Avec 92% du scrutin dépouillé, il semble que le président sortant, Maduro, a obtenu 5,8 millions de voix, ce qui lui permet ainsi d’entamer un nouveau mandat (2019-2025). Plus d’info ici et lors de notre journée des membres samedi prochain!.
Dimanche dernier, un peu plus de 20,5 millions de Vénézuéliens pouvaient se rendre aux urnes pour élire un nouveau président. 46% sont allés voter, représentant ainsi 8,6 millions de voix. Avec 92% du scrutin dépouillé, il semble que le président sortant, Maduro, a obtenu 5,8 millions de voix, ce qui lui permet ainsi d’entamer un nouveau mandat (2019-2025).
L’écart entre Maduro et les autres candidats est signifiant (ou significatif) : Henri José Falcón Fuentes, le principal concurrent de Maduro, a obtenu 1,8 millions de voix, Javier Alejandro Bertucci s’est vu attribuer 925.000 voix, tandis que Reinaldo José Quijada Cerdone a dû se contenter de 34.000 voix. Une partie de l’opposition avait appelé à boycotter les élections. Les perdants n’acceptent pas les résultats et réclament de nouvelles élections. Les Etats-Unis qualifient ces élections de mascarade.
Ces élections se sont déroulées en toute tranquillité et sous supervision internationale.
Ces élections, les 27è en 19 ans, ont eu lieu dans un contexte difficile au niveau international et national. Ces dernières années, les prix de pétrole ont chuté énormément. Une rude épreuve pour une économie qui dépend notamment de la production pétrolière et de l’exportation.
Ingérence étrangèreOutre les prix du pétrole en baisse, les tentatives d’intimidation de la part, notamment, des marchés financiers internationaux, dirigés par les Etats-Unis, constituent un élément très important. Des prêts et des avoirs sont bloqués, ce qui gêne la production de pétrole. Des grossistes vénézuéliens n’ont pas honte de bloquer, voire de détruire des stocks alimentaires, essayant ainsi de déstabiliser le gouvernement.
Les Etats-UnisAprès la victoire électorale de Trump, l’ingérence éventuelle de la Russie a provoqué tout un tollé. Mais c’est sans scrupule que les Etats-Unis se mêlent du Vénézuela, avec de l’argent et des menaces, jusqu’à imposer un blocus financier et économique contre ce pays latino-américain. Le vice-président étasunien a récemment accueilli à l’ambassade étasunienne à Lima quelques dirigeants de l’opposition vénézuélienne, dont Antonio Ledesma, Carlos Vecchio, David Smolansky et Julio Borges. L’objectif était de coordonner les efforts afin ‘de rétablir la démocratie au Venezuela’.
Il promettait du soutien financier à l’opposition politique agissant de l’extérieur. Certains membres de l’opposition veulent aller plus loin et demandent tout simplement une ‘intervention humanitaire’ en Venezuela.
Quel est l’intérêt des Etats-Unis de s’ingérer au Venezuela ? Le pays a un grand intérêt stratégique. Le Venezuela dispose des plus grandes réserves de pétrole de la région. Le pétrole pompé arrive vite et sans trop d’obstacles aux Etats-Unis.
Des sanctions comme prélude à une intervention militaire éventuelle ? Il suffit de penser à l’invasion en Iraq en 2003, où nous avons vu que des sanctions économiques ont précédé l’intervention. L’objectif des sanctions contre le Venezuela est d’attiser le mécontentement et l’instabilité interne et de tenter de mettre à genoux le gouvernement Maduro.
Opposition diviséeL’opposition vénézuélienne s’est présentée divisée aux élections. Une partie importante de l’opposition a appelé au boycot. Deux candidats de l’opposition ont quand même défié le président sortant Nicolas Maduro.
Le Venezuela ne constitue pas une histoire positive univoque, mais il est clair que l’on a réussi à y construire une alternative. Ce qui n’inspire pas confiance à la bourgeoisie et aux faucons des Etats-Unis.
La loupe retournéeLorsqu’il s’agit du Venezuela, les grandes entreprises médiatiques internationales le présentent toujours sous un angle négatif. Le pays est observé avec une loupe. Au Brésil, des droits de l’homme sont constamment bafoués et des opposants sont assassinés mais cela ne suscite que peu d’intérêt.
En Europe, la résistance contre les mesures d’austérité augmente, comme en France où se déroulent des grèves et l’occupation de plusieurs universités. Le gouvernement français réagit en exerçant une lourde répression contre les manifestants et les étudiants. Il n’hésite pas à envoyer la police anti-émeute et même des milices privées aux auditoires occupés. En Espagne, un rappeur risque une peine de prison de trois ans parce qu’il a composé une chanson anti-royale. Ces faits soulèvent peu d’attention dans les médias européens.
La problématique au Venezuela est compliquée. La recherche d’un système qui essaie de se positionner au-delà de la logique néolibérale est difficile et n’évolue pas en ligne directe. Au Venezuela aussi la corruption existe, et certains groupes, comme l’armée, essaient d’influencer le processus.
La révolution bolivarienne, grâce aux programmes de santé et d’éducation, a réussi à apporter une amélioration visible pour les pauvres du Venezuela. Cependant, le gouvernement arrive à peine à contrôler l’économie et reste très dépendant de l’élite économique à l’intérieur du Venezuela et des multinationales étrangères au niveau de l’approvisionnement en nourriture et en médicaments. Avec des revenus de pétrole en baisse, le gouvernement ne peut plus s’engager pour davantage de programmes sociaux bien qu’ils soient indispensables pour la population vénézuélienne.
Appel au dialogue et à la paixJosé Rodríguez Zapatero, ancien premier d’Espagne, disait espérer qu’à la suite des élections du 20 mai un rapprochement se réaliserait, où le dialogue triompherait sur les sanctions.
Après sa rencontre avec le président vénézuélien Nicolas Maduro, Zapatero déclarait son espoir qu’après les élections présidentielles et parlementaires le dialogue l’emporterait sur les sanctions, la coopération sur la méfiance et le respect sur l’ingérence.
Il assurait aussi qu’il veillerait, comme accompagnateur international du processus électoral, à une journée pacifique. Malgré les nombreux problèmes et obstacles, Maduro a néanmoins réussi à préserver la révolution bolivarienne.
Cubanismo.be réaffirme sa confiance et sa solidarité dans la révolution bolivarienne (dans le besoin, on connaît ses amis, n’est-ce pas ?) et souhaite beaucoup de succès au président réélu. Vu les réactions des adversaires, ce ne sera pas si facile, mais si – comme à Cuba – on arrive à unir et à mobiliser le peuple, beaucoup devient possible.
Vous voulez en savoir davantage sur la situation en Amérique Latine ? Venez à l’après-midi de formation de cubanismo.be, à Bruxelles Sources :www.dewereldmorgen.be/artikel/2018/05/16/spaanse-rapper-gaat-35-jaar-de-cel-in-voor-smaad-aan-spaanse-kroonhttps://nl.express.live/2018/05/11/venezolaanse-olieschok-belangrijker-dan-die-iranwww.dewereldmorgen.be/artikel/2018/05/02/smeken-om-een-humanitaire-interventie-in-venezuela