Pendant toute la semaine, Elliot Abrams était le grand favori pour devenir le deuxième homme fort du State Department, le ministère des Affaires étrangères des Etats-Unis. Finalement, Trump l’a laissé tomber, parce qu’Abrams avait critiqué Trump lors de sa campagne électorale.
Abrams a déjà servi sous George W Bush, mais il est surtout connu pour son implication dans les guerres des contras au Nicaragua, sous le président Reagan.
Pendant les années ‘80, les Etats-Unis ont financé des groupes paramilitaires (les ‘contras’) contre les forces sandinistes au Nicaragua. On estime que 30.000 personnes ont perdu la vie dans les combats, outre les nombreuses personnes déplacées.
Plus tard, le gouvernement de Reagan a été jugé coupable de violation du droit international pour son soutien direct aux contras et avoir posé des mines dans les ports du Nicaragua. Des agissements semblables appuyés par les Etats-Unis se sont également produits au Guatemala et au Salvador. Abrams s’est fait remarquer parce qu’il a minimisé le massacre d’El Mozote en le qualifiant de ‘propagande communiste’. A El Mozote, des escadres de la mort salvadoriennes, formées par les Etats-Unis, ont assassiné 1000 citoyens.
En 2012, Abrams témoignait dans un procès initié par les familles d’enfants disparus et volés en Argentine et saisi par les Grand-mères de la Place de Mai. Abrams y déclarait que le gouvernement étasunien croyait que la situation des droits de l’homme avait avancée en Argentine, malgré le fait qu’il était au courrant que des bébés des activistes pour la démocratie étaient enlevés et ensuite ‘vendus’ à des familles partisanes de la junte militaire.À l’heure où de plus en plus de violations des droits de l’homme sont relevées à notre époque, Abrams semble montrer peu de regrets ou de remords en ce qui concerne la politique étrangère meurtrière des Etats-Unis de soutien à des dictateurs et à des paramilitaires sur tout le continent. « La violence s’est arrêtée, et c’est en grande partie grâce à l’effondrement du communisme dans le monde entier, mais surtour parce que nous avons réprimé les tentatives communistes de prendre le pouvoir. Dans ce petit coin de la Guerre Froide, la politique des Etats-Unis a été correcte, et elle a réussi », écrivait Abrams plus tard dans le National Review en se référant à la guerre de guérrila sanglante au Salvador.
Abrams était impliqué dans le scandale Iran-Contras, où le gouvernement de Reagan vendait, dans le plus grand secret, des armes à l’Iran, après que le mouvement islamiste ait renversé le gouvernement soutenu par les Etats-Unis. L’argent de ces ventes fut utilisée pour financer les contras au Nicaragua, car le Congrès des Etats-Unis leur avait bloqué de l’argent supplémentaire.
Abrams a été jugé coupable pour avoir dissimulé des informations au Congrès lors de l’enquête sur ce scandale. Il a été gracié par le président George H.
W Bush.
Telesur