Deuxième partie.4. La République de Cuba en armesLe 10 avril 1869, malgré les divisions au sein des forces indépendantistes, la première Constitution de Cuba, rédigée par Ignacio Agramonte et Antonio Zambrana, vit le jour à Guaímaro et mit en place une République parlementaire. Elle décréta, entre autres, que « tous les habitants de la République sont entièrement libres » (Article 24), ratifiant ainsi l’abolition de l’esclavage. Cet article sera complété par une loi du 10 mars 1870 annulant les contrats imposés à l’émigration chinoise, asservie et exploitée. La Constitution stipulait également que « tous les citoyens de la République seront considérés comme des soldats de l’Armée de Libération » (Article 25). Le texte affirma également l’égalité entre tous les citoyens : « La République ne reconnaît pas de dignités, d’honneurs spéciaux ou de privilèges[1] » (Article 26).
Ce jour-là naissait la République de Cuba en armes. Carlos Manuel de Céspedes fut élu Président le 12 avril 1869 par l’Assemblée législative. Salvador Cisneros Betancourt, adversaire de Céspedes, présida la Chambre des Représentants et Manuel de Quesada y Loynaz fut nommé Chef des forces armées. La Constitution concédait au Parlement un pouvoir très large, dont celui de destituer le Président et le Chef militaire. Le patriote de Bayamo était pourtant favorable à un pouvoir exécutif fort et vertical afin d’obtenir plus rapidement la victoire sur le champ de bataille. Selon lui, la République n’était possible qu’après l’émergence d’une nation indépendante. Pour obtenir le triomphe définitif, la guerre imposait la composition d’un pouvoir suprême investi de l’autorité d’adopter avec célérité les mesures militaires nécessaires, sans être retardées par le pouvoir législatif[2].
Dans son discours officiel au peuple de Cuba, Céspedes lança un appel à l’unité de toutes les forces patriotiques :Je n’ignore pas la grave responsabilité que j’assume en acceptant la Présidence de notre République naissante. Je sais que mes modestes forces ne suffiraient pas si elles étaient abandonnées à elles-mêmes. Mais ce ne sera pas le cas, et cette conviction me remplit de foi en l’avenir. En livrant la lutte contre l’oppresseur, Cuba a pris l’engagement solennel d’obtenir son indépendance ou de périr[3].
Le Président de la République de Cuba en armes décida d’étendre la guerre à toute l’île afin de lui donner un caractère national et divisa le pays en quatre Etats militaires : l’Orient, Camagüey, Las Villas et l’Occident. Il nomma à leur tête un Lieutenant-général pour l’aspect militaire et un gouverneur civil. Chaque Etat était divisé en districts, chacun contrôlé par un Major général et un lieutenant-gouverneur. A son tour, le district se déclinait en préfectures et sous-préfectures avec à leur tête un préfet et sous-préfet[4].
Céspedes était favorable à la destruction des intérêts économiques espagnols afin que l’entreprise armée affectât durablement les finances de la monarchie. Le 18 octobre 1869, il signa un décret ordonnant la destruction de tous les champs de canne à sucre. D’un point de vue stratégique, il opta pour une guerre irrégulière, méthode adaptée au rapport de forces entre les deux parties. L’armée espagnole était supérieure en armes et en hommes, alors que les révolutionnaires dépendaient du matériel pris à l’ennemi et des rares expéditions en provenance de l’étranger. Il fallait également livrer une bataille pour la reconnaissance internationale de l’insurrection cubaine[5].5. Reconnaissance diplomatique de l’état de belligéranceAu niveau diplomatique, Céspedes déploya une grande énergie afin d’obtenir la reconnaissance de son mouvement révolutionnaire et de son statut de belligérant par les nations du continent. Le 5 avril 1869, le Mexique de Benito Juárez reconnut officiellement les révolutionnaires de l’île, inaugurant ainsi une longue tradition de soutien aux luttes historiques des Cubains pour la dignité. Le même mois, le 30 avril, le Chili admit également l’état de belligérance, suivi du Venezuela (mai 1869), du Pérou et de la Bolivie (juin 1869), du Brésil (juillet 1869) et de la Colombie. Le reste de l’Amérique latine apporterait une reconnaissance officielle à la révolution de manière plus tardive[6].
