Des provocations contre Caracas

La Colombie envoie des milliers de soldats à la frontière avec le Venezuela. « Le groupe de Lima » demande l’annulation des élections.

Une explosion dans une sous-station d’électricité à Los Valles del Tuy, près de la capitale Caracas, a paralysé de grandes parties de la métropole et les États fédéraux de Miranda et Vargas dans la nuit de mercredi.

Apparemment, de nombreux sites web gouvernementaux ont également été neutralisés, entre autres ceux du quotidien Correo del Orinoco, de l’agence de presse AVN et de la chaîne de télévision VTV. Le ministre Luis Motta Domínguez a parlé d’une attaque terroriste : « 

Cela fait partie des plans de l’Empire! »

Quelques heures auparavant, dans la capitale du Pérou, les ministres des Affaires étrangères du groupe de Lima avaient publié une déclaration conjointe exhortant le gouvernement vénézuélien à annuler les élections présidentielles prévues pour le 22 avril et à soumettre un « nouveau calendrier ». Étant donné qu’il n’y avait pas d’accord avec l’opposition, il serait « impossible d’organiser des élections présidentielles démocratiques, transparentes et crédibles », avec la participation de tous les acteurs politiques du pays. Les signataires de la déclaration comprennent, entre autres, le régime brésilien, ayant usurpé le pouvoir par le biais d’un coup d’état institutionnel, ainsi que le gouvernement du Honduras, qui ne peut maintenir son pouvoir que par la manipulation apparente des élections de novembre dernier et par la répression brutale. Ces démocrates modèles sont les bienvenus au « Sommet des Amériques » qui aura lieu à Lima en avril, tandis que le gouvernement péruvien a annulé l’invitation faite au président vénézuélien Nicolás Maduro.

En même temps, la situation s’aggrave aux frontières extérieures du Venezuela. Bogota a envoyé plusieurs milliers de soldats à la frontière avec le pays voisin, avec l’argument qu’un exode de ce pays constitue une « crise migratoire ».

Cependant, les chiffres évoquent une autre réalité : Selon les données officielles du gouvernement colombien de Juan Manuel Santos, entre 500 000 et 700 000 Vénézuéliens vivent en Colombie. Au Venezuela, par contre, habitent entre trois et cinq millions de Colombiens, qui ont souvent fui la guerre et la persécution dans le pays voisin. Des visites familiales régulières des deux côtés ne sont donc pas rares. En décembre dernier, les autorités colombiennes ont signalé une augmentation de sept pour cent des passages frontaliers dans les deux directions, ce qui est normal pour la période de Noël. Le chef du bureau de l’immigration colombienne, Christian Krüger, attend actuellement un franchissement quotidien de la frontière par environ 35 000 personnes. Toujours « en moyenne ». Néanmoins, les médias sonnent l’alarme. Les journaux et les stations de télévision diffusent des images de longues files d’attente aux passages à niveau. En fait, celles-ci sont notamment provoquées par des contrôles plus serrés que Santos avait récemment ordonnés.

L’amiral Kurt Tidd, chef du Commandement Sud des forces armées des États-Unis, a pris la « crise migratoire » comme prétexte pour, le week-end dernier à Bogota, discuter de « questions de sécurité » avec les chefs de l’armée colombienne, deux jours seulement après la visite de Rex Tillerson, le ministre des Affaires étrangères étasunien. Lundi, le général José Alberto Mejia, le commandant suprême de l’armée colombienne, ne tardait pas à annoncer que les commandants de la guérilla de l’ELN se trouveraient au Venezuela. Caracas n’exclut pas que le pays voisin n’utilise la « chasse aux insurgés » comme une excuse pour envahir le Venezuela. Les officiers vénézuéliens ont rapporté aux représentants des médias des violations des frontières par des unités colombiennes. Tarek William Saab, le procureur général vénézuélien, a averti que Bogota préparait une occupation militaire du pays. Le Brésil a également renforcé ses troupes à la frontière vénézuélienne. En outre, les ministres de la Défense, le brésilien Raúl Jungmann et David Granger, de la Guyana, se sont rencontrés le 10 février pour se mettre d’accord sur l’élargissement de la coopération militaire. Les relations entre le Guyana et le Venezuela sont tendues en raison d’une dispute frontalière qui couve depuis des décennies.

Source : https://www.jungewelt.de/artikel/327305.provokationen-gegen-caracas.html

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