Depuis des mois, le Honduras est la scène de protestations et de grèves contre le président José Orlando Hernandez, arrivé au pouvoir de façon frauduleuse. Depuis lundi, les camionneurs des transports lourds, la police ET la police anti-émeute ont rejoint le mouvement…
Initialement, les travailleurs de la santé et les professeurs étaient à l’avant-garde des protestations, qui se sont intensifiées depuis la mi-avril, mais bénéficient maintenant du soutien des transporteurs et même de la police, qui n’accepte plus ses salaires de misère et les mauvais équipements. Entre-temps, de plus en plus de stations-services sont vides à cause des barrages routiers.
Hier mercredi, il y a eu au moins un mort lorsque l’armée a tiré sur les manifestants. Les Honduriens n’acceptent plus qu’un gouvernement qu’ils n’ont pas élu appauvrisse le pays de plus en plus et, sous la pression du FMI, veut privatiser complètement le peu de services publics existants, y compris toutes les écoles et les hôpitaux ! Le mois passé, Jasper Rommel a publié une interview avec un dirigeant syndical important sur cette situation.
Autre fait significatif : Adolfo Facusé, l’homme le plus riche du pays et ancien président de la FEB locale, a, cette semaine, ouvertement critiqué le gouvernement en le qualifiant de non-fiable car il ne respecte pas ses accords… Facusé a des liens étroits avec l’armée, et un coup d’état ouvert – même contre un président non élu – est une option à ne pas écarter. Vu la cruauté des militaires honduriens dans la répression de leur propre peuple dans les décennies passées, le salut ne viendra certainement pas de ce côté là.
Les manifestants réclament avec toujours plus de force la démission du président frauduleusement nommé et de son gouvernement, mais ils ne veulent certainement pas que l’armée prenne le pouvoir. Des élections vraiment libres, voilà ce qu’ils exigent.
La police en grève souligne que ce n’est pas elle qui tire sur les manifestants.