Deux pays contribuèrent grandement à la cause de l’indépendance de Cuba : la Colombie et le Venezuela. Céspedes s’en réjouit dans un courrier au député de Camagüey Francisco Sánchez Betancourt :Nous disposons avec la Colombie et le Venezuela de deux puissants auxiliaires sur lesquels nous pouvons compter sans réserve. On débat actuellement au Parlement d’un projet de loi pour intimer à l’Espagne la cession de l’île aux Cubains, et inviter les autres républiques sud-américaines à une alliance afin de garantir à l’Espagne la valeur de l’indemnisation qui sera décidée avec la République de Cuba pour ladite cession. Au Venezuela, le General Quesada dispose d’une entrée dans tous les ports de cette immense côte, et jouit des sympathies et de l’appui décidé du Gouvernement et du peuple pour son œuvre en faveur de Cuba[7].
Dans le reste du continent, le soutien restait très limité, au grand regret de Céspedes. Il évoqua le sujet dans un courrier du 10 mars 1872 à la Chambre des Représentants : « De la part des républiques sud-américaines, à l’exception de nombreuses démonstrations de sympathies et l’aide pour quelques expéditions que nous offrent la Colombie et le Venezuela, nous ne recevons rien d’important[8] ».
Céspedes exprima sa reconnaissance à ces deux nations. Dans un courrier du 10 août 1871 à José R. Monagas, Président du Venezuela, en réponse à une missive reçu le 8 février 1870 lorsque ce dernier est encore au pouvoir, il fit part de son admiration pour son pays :Le Venezuela, qui a ouvert à l’Amérique espagnole la voie de l’Indépendance et qui l’a parcourue glorieusement jusqu’à son terme à Ayacucho, est notre maître illustre de liberté, l’exemple de dignité, d’héroïsme et de persévérance que nous, Cubains, avons constamment à la vue. Bolivar est toujours l’astre resplendissant qui reflète ses lumières surnaturelles sur l’horizon de la liberté américaine, nous illuminant la voie sinueuse de la régénération[9].
Pour contrer l’aspiration des Cubains à l’indépendance, Madrid décida d’accroître les ressources matérielles et humaines pour anéantir le mouvement révolutionnaire.6. Décret de guerre totale et division des forces indépendantistesPour lutter contre les indépendantistes, l’Espagne utilisa tous les moyens et décréta une guerre à mort pour écraser l’insurrection. Le Comte Valmaseda, chef militaire espagnol de l’île, publia en avril 1869 la proclamation suivante : « Tout homme, âgé de quinze ans ou plus, trouvé loin de son lieu de résidence sans raison valable, sera fusillé. Toute habitation non occupée sera brûlée et toute maison n’arborant pas un drapeau blanc sera réduite en cendres[10] ».
Céspedes dut faire face la guerre totale imposée par l’Espagne, qui exigeait une unité sans failles de toutes les forces patriotiques. Cependant, en décembre 1869, en raison d’une rivalité funeste, la Chambre des Représentants décida de destituer Manuel de Quesada, combattant expérimenté et efficace, de son poste de chef militaire, au grand dam du Président de la République. Pour Quesada, la guerre était une situation d’une exceptionnelle violence qui ne pouvait être régie par une législation et des institutions adaptées à un temps de paix. Du côté du Congrès, la République de Cuba en armes devait être structurée autour de la Constitution. Suite à sa destitution, le général Quesada exhorta Céspedes à instaurer une dictature au nom de l’indépendance de Cuba. Ce dernier imposa un refus catégorique, excluant de violer la Constitution. Quesada lui lança alors un avertissement prophétique : « Ayez conscience, citoyen Président, qu’à partir d’aujourd’hui débutent les manœuvres pour obtenir votre destitution[11] ».
Le 15 avril 1870, en raison d’un différend l’opposant au Président, le Major général Ignacio Agramonte décida de remettre sa démission et s’opposa ouvertement à Céspedes. Au sein du Congrès débutèrent les manœuvres pour obtenir la destitution du leader révolutionnaire. Dans une missive du 21 mai 1870, Agramonte exigea la tête du Président : « Jusqu’où nous mèneront les contemplations et le manque d’énergie de la Chambre des Représentants ? Jusqu’à quand se montrera-t-elle impassible face à tant d’abus ? Attendra-t-elle que Carlos Manuel et ses acolytes ruinent le pays, pour agir avec énergie ? ». Néanmoins, la divergence d’Agramonte ne dura point. Il adopterait même une attitude « digne de son intelligence et de son patriotisme[12] ».
