De nouvelles mesures pour protéger les mères en activité professionnelle, y compris celles qui travaillent pour leur propre compte

Le bas taux de natalité et le vieillissement de la population poussent les autorités cubaines à prendre des mesures. Des mesures visant à élargir la protection et les avantages de la maternité viennent d’être publiées dans le Bulletin officiel (le Moniteur cubain).

Lors d’une conférence de presse, Yusimi Campos Suárez, vice-ministre du Travail et de la Sécurité sociale (MTSS) a déclaré que, désormais et conformément au Décret n° 339 du 8 décembre 2016, chaque mère désireuse de reprendre le travail après son congé maternel, et avant que l’enfant ait atteint l’âge d’un an, peut prétendre aux allocations sociales auxquelles elle a droit du fait de son salaire. »

Avec cette nouvelle législation », a dit la vice-ministre, « nous voulons élever le taux de natalité et encourager les femmes à reprendre le travail. Nous voulons aussi encourager d’autres proches à prêter plus d’attention et de soins aux jeunes. »

Grands-parentsIl y a eu d’autres bonnes nouvelles pour les familles cubaines : désormais, les grands-parents qui exercent une activité professionnelle se voient accorder un congé supplémentaire pour s’occuper, pendant la première année, de leurs petits-enfants. Jusque là, ceci était réservé aux pères.

Yusimi a souligné un autre avantage de la nouvelle loi : « 

Le montant de l’allocation mensuelle à la mère travailleuse ne peut être inférieur au salaire minimum actuel. L’ancienne loi avait établi un calcul global, et l’avantage ne pouvait jamais être vraiment garanti. »

Pour ce qui concerne la femme ayant plusieurs emplois, « l’allocation économique et sociale est calculée sur la base de chaque contrat conclu et par rapport au temps réel de la prestation. N’oubliez pas que, avant, on ne tenait compte que de la rémunération la plus avantageuse », a insisté Campos Suárez.

Le décret 339 prévoit également « le droit à une assistance pécuniaire pour des mères qui travaillent avec un contrat à durée déterminée (plus d’un an), et également si elles sont sans emploi, à condition que leur dernier contrat se soit achevé dans un délai ne dépassant pas les trois mois avant la date à laquelle la mère a droit à une allocation », a encore expliqué la vice-ministre.

Le décret 340 modifie plusieurs dispositions de la sécurité sociale, de sorte que les périodes où des femmes salariées sont en congé « maternité, maladie ou accident » sont comptabilisées comme jours assimilés et que l’obligation de paiement est annulée.

Jardins d’enfants et semi-internatsL’État cubain n’a pas seulement facilité la réintégration de la mère à son travail, il s’est aussi intéressé aux soins pour ses enfants et les institutions d’enseignement.

L’arrêté commun n° 1-2017 du ministère des Finances et du ministère de l’Education offre aux mères ayant au moins deux enfants de meilleures conditions de paiement pour ce qui concerne les jardins d’enfants et les semi-internats. »

Pour les mères avec deux enfants, le tarif actuel diminue de moitié. Un jardin d’enfants leur coûtera désormais 40 pesos au maximum. Aujourd’hui, par exemple, une mère paie 20 pesos pour le premier enfant et 10 pesos pour le deuxième. Autrefois, la garde du deuxième enfant était facturée à 20 pesos. Il s’agit donc d’une diminution de 50 % pour le deuxième enfant. » »

Pour les mères ayant trois enfants, l’ancien régime est maintenu pour les deux premiers enfants, mais on ne facture plus rien pour le troisième. Les mères ayant plusieurs enfants (plus de deux) ne paient rien’, explique María de los Ángeles Gallo Sánchez, directrice nationale de l’Enseignement Préscolaire.

L’arrêté n° 6-2017 offre encore une nouveauté : si un enfant sait marcher à l’âge de 12 mois, il ne devra plus attendre l’âge d’un an pour obtenir une place; il aura, tout comme les enfants de deux ans, droit à une place. En outre, la fréquence de l’attribution est modifiée : d’une fois tous les deux mois elle passe maintenant à une fois par mois. Pour l’octroi de ces avantages, aucune distinction n’est faite entre les mères qui travaillent dans le secteur public, qui sont des travailleuses indépendantes ou qui se trouvent incarcérées.

L’arrêté n° 5-2017 établit quels enfants peuvent aller en internat ou en semi-internat : « des garçons et des filles entre 6 et 11 ans, confiés au père ou à un tuteur, ou des enfants de mères incarcérées. » Carmen Rosa Rodríguez, méthodologue de la Direction nationale de l’Enseignement primaire, assure que « les conseils d’administration des centres et les directions communales auront un pouvoir de décision renforcé. Si l’école dispose d’assez de places, elle ne devra plus attendre l’approbation de la direction d’enseignement provinciale. Tout sera plus rapide et plus facile. »

Tout le monde compteSauvegarder les droits des mères qui ne sont pas occupées par l’Etat est une des priorités de la politique sociale de la révolution. C’est ce qui ressort de l’arrêté n° 26/2017 : « Les indépendantes avec deux enfants ou plus agés de moins de 17 ans ont droit à une réduction de 50 % du montant mensuel dû dans le cadre de l’imposition des personnes physiques », a déclaré Adalberto Carbonell Sotto, directeur général de la politique fiscale du ministère des Finances.

En vue de la protection des enfants et des majeurs et l’attention dont ils font l’objet, il est prévu, conformément au régime d’impôts simplifié, un remboursement pour les mères indépendantes occupées comme puéricultrice, infirmière, aide gériatrique ou s’occupant prennent des personnes handicapées. « Il s’agit d’une baisse de 50 % de la contribution mensuelle due. »

Par cette mesure, le gouvernement ne doit pas payer des montants considérables dans le cadre de la sécurité sociale, notamment dans une année où il doit gérer ses recettes de façon très économique. Cependant, le gouvernement réaffirme le caractère humain de sa révolution, qui se base sur le principe de la prospérité pour tous.

CubadebateTrad. : Marina Mommerency & Erwin Carpentier

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