Evo Morales et son MAS (mouvement vers le socialisme) ont remporté pour la quatrième fois consécutive les élections présidentielles en Bolivie. Le dimanche 20 octobre, Evo a obtenu 47,06% au premier tour contre 36,52% pour son opposant Carlos Mesa. Evo Morales a donc obtenu 10% de plus que son plus proche adversaire. Il évite ainsi un deuxième tour.
L’opposition n’accepte pas les résultats des électionsL’opposition avait annoncé à l’avance qu’elle n’accepterait pas les résultats des élections. Et c’est bien ce qui s’est passé.
La commission électorale ne se donne pas beaucoup de mal pour faire preuve d’un minimum de transparence. Ainsi, l’émission en direct des élections a disparu des écrans pendant une demi-heure et la commission a refusé de communiquer encore des résultats. Ce qui n’a fait que faire monter la tension.
Mais pour finir, il est apparu clairement qu’Evo avait été élu pour la quatrième fois consécutive, avec 10% de plus que son rival Carlos Mesa. Entretemps, l’opposition a mis le feu dans les bâtiments de la commission électorale nationale dans plus de trois villes. Des bulletins de vote auraient ainsi disparu dans les flammes. Plusieurs observateurs dans le pays s’inquiètent des mouvements violents de protestation susceptibles de se produire entre les partisans et les adversaires d’Evo. Les USA se sont rangés aux côtés de l’opposition et n’ont aucun scrupule à se mêler des élections. Ils veulent à tout prix remettre en selle une politique néolibérale dans ce pays andin pour accéder à bas prix à ses matières premières précieuses, dont le Lithium pour les batteries, utile pour la transition énergétique.
Le 1% des personnes les plus fortunées ainsi que l’ambassade des USA refusent de reconnaître les résultats et un coup d’état n’est donc pas exclu. Evo lui-même n’est pas sans inquiétudes. Après les bureaux de la commission électorale, d’autres bâtiments gouvernementaux ainsi que les bureaux du MAS dans les riches provinces orientales doivent aussi partager ces craintes.
Qui est Evo Morales? Evo Morales est le premier président bolivien issu de la population indigène. Il a remporté les élections dans ce pays d’Amérique latine en 2006, à la suite de la guerre du gaz, un conflit autour de l’exploitation des gisements de gaz. Un conflit dans lequel Carlos Mesa, l’autre candidat à la présidence, a joué un rôle important (du côté du capital). Le début de l’année 2000 a vu aussi de fortes protestations contre la privatisation de l’eau. Evo Morales a voulu donner une autre orientattion à la politique bolivienne, loin du FMI et de l’OMC, en renationalisant des secteurs clés, comme celui du gaz. Il a également fait venir des médecins cubains en Bolivie pour fournir une aide médicale dans des villages sans accès aux soins de santé.
Evo Morales a fait également entrer la Bolivie au sein de l’ALBA, une organisation de coopération des pays progressistes d’Amérique latine. Sur le plan climatique, il a voulu introduire des mesures fortes pour contrer le réchauffement climatique et a cherché du soutien pour les pays en développement pour en atténuer l’impact sur l’agriculture, la nature et la population. Il a pris une série de mesures pour protéger son pays montagneux contre le changement climatique.
Le gouvernement d’Evo Morales a également été très actif sur les plans social et économique. Il a réussi à faire diminuer de 2/3 le nombre d’habitants dont le revenu est inférieur à 2 dollars par jour. Depuis 2006, l’économie bolivienne est en croissance, avec une moyenne de 5% par an. Bien que les chiffres officiels montrent une victoire d’Evo Morales, il n’en reste pas moins que le pays est encore profondément divisé. L’opposition tentera de reprendre le pouvoir de l’une ou de l’autre manière. La Bolivie fait face à une période d’incertitudes. Mais les résultats montrent qu’Evo Morales dispose encore d’un large soutien pour les réformes sociales qu’il a accomplies.