p { margin-bottom: 0.25cm; direction: ltr; line-height: 120%; text-align: left; } Ces jours-ci sont durs pour les négationnistes du changement climatique. A présent, « l’ouragan le plus puissant jamais enregistré » se déchaîne sur la République dominicaine et sur Haïti. L’ouragan Irma est attendu à Cuba vendredi où il pourra faire des dégâts importants durant le week-end.
Tous les météorologues s’accordent sur le fait que l’élévation du niveau de la mer et de la température de l’eau de mer a pour effet que les conséquences des ouragans, qui ont toujours sévit dans cette région, seront de plus en plus dévastatrices.
Difficile de prédire dans quelle mesure Cuba sera frappée cette fois-ci. Cela dépendra du trajet de l’ouragan, à savoir s’il passera de justesse le long du littoral ou s’il se détournera plutôt en direction de la Floride, ou dans le pire des cas, gagner la terre quelque part dans le centre de Cuba. Depuis deux jours, l’ouragan est passé en catégorie 5, la puissance maximale et devrait s’atténuer progressivement dans le temps. La vitesse avec laquelle il s’atténue est un facteur des dégâts, mais les perspectives actuelles s’annoncent mauvaises.
Il est très probable, d’après les calculs, qu’Irma suivra, à une distance de 150 km, deux tiers du littoral nord. Vu sa force, la mer pourrait envahir la côte jusqu’à 1 km. Le plus grand danger se présente donc pour les habitants du littoral et pour les touristes qui y résident. Ces derniers sont par ailleurs déjà systématiquement évacués vers des hôtels à l’intérieur du pays. Des plans d’évacuation détaillés sont prévus pour les habitants. Ces plans peuvent rapidement être exécutés dès qu’est obtenue une plus grande certitude en ce qui concerne le trajet de l’ouragan.
Les pays en voie de développement qui se situent le plus souvent dans des régions où les phénomènes météorologiques s’amplifient et qui disposent de peu de moyens pour s’y préparer sont les plus importantes victimes du réchauffement climatique. Cela vaut aussi pour Cuba, bien que l’île, qui a depuis longtemps – et donc aussi de plus en plus – une expérience en la matière, réussit à fortement limiter le nombre de morts. Contrairement à d’autres pays, notamment aux Etats-Unis, où plusieurs morts sont souvent à déplorer. C’était également le cas lorsque des tempêtes ayant une intensité des ouragans Gustav, Ike et Paloma ont causé des dommages économiques de l’ordre de 8 milliards en 2008.
Lors des opérations de prévention et d’évacuation, toutes les couches de la population et toutes les organisations sont impliquées. Le système d’alerte cubain permet d’avertir à temps l’arrivée d’un ouragan, et toutes les personnes à risque sont évacuées. Grâce à un institut météorologique performant, qui a reçu plusieurs prix internationaux, permet à Cuba d’être le pays le plus sûr de la région lors du passage des ouragans..
Le ravitaillement est protégé autant que possible et des travaux de reconstruction sont immédiatement entamés après toute calamité. Dans les provinces centrales du pays, comme Las Tunas et Cienfuegos, tout le monde participe à la mise en œuvre des mesures préventives sous la direction des autorités locales soutenues par le corps militaire : les fenêtres sont sécurisées afin d’éviter les projection de verre et la destruction des toits, des arbres en proximité de maisons sont élagués, les égouts sont nettoyées afin d’optimiser le drainage, des bulldozers construisent des digues de sable autour des installations industrielles précieuses…
Il y a moins d’un an (le 5 octobre 2016), l’ouragan Matthieu avait entièrement ravagé la belle petite ville de Baracoa, dans l’extrême orient du pays. Le reste de l’île avait été épargné du fait que Matthieu n’était passé que dans l’extrême orient peu peuplé. Les services d’utilité publique et les secours d’urgence avaient été rapidement déployés. Aujourd’hui, beaucoup des dégâts à Baracoa ont été réparés.
Cubanismo (ICS) avait appelé ses membres et ses lecteurs à contribuer à la reconstruction, ce qui avait permis de récolter 5.000 euros.
Espérons que les dégâts de l’ouragan Irma resteront limités ce week-end, mais nous voulons d’ores et déjà ouvrir notre ligne de secours afin d’aider à réparer les dégâts après le passage de ce puissant ouragan.
Trad. : E. Carpentier