Aujourd’hui (17 février 2019), les Cubains résidant à l’étranger peuvent voter sur la nouvelle constitution ; dimanche prochain, ce sera au tour des Cubains sur l’île elle-même.
Ce vaste exercice démocratique devrait déboucher sur une approbation massive et donner au pays la base juridique de son futur développement politique et économique, fidèle aux idéaux révolutionnaires auxquels des générations de Cubains se sont engagées cœur et âme. Une constitution par et pour le peuple et pour le socialismeLe référendum du 24 février est l’aboutissement d’un vaste processus de consultation. Ce processus a débuté en 2013 avec la création d’un groupe de travail et a été suivi, cinq ans plus tard, par la publication d’un projet de constitution qui, après approbation par le Parlement, a été discuté et amendé lors de milliers de réunions au travail, dans les quartiers, dans les universités, etc. Le nouveau texte est donc le résultat de la participation de tous les Cubains, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de Cuba, et réaffirme, d’une part, le caractère socialiste du pays et, d’autre part, légitime de nouvelles relations et structures économiques (rôle moteur de l’économie planifiée, complété par un marché coopératif et privé). Cubanismo.be a déjà publié quelques analyses à ce sujet. Interférence étrangèreLes opposants à la révolution rejettent tout le processus. Les voix dissidentes à Cuba estiment que tout le référendum n’est une mesure pour rien, car il ne touche pas au caractère socialiste et au rôle du Parti communiste. Elles appelent au boycot ou de voter massivement NON. Des opposants étrangers aussi sont entrés en action : les groupes de droite PPE, ECR et ADLE, par exemple, ont fait voter une résolution au Parlement européen en novembre 2018 (325 contre 240 et 44 abstentions) dans laquelle ils qualifient l’ensemble de la révision de la Constitution de… antidémocratique, appellant Cuba à suivre la voie du multipartisme et demandant à l’Europe de « soutenir la transition économique et politique à Cuba ». Il y a quelques jours, l’Organisation des États américains – l’extension diplomatique des États-Unis – a organisé une conférence contre le référendum. Notre femme à La HavanePendant ce temps, une campagne intensive fait rage sur l’île pour appeler la population à participer au référendum, avec des pancartes et des banderoles dans les rues et une véritable chanson de campagne.
Bernadette Thririon est membre de cubanismo.be et passe actuellement tout le mois de février à La Havane, où elle a visité le Centro Felix Varela, notre partenaire pour l’éducation climatique. Elle s’est entretenue avec des dizaines de personnes et a constaté que la plupart d’entre elles sont effectivement impliquées : elles ont pris part aux discussions et voteront certainement dimanche prochain, et généralement en faveur. Seuls quelques-uns de ses interlocuteurs sont sceptiques ou voteront contre. A son retour, nous donnerons la parole à Bernadette à ce sujet.
La participation et le résultat final, ainsi que le bon déroulement de l’ensemble de la procédure, seront à nouveau un indicateur important de l’asise démocratique de la révolution cubaine. p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 120%; }