Dans ses notes, Carlos Pérez, secrétaire personnel de Céspedes, regretta les manigances contre le Président. Dans son journal du 12 et 13 juillet 1870, il écrivit les propos suivants :Les représentants de Camagüey poursuivent leur politique anti-Céspedes. Tous les actes du Président sont censurés et ridiculisés jusqu’à même recourir à la calomnie. Que la conduite de certains personnages de Camagüey est indigne ! Qu’il est triste de voir qu’au milieu des tribulations qui nous entourent, si proches du danger et avec l’ennemi à nos trousses, s’agitent les passions d’une manière si préjudiciable à la cause de la Patrie ! Pourquoi l’ambition doit-t-elle être toujours à l’origine de tous les malheurs ? L’homme ne peut-il en faire abstraction un instant au bénéfice de l’humanité ? Le peuple qui gémit et travaille pour améliorer sa condition devra-t-il être toujours la victime[13] ?
En 1870, Oscar, le fils de Céspedes qui avait également pris les armes pour l’indépendance, fut capturé par les troupes espagnoles. Le général espagnol Caballero de Rodas proposa alors un marché au Président de la République de Cuba en armes : la reddition contre la vie et la libération de son fils. Dans une réponse restée célèbre, le patriote de Manzanillo rejeta l’offre : « Dites au Général Caballero de Rodas que Oscar n’est pas mon seul fils. Je suis le père de tous les Cubains qui sont tombés pour la Révolution ». Le 3 juin 1870, Oscar fut fusillé par l’armée coloniale. Ce dénouement tragique et cette réplique historique suscitèrent alors l’admiration et le respect des Cubains qui décidèrent de surnommer Céspedes « Le Père de la Patrie[14] ».
Le drame familial qui frappa Céspedes n’empêcha pas ses ennemis de poursuivre leur conspiration pour l’éjecter du pouvoir. Ce dernier était conscient de toutes les manigances destinées à le renverser et se montra philosophe et serein : « Celui qui n’a pas de détracteurs n’a rien fait de bon dans ce monde[15] ». Dans un courrier du 23 décembre 1870, il en informa Ana de Quesada, sa seconde épouse :On dit que la Chambre essaye de se réunir à Jarico et, comme d’habitude, le bruit court que c’est dans le but de me destituer. Les ennemis de notre tranquillité agissent en ce sens. Si une telle violence est commise, il n’y aura aucune perturbation de ma part et, quelle que soit l’illégalité de l’acte, je m’y soumettrai. La responsabilité pèsera sur le coupable et le peuple fera ce qu’il jugera bon pour ses intérêts[16].
Les divisions internes n’empêchèrent pas la solidarité continentale de s’exprimer vis-à-vis du combat émancipateur de Cuba. En janvier 1870, soixante Colombiens débarquèrent à Cuba pour se joindre à la lutte pour l’indépendance de l’île[17]. Dans un courrier de février 1871 à Francisco Javier Cisneros, membre de la Junte révolutionnaire installée aux Etats-Unis et chargée d’organiser les expéditions, Céspedes revint sur cet épisode et exprima sa gratitude :Les Colombiens qui ont récemment débarqués à bord du Hornet ont été reçus par nos soins, comme le seront tous ceux qui viendront, comme des frères. Aucune différence ne sera faite entre eux et les Cubains, et si différence il y a eu, cela a été en hommage à ceux qui sont venus partager avec nous les labeurs et les souffrances de la guerre[18].
Le même mois, le 20 février 1871, Céspedes transmit une lettre de remerciements à Carlos Holguín, alors sénateur colombien et futur Président de la République, pour son soutien à la cause cubaine :Les importantes résolutions que vous avez présentées dans les Chambres de Colombie au sujet de notre Révolution, sont gravées dans les cœurs de tous les Cubains qui luttent aujourd’hui pour l’indépendance de leur pays. Défendre aussi vaillamment les libertés et droits des opprimés vous permet de conquérir les applaudissements des peuples civilisés et les bénédictions de ceux pour qui s’élève la voix exigeant la justice[19].
Céspedes avait toujours pour objectif l’unité des forces indépendantistes. Il multiplia les efforts en ce sens pour trouver une solution favorable aux luttes intestines et préserver l’intégrité territoriale de l’île face aux velléités autonomistes. Dans une missive du 19 février 1871 destinée au patriote Miguel Embé, installé à New York, il le conjura d’essayer de rétablir la concorde parmi les groupes révolutionnaires :Je vous supplie d’user de votre influence pour faire en sorte que cessent une fois pour toutes les dissensions qui existent chez nos frères à l’étranger, lesquelles ont eu pour conséquence inévitable d’empêcher le bon déroulement de nos affaires. Cela nous porte grandement préjudice et je souhaiterais que vous utilisiez tous les moyens pour faire disparaître tout signe de discorde et qu’il n’y ait qu’une seule pensée : obtenir notre Indépendance[20].
