L’ex-président du Honduras, Manuel Zelaya a critiqué vendredi « l’immoralité sans limites » avec laquelle agit le Gouvernement des Etats-Unis après qu’il ait reconnu la victoire de Juan Orlando Hernández, l’actuel président du pays, et a dit qu’il respecte mais ne partage pas la décision de Salvador Nasralla de quitter l’Alliance d’Opposition.
Lors d’une conférence de presse, Zelaya a condamné la reconnaissance par les Etats-Unis « en faveur de la dictature et du vol insolent de la volonté du peuple bien que le fait que les Etats-Unis avalisent la fraude ne nous surprenne pas. » « Nous avions déjà prévenu publiquement que le peuple hondurien doit « reprogrammer ses mobilisations pour garder une position de dignité et de grandeur, différente de celle des politiciens locaux habituels qui ne bougent que comme des marionnettes à la voix de leurs maîtres du nord. » Le Gouvernement des Etats-Unis a félicité vendredi Hernández pour sa victoire aux élections et a appelé de façon urgente « à faire un effort permanent pour guérir la division politique et appliquer les réformes électorales indispensables. » Zelaya a aussi regretté « la décision unilatérale de notre candidat à la présidence et président élu, Salvador Nasralla, de quitter l’Alliance d’Opposition contre la Dictature, une action que nous ne partageons pas mais que nous respectons tout en le remerciant pour son inestimable concours à plus de 6 mois de campagne électorale. » Il a signalé que la décision de Nasralla, qui a dénoncé une « fraude » aux élections générales du 26 novembre est « strictement personnelle. » Nasralla a annoncé vendredi qu’il resterait « hors de la scène » et que l’Alliance d’Opposition contre la Dictature que coordonne Zelaya, serait « dissoute » après la reconnaissance par le Gouvernement des Etats-Unis de la victoire d’Hernández. Cependant, Zelaya a assuré que l’Alliance d’Opposition « n’est pas un contrat signé entre des parties privées mais un engagement envers le peuple du Honduras auquel nous ne devons ni ne pouvons renoncer jusqu’à ce que l’injustice qui trouble le peuple hondurien et la honteuse dictature qui nous opprime ne soient terminées. » Il a affirmé que les Honduriens sont « libres » et que « nous n’accepterons pas la position servile d’Hernández » et il a lancé un appel « ferme à diversifier et perfectionner » la méthode de « lutte pacifique. » « Nous devons être plus organisés, la dictature, nous l’avons déjà vaincue dans les urnes et elle doit s’en aller vite et c’est ça, notre mission la plus importante, » a dit l’ex-président renversé en 2009 pour avoir voulu installer une Assemblée Nationale Constituante pour, entre autres réformes, inclure dans la Constitution de la République la réélection du président.
Le Parti Libéral du Honduras a demandé vendredi que les élections générales soient déclarées nulles pour que Nasralla ait un délai jusqu’à mardi prochain minuit. Des sympathisants de l’Alliance d’Opposition ont organisé depuis le 29 novembre une série de protestations contre la fraude présumée au Tribunal Electoral Suprême (TSE) contre Nasralla et ils ont continué vendredi, bien qu’avec moins de participants.
Cubadebatetrad. Françoise Lopez pour Bolivar Infos