Honduras: le coup d’état éternel

Le dimanche 27 janvier, sous de vives protestations dans les rues deTegucigalpa , le président en exercice était intronisé pour un nouveau mandat. Les trois élections depuis le coup d’état de 2009 au Honduras ont toutes été entachées de fraude.

Le parti d’extrême droite « 

Parti National » pouvait ainsi rester au pouvoir. Le soir des élections du 26 novembre dernier, pendant le dépouillement, l’alliance des partis d’opposition, formée pour battre le Parti National avait 57% des voix et 5% d’avance quand brusquement le système informatique subissait un crash. Quand le dépouillement reprenait 24 h plus tard, la tendance était inversée et le Parti National mené par Juan Orlando Hernández gagnait les élections avec une avance de 1% des voix…

Le « 

Economist Magazine » publiait une analyse des données, d’où il apparaît qu’un tel retournement est mathématiquement impossible. Depuis 58 jours les honduriens protestent, malgré les attaques incessantes de la police et de l’armée, qui tire avec de vraies balles qui ont tué au moins 20 manifestants et l’un d’eux Anselmo Villareal. En quelques heures l’artiste Daniel Valladares réalisait une peinture sur base d’une vidéo de Anselmo Villareal. La vidéo ainsi que la peinture sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Le régime de Hernández est accusé de couvrir des crimes du passé grâce à la crise actuelle.

En 2015 des preuves sont apparues que des membres du Parti National avaient volé presque 300 millions $ du fonds de la sécurité sociale. Tout le système de sécurité sociale déjà fort pauvre s’était écroulé et beaucoup de personnes en attente d’un lit d’hôpital sont mortes. Les honduriens faisaient toutes les semaines des marches aux flambeaux qui ont permis l’installation d’une nouvelle instance internationale qui lutte contre la corruption : le MACCIH. (Groupe de soutien contre la corruption et l’impunité au Honduras) Cet organisme était sur le point de faire connaître des faits sur 60 membres du Congrès quand le régime votait une loi mercredi qui interdit les poursuites contre les membres actuels et précédents du Congrès et contre les fonctionnaires.

Depuis 2009 le Honduras a connu une plus grande augmentation des dépenses militaires que tous les pays de l’hémisphère occidental avec un doublement des budgets depuis le coup d’état. Il n’était pourtant pas concerné par un conflit international. Cette semaine, pour la première fois depuis les années 80, un citoyen a été jugé dans une base militaire. Dans les environs du bâtiment, où l’activiste Edwin Espinal était confronté à des accusations douteuses, la présence d’aucun représentant de la presse ou des droits de l’homme n’était autorisée.

Le gouvernement des États Unis, du Canada, et l’Europe ont fait connaître leur préoccupation à propos des droits de l’homme au Honduras mais ils ont annoncé officiellement qu’ils continueront à coopérer avec le régime qui va dépenser des dizaines de millions de dollars dans l’armée . Malgré le fait que les gouvernements occidentaux n’ont pris aucune mesure pour améliorer la situation, il y a eu d’autres formes de solidarité internationale, comme une délégation d’artistes afro-américains, d’intellectuels et d’entrepreneurs et parmi eux le directeur du Smithsonian Institute of Cultural Studies, James Early et le Dr Danny Glover.

Celui-ci disait : « 

Ce que nous voyons ici, nous le voyons chez nous aussi (aux États Unis) : des privatisations traîtresses des espaces publics. Le transfert d’énormes moyens (d’impôts) aux multinationales à plusieurs niveaux. Et qui sont toujours les mêmes victimes ? Les femmes, les enfants, les pauvres, les personnes sans droits, marginalisées. trad. : Marianne Lauwers

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