Dans un autre courrier au général Manuel Calvar du 16 juillet 1871, Céspedes insista une nouvelle fois sur la nécessité de préserver l’unité : « Faites en sorte, je le répète, de conserver à tout prix l’harmonie, l’union entre les chefs et les soldats, que ceux-ci obéissent à leurs supérieurs et que tous œuvrent ensemble pour le même objectif, sans laisser place à ce que les divisions et les partialités ouvrent la voie à l’indiscipline et au désordre portant directement préjudice à la Révolution[21] ». Il réitéra cette recommandation dans un message du 22 octobre 1871 à Francisco Vicente Aguilera, Vice-président de la République de Cuba en armes : « [Je sais que] vous contribuerez efficacement à l’union et à la concorde de tous les Cubains, union qui nous assurera le triomphe sur nos ennemis cruels et féroces[22] ».
Le 18 juin 1871, affecté par les intrigues de ses adversaires au sein du Parlement, Céspedes réunit un Conseil de Cabinet et proposa de remettre sa démission en raison des lois adoptées par la Chambre des Représentants qui nuisaient gravement à son action gouvernementale. Les membres du gouvernement le conjurèrent de conserver son poste au nom de l’intérêt de la Patrie. Il reçut de multiples marques de soutien de ses compatriotes à Cuba et à l’étranger, notamment de la Société des artisans cubains de New York[23].
Quelques semaines plus tard, le 15 juillet, il adressa un nouveau message au peuple de Cuba dans lequel il relata les avancées du processus indépendantiste et dénonça les crimes commis par le comte Valmaseda contre la population. Il termina sa déclaration par un appel à la résistance : « Je sais que toutes les ruses de notre ennemi perfide et désespéré s’écraseront contre votre persévérance et votre foi dans le triomphe indéclinable de la liberté contre la tyrannie[24] ».
Le Président savait qu’il pouvait compter sur des chefs valeureux et aguerris, dont plusieurs entreraient dans l’Histoire de Cuba, tels que Máximo Gómez et Antonio Maceo. Céspedes exprima sa conviction : « Les Espagnols ne peuvent pas rivaliser avec nous en termes de courage, forces ou résistances[25] ». En revanche, il y avait deux domaines où l’Espagne était supérieure: l’armement et la brutalité. Dans une missive à son épouse Ana de Quesada datée du 7 août 1872, il relata cette triste réalité : « Cela fait un an qu’a eu lieu le débarquement d’Agüero. C’est-à-dire que cela fait un an que nous ne recevons ni un grain de poudre, ni un fusil, ni même un homme ! En revanche, les ennemis ont reçu de tout en abondance ! Et pourtant, ils ne nous ont pas vaincus ! Mais ils ont fait couler des fleuves de sang innocent[26] ». Dans sa quête de réprimer la rébellion, Madrid ne se fixa aucune limite. [1] Constitución de Guaímaro, 10 de abril de 1869, UNAM. https://archivos.juridicas.unam.mx/www/bjv/libros/6/2525/7.pdf (sitio consultado el 25 de abril de 2019).[2] Francisco J. Ponte Domínguez, Historia de la Guerra de los Diez Años, La Havane, Academia de Historia de Cuba, 1944, p. 205-210.[3] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 28.[4] Francisco J. Ponte Domínguez, Historia de la Guerra de los Diez Años, op. cit., p. 252.[5] Philip S. Foner, Historia de Cuba y sus relaciones con Estados Unidos, Tomo 2, La Havane, Editorial de Ciencias Sociales, 1973, p. 95.[6] Víctor Guerrero Apráez, El reconocimiento de la beligerancia, Bogota, Editorial Pontificia Universidad Javeriana, 2017.[7] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 83.[8] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 162.[9] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 113.[10] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 24.[11] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 36.[12] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 38.[13] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 229.[14] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 40.[15] Ibid.[16] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 89.[17] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 43.[18] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 55.[19] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 56.[20] Ibid.[21] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 77.[22] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 131.[23] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 74.[24] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 74.[25] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 205.[26] Carlos Manuel de Céspedes, Carlos Manuel de Céspedes, op. cit., p. 213.