Samedi dernier, l’organisation britannique Cuban Solidarity Campaign (CSC) organisait une rencontre à Londres, rassemblant pas moins de 14 syndicalistes cubains et 160 représentants de différents syndicats britanniques. Retour sur cet événement avec Angelita Amancio et Erwin Carpentier, qui y ont participé au nom de Cubanismo.be.

Soutien (syndical) britannique pour CubaLa CSC est la plus grande organisation de solidarité avec Cuba du Royaume-Uni. Ce qui la distingue surtout des autres, c’est le large soutien dont elle jouit auprès des syndicats. Dans le cadre d’une série de rencontres organisées par la CSC en différents lieux du pays, une délégation de la centrale syndicale cubaine (CTC) a été invitée à un premier rassemblement à Londres, dans le bâtiment du NEU, le syndicat britannique des enseignants. Plus de 160 membres de syndicats britanniques issus de plusieurs secteurs (UNISON, ASLEF, NEU, UNITE THE UNION, CWU, TUC) étaient présents.

La délégation cubaine était composée de représentants de la direction de la CTC, notamment Carmen Lopez, secrétaire générale adjointe, et Gilda Chacon, responsable des relations avec l’Europe, ainsi que de délégués des secteurs des soins de santé, de l’enseignement, des communications, du transport, de l’énergie, et des administrations publiques. Sur les quatorze membres de la délégations, douze étaient des femmes, ce qui reflète bien la place qu’occupent les femmes dans le syndicat cubain.

La rencontre s’est articulée en séances plénières, conférences thématiques et « intercambios », en plus de moments de rencontre individuelle avec les invités cubains. On y a bien entendu mentionné le grand rassemblement international qui se tenait ce même week-end à La Havane, auquel participait d’ailleurs la présidente de Cubanismo.be, afin d’y représenter le mouvement de solidarité belge.

Dans les interventions des différents orateurs, il a été question de concrétisations de la révolution, des conséquences du blocus sur tous les secteurs et toutes les facettes de la vie, de droits des travailleurs et, pour terminer, des perspectives d’avenir.

Dans le courant de l’après-midi, ce sont les ambassadeurs de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua qui ont pris la parole. Tous ont mis en avant la solidarité qui persiste aujourd’hui entre ces pays. Le Venezuela et le Nicaragua ont fait l’éloge de Cuba, pour l’aide qu’offre ce pays à l’Amérique latine et au reste du monde, malgré tous les obstacles auxquels il est confronté.

Ensemble, avec votre solidarité, nous vaincrons le blocusLes invités cubains ont donné des exemples concrets des effets néfastes du blocus : l’impossibilité d’acheter de nouvelles technologies, dont les ventes sont annulées sous la pression des USA ; les pénuries de médicaments, d’appareillage médical (ce qui entraîne la mort de patients) ; les mesures prises par Donald Trump qui pèsent lourdement sur le secteur touristique vital à Cuba (par exemple, des compagnies aériennes ne proposent plus de vols pour Cuba, des bateaux de croisière doivent faire demi-tour à mi-chemin, les citoyens américains ne peuvent voyager comme ils veulent… ). L’impact sur l’économie cubaine se compte en milliards, autant d’argent que Cuba aurait pu investir dans des projets économiques et sociaux. Les orateurs britanniques ont donné des exemples d’entreprises britanniques (de banques) qui se voient infliger des amendes extrêmement salées, parce qu’elles ont des relations financières ou commerciales avec Cuba.

Bientôt tous les pays membres des Nations Unies, à l’exception des USA et d’Israël, condamneront à nouveau ce blocus. Les Cubains pensent toutefois que seules leur résistance et la solidarité internationale permettront d’y mettre réellement un terme.

Dans les échanges sur les perspectives d’avenir, les Cubains ont affirmé qu’ils « changeront tout ce qui doit être changé », pour reprendre les mots de Fidel Castro, sans pour autant abandonner leurs principes socialistes.

Brexit or not BrexitPlusieurs orateurs britanniques étaient clairement en campagne électorale. Ils espèrent une victoire du Labour Party aux prochaines élections de décembre. Selon eux, le Brexit n’est pas l’enjeu électoral principal. La question clé est de savoir si nous voulons une société avec encore davantage d’inégalités entre les riches et les pauvres. Ils ont aussi déclaré espérer qu’une des premières mesures du nouveau gouvernement britannique sera d’envoyer du pétrole à Cuba.

L’initiative de la CSC était un pari réussi. Les nombreuses rencontres prévues avec les travailleurs et syndicalistes renforceront indubitablement la solidarité envers Cuba.