Une délégation bipartite du Congrès des États-Unis s’est prononcée récemment à La Havane en faveur de la poursuite des liens entre ce pays et Cuba.
Le sénateur démocrate Patrick Leahy a souligné la portée des 22 accords signés ces dernières années, qui vont depuis la protection de l’environnement jusqu’à l’application et l’exécution de la loi. « C’est ce que veut la majorité du peuple des États-Unis », a-t-il signalé. Lors d’une conférence de presse tenue au terme d’une visite de trois jours, Leahy a indiqué que le secteur des entreprises nord-américain et d’importants groupes, sociaux, comme les communautés scientifique et éducative sont intéressés par les échanges avec Cuba.
Leahy, qui est l’un des législateurs ayant travaillé le plus activement pour tendre un pont entre La Havane et Washington, a affirmé que la nouvelle administration de Donald Trump ne saurait ignorer les nombreuses voix qui s’élèvent pour demander la poursuite du rapprochement. « La levée de l’embargo (blocus) est inévitable. Combien de temps cela prendra-t-il ? Je l’ignore. Mais le plus tôt sera le mieux », a-t-il indiqué. Jusqu’à présent, si l’on en croit la position officielle de la Maison-Blanche, la politique vis-à-vis de Cuba est sous révision.
Ce vétéran démocrate de l’État du Vermont conduisait la délégation de son pays, coprésidée par le sénateur républicain Thad Cochran, du Mississippi, composé par les sénateurs démocrates Thomas Udall, du Nouveau Mexique, et Michael Bennett, du Colorado, ainsi que par les représentants démocrates James McGovern et Seth Moulton. Concernant les possibilités du Congrès des États-Unis de prendre des décisions par rapport à Cuba, le sénateur Udall n’a pas exclu que dans un avenir proche, certaines des initiatives contenues dans des paquets législatifs plus importants, comme les budgets, puissent prendre force de loi.
Malgré les annonces du 17 décembre 2014 et l’appel lancé par le président de l’époque, Barack Obama, aux congressistes les exhortant à œuvrer à la levée du blocus, il n’y a pas eu une seule déclaration d’envergure. L’essentiel de la politique d’agression des États-Unis contre Cuba est toujours en place et seul le Congrès est habilité à y mettre un terme.
Cependant, plusieurs projets de loi sont en préparation pour lever certains aspects ponctuels du blocus, comme l’interdiction des voyages touristiques ou les restrictions au commerce. McGovern, de l’État du Massachusetts, a signalé quant à lui que, pour la plupart, ce sont des sujets qui intéressent les deux partis. Il a annoncé qu’il prépare lui-même un projet de loi à la Chambre des représentants sur les voyages à Cuba qui est soutenu au Sénat par le républicain Jeff Flake.
Plus loin, Patrick Leahy, a souligné qu’une majorité croissante de congressistes, tant démocrates que républicains, sont favorables au dégel des relations avec un pays situé à seulement 90 miles marins des côtes des États-Unis. « Le mouvement est aujourd’hui bien plus important et actif que jamais », a-t-il dit. Lors du point de presse, les législateurs ont également parlé de leur entretien avec le général d’armée Raul Castro, qui les avait reçus auparavant.
Ils ont souligné que Cuba a été claire dans ses positions vis-à-vis des États-Unis, en évoquant son discours au 5e Sommet de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes, en République dominicaine. À cette réunion, Raul avait déclaré : « Je souhaite exprimer la volonté de Cuba de continuer à discuter des affaires bilatérales en suspens avec les États-Unis sur la base de l’égalité, de la réciprocité et du respect de la souveraineté et de l’indépendance de notre pays, et de poursuivre le dialogue respectueux et la coopération sur des sujets d’intérêt commun avec le nouveau gouvernement du président Donald Trump ».
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