Le 8e Sommet des Amériques se tiendra les 13 et 14 avril, à Lima au Pérou, sous le thème «
La gouvernance démocratique face à la corruption ». 30 chefs d’états et de gouvernements sont attendus. »
Washington a beau insister à vouloir tracer une ligne entre l’Alaska et la Terre de Feu, le Rio Bravo se charge à lui seul de séparer deux projets historiques irréconciliables chaque fois que les pays du continent se réunissent. » Ces deux visages se retrouveront de nouveau face à face dans ce rendez-vous qui débutera une fois de plus sur fond de controverses.
Depuis plusieurs semaines, la Maison-Blanche mène une offensive régionale de retour à la vieille Doctrine Monroe. Celle qui lança il y a près de deux siècles le slogan d’une « Amérique aux Américains », que l’on ne saurait jamais lire autrement que comme « l’Amérique aux Étasuniens ».
Les idées de cette doctrine ont donné lieu à une longue liste d’occupations, guerres expansionnistes, pillages économiques et coups d’État en Amérique latine et dans les Caraïbes.
La rencontre de Lima s’annonce donc comme un nouvel affrontement entre ceux qui partagent la vision de Washington et les pays au sud du Rio Bravo, prêts à suivre leur propre voie d’unité et d’indépendance. Ce sera la première rencontre entre le Président des États-Unis et ses homologues. Elle sera très attendue, car depuis son arrivée Donald Trump a entretenu des relations ambiguës avec ses voisins latino-américains. Sa politique n’a pas gagné leur sympathie. Bien au contraire. Il faut se rappeler qu’en août dernier sa menace d’une intervention militaire au Venezuela avait suscité une vague d’indignation !
Ce sommet ne fait pas exception à l’une des constantes des mécanismes continentaux : les exclusions. Le Venezuela est le pays que l’on cherche à écarter de la réunion unilatéralement et sans consultation. Ce qui n’est pourtant pas acquis, car nécessitant un accord majoritaire… Les tentatives d’exclusion contre la nation bolivarienne rappellent l’absence de Cuba aux six premières éditions des sommets des Amériques jusqu’à son retour à la septième réunion, tenue au Panama. Ce retour de Cuba ne fut pas, une concession des États-Unis, mais l’aboutissement d’une revendication collective de l’Amérique latine et des Caraïbes, qui refusèrent de continuer d’assister à ces réunions sans la présence de l’un de leurs membres.
Les victoires remportées par la droite au cours des trois dernières années et le déséquilibre qu’elles ont provoqué dans la dynamique intégrationniste de la région semblent avoir convaincu le gouvernement de Donald Trump qu’il est possible de revenir aux pratiques d’exclusion du passé. Mais aujourd’hui, dans tous les courants progressistes de la région, qu’ils soient au gouvernement ou dans l’opposition, tout le monde exige l’unité, l’intégration latino-américaine. C’est une force que personne ne peut ignorer ! Et Trump va avoir beaucoup de difficultés à Lima pour essayer de concevoir et d’imposer une version moderne de la Doctrine Monroe.
Comme le proposent les dirigeants cubains, le dialogue au Sommet de Lima devrait être un point de rencontre de tous les pays de l’hémisphère, et un espace où tous, sans exclusions injustes, puissent exprimer leurs idées, atteindre des consensus, débattre sur la base du respect de leur riche diversité.
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