Ce dimanche 10 décembre, plus de 9 millions de Vénézueliens ont participé aux élections municipales dans 335 villes du pays. Ce qui représente 47,42% de l’électorat. Les résultats annoncent une nouvelle victoire pour le chavisme avec quelques 300 communes gagnées sur 335( alors que c’était 242 sur 335 à l’élection communale précédente). La prochaine échéance électorale est fixée à décembre 2018 : il s’agira des élections présidentielles.
Le Venezuela poursuit ainsi son calendrier électoral qui, au fur et à mesure de sa réalisation, confirme deux choses: un soutien populaire aux nouvelles mesures prises par le Président Maduro et une opposition divisée sur la stratégie à adopter. Les élections de ce dimanche font apparaître un fait : la tentative de renverser le gouvernement de Maduro, tentative qui a généré la crise d’avril à juillet de cette année, a débouché sur un échec.
Une opposition divisée entre composante démocratique et partisans de l’insurrectionD’avril à juillet 2017, l’opposition vénézuélienne de droite et d’extrême droite déclenche une vague de violences et tente de renverser le gouvernement de Nicolás Maduro. Progressivement, dominée par son aile d’extrême droite, cette opposition passe à une stratégie insurrectionnelle et de déstabilisation du pays. Elle refuse tout dialogue avec le gouvernement et boycotte systématiquement les tables de négociations avec un seul objectif: faire tomber le président Maduro.
Pour sortir de cette grave crise politique dans laquelle était plongé le pays, le président de la République convoque une Assemblée constituante. Celle-ci mobilise plus de 8 millions d’électeurs le 30 juillet 2017. Il s’agissait avant tout d’activer un espace de concertation populaire pour répondre aux problèmes de corruption et de crise économique du pays.
Le deuxième round électoral du 15 octobre dernier confirme que le peuple vénézuélien rejette la stratégie violente de l’opposition et préfère soutenir le chavisme. Le parti du président Maduro, le PSUV remporte haut la main les élections régionales, décrochant 18 Etats contre 5 pour l’opposition.
L’opposition se divise alors entre ceux qui refusent de jouer le jeu démocratique et ceux qui souhaitent y participer. Le trait saillant de l’opposition boycottant les élections, c’est le fait qu’elle compte sur l’ingérence étrangère pour arriver à ses fins. Ce qui au final compte à ses yeux, ce n’est pas tant de proposer à l’électeur vénézuelien un programme d’opposition au chavisme, mais de véhiculer l’image d’un pays en proie à une terrible dictature.
L’UE soutient l’opposition antidémocratiqueLe 8 novembre 2017, alors que le contexte était à l’apaisement politique, les 28 ambassadeurs de l’Union Européenne ont approuvé des sanctions contre le Venezuela (1). Après avoir soutenu symboliquement l’opposition en lui attribuant le prix Sakharov, l’UE entend , à présent, intervenir réellement dans la politique interne du pays latino-américain.
Le rôle des mouvements de paix belges et internationauxEn tant que mouvement de solidarité internationale, nous considérons ces sanctions comme un acte d’ingérence. Elles aiguisent les tensions politiques au Venezuela et font le jeu des fauteurs de violence. Le rôle des mouvements de paix en Belgique et de solidarité internationale est crucial pour contraindre nos Etats à respecter le principe de non-intervention. Ce principe interdit à tout Etat ou groupe d’Etats d’intervenir directement ou indirectement dans les affaires intérieures ou extérieures d’un autre Etat.
Nous demandons à l’UE et au gouvernement belge de respecter le processus et les instances démocratiques du Venezuela. (1) Pour plus de détails, voir :intal