Rex en tournée en Amérique Latine pour promouvoir l’ingérence des Etats-Unis

Du 1er au 7 février, le ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis Rex Tillerson aussi dénommé T-Rex – a fait une tournée en Amérique-Latine. Il a successivement visité le Mexique, l’Argentine, le Pérou, la Colombie et la Jamaïque. Son voyage était une croisade conte Cuba et le Venezuela ainsi que contre tout gouvernement qui s’oppose à la domination étasunienne.

Beaucoup qualifient Tillerson de véritable faucon, qui s’amuse à créer une nouvelle ambiance de guerre froide, en ciblant tous les gouvernements progressistes et personnalités révolutionnaires de la région.

Cet ancien président d’ExxonMobil (2006-2016), la plus grande compagnie de pétrole et de gaz au monde, s’acharne particulièrement contre le Venezuela. En 2007, ExxonMobil se retirait de projets d’exploitation pétrolière de l’entreprise pétrolière vénézuélienne PDVSA, nationalisée par le président Chavez, et réclamait auprès de la cour d’arbitrage de la Banque mondiale une indemnisation de 20 millard de dollars. Après dix ans de lutte acharnée, cette Cour décidait, en mars 2017, que la PDVSA ne devait pas payer. C’était la plus grande défaite juridique dans l’histoire d’ExxonMobil.

Avec ce voyage, Tillerson veut trouver des alliés contre le Venezuela et Cuba, et exhorter « l’ingérence de la Chine et de la Russie », reprenant ainsi la vieille doctrine Monroe (« 

L’Amérique aux Américains, lisez aux Etats-Unis).

En 2013, le commerce entre la Chine et l’Amérique Latine et les Caraïbes était 22 fois plus important qu’en 2000; en 2017, il représentait 266 milliards de dollars, et on estime qu’il augmentera à 500 milliards en 2025. La Chine est à présent le premier partenaire commercial du Brésil et du Chili, et le deuxième partenaire commercial du Pérou, Cuba et Costa Rica. Entre 2005 et 2015, la Chine a accordé plus de 100 milliards de dollars à la région, dont la plupart au Venezuela.

A la veille de son voyage, Tillerson est intervenu à l’université d’Austin (Texas) où il a plaidé pour des élections libres au Venezuela, en dénonçant la corruption dans ce pays et en glorifiant le progrès « dans le passé ». T-Rex disait vouloir « un changement pacifique » et que « c’est souvent les militaires qui s’en chargent ».

Les réactions de Cuba, du Venezuela et de la Russie n’ont pas tardé. Cuba a parlé d’une nouvelle agression et a rejeté l’ingérence à Cuba et au Venezuela. Depuis le Venezuela, le ministre de la Défense, le général Padrino Lopéz, diffusait un communiqué de presse où il réfutait les inventions de T-Rex : il évoquait les victoires électorales successives de Maduro, la lutte contre la corruption, les investissements sociaux (+ 39 %) et la construction de maisons sociales (plus de 1,9 million), etc. Il a déclaré que le temps des coups d’état par des militaires formés aux Etats-Unis ne reviendra plus jamais et que l’armée bolivarienne du Venezuela soutient sans réserve le président Maduro. Par ailleurs, les premières élections présidentielles, anticipées, auront lieu le 22 avril 2018, malgré l’échec de la concertation entre le gouvernement et l’opposition.

La Russie a réagi par le biais de sa porte-parole Maria Zakharova également en rejetant les propos de Tillerson, disant que la rhétorique sur la démocratie n’est qu’un écran de fumée pour l’ingérence, comme les Etats-Unis l’exercent dans d’autres endroits du monde. En 2018, il y aura des élections dans douze pays de l’Amérique Latine à plusieurs niveaux, et les Etats-Unis veulent, bien entendu, que les électeurs fassent ‘le bon choix’…

Cependant, il semble que même les gouvernements néolibéraux ne veulent pas suivre docilement. Ainsi, si le gouvernement mexicain suit les Etats-Unis dans sa politique à l’encontre du Venezuela, Videgaray, le premier ministre mexicain, a également dit qu’il veut « toujours » respecter la souveraineté du Venezuela et qu’il réfute toute solution violente, « en interne ou de l’extérieur ». Nunes, le premier ministre brésilien, refuse lui aussi tout coup d’Etat éventuel au Venezuela, et le président péruvien Kuczynski, qui, l’année passée encore, soutenait l’ingérence au Venezuela, a déjà invité le président Maduro au 8e sommet des Amériques.

Il semblerait donc que Tillerson reviendra un peu les mains vides, mais cela ne freinera pas les Etats-Unis dans leur agression contre le Venezuela et Cuba.

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