tiers ou des entreprises participant à ces activités, favoriser le tourisme et mettre fin aux innombrables restrictions de toutes sortes imposées à l’île rebelle en raison de son audace.

Si nous parlons d’échec, les États-Unis mêmes en sont un exemple pitoyable. Un pays rongé par la violence, frappé par des épisodes récurrents de meurtres de masse aveugles, dans des écoles, des centres commerciaux et des églises, perpétrés par des individus détraqués par une société aliénée et aliénante ; un pays où vivent des millions de drogués qui consomment chaque drogue mortelle produite sur la planète et nourrissent le fléau du trafic de la drogue.

Un pays très riche, par ce qu’il a volé du reste du monde, et qui néanmoins ne peut pas mettre fin à la pauvreté qui frappe quelque 15 pourcents de sa population ; un pays qui a prostitué son processus politique et où actuellement ne règne qu’un régime ploutocratique où seuls les intérêts de la classe dominante prévalent, situation qui recueille à l’heure actuelle un consensus surprenant dans le monde académique.

Si le socialisme a échoué, pourquoi donc la Maison Blanche et le pouvoir de la maffia – avec ses deux variantes : la bourse et les gangsters – qu’il représente, ne laisse-t-elle pas Cuba se débrouiller en paix ? La réponse est alors que Cuba, dès aujourd’hui tellement importante, deviendrait encore bien plus importante et que les peuples du monde pourraient être tentés de s’engager à leur tour dans cette voie, ce qui serait totalement inacceptable pour le pouvoir capitaliste à l’échelle mondiale.

Voilà pourquoi, Cuba, je vous dis merci pour votre révolution et de nourrir notre espoir, et pour le fait d’avoir fait de la justice, l’internationalisme et la solidarité les étoiles qui guident les peuples dans la construction d’un monde meilleur ! Resumen

Blijf op de hoogte. Schrijf je in op onze nieuwsbrief.

Restez informé. Abonnez-vous à notre newsletter.