Cuba: Le changement climatique n’attend pas demain

En septembre de l’année dernière, le cyclone Irma dévastait Cuba. Les dégâts ont été énormes. Les conséquences du changement climatique se font sentir à Cuba. Mais l’île des Caraïbes ne reste pas sans réagir. Elle se prépare pour l’avenir, avec un plan de 100 ans.

La vision à long terme de Cuba est en contraste avec la gestion des pays capitalistes“Cuba a appris une leçon très importante”, selon Dalia Salabarría Fernández, un des plus importants spécialistes cubains du climat. Avec ses milliers de kilomètres de côtes fragiles et de par sa situation sur la trajectoire des cyclones dans les Caraïbes (dont le nombre ne fera qu’augmenter avec le changement climatique), l’île doit passer à la vitesse supérieure pour pouvoir faire face aux catastrophes à venir. Le plus grand défi pour Cuba, c’est la montée du niveau de la mer. L’érosion côtière est dès à présent bien plus grave que prévu. Avec les tempêtes, les eaux envahiront encore plus l’intérieur du pays, les eaux côtières et les terres agricoles seront polluées. Le changement climatique se passe aujourd’hui et pas demain.

Irma a mis le plan climatique à l’agendaA l’automne dernier, le Conseil des Ministres cubain approuvait “Tarea Vida” (Projet Vie). Un plan sur 100 ans dont les mesures ont été élaborées de façon à adapter le pays autant que possible au changement climatique. Etant donné l’étroitesse des marges de manoeuvre économiques, l’implémentation du plan ne semblait pas pouvoir se faire rapidement. Mais le passage d’Irma a changé la situation.

Le plan interdit notamment la construction de nouvelles habitations dans les régions côtières menacées et prévoit des mesures pour reloger les habitants de communautés victimes de la montée du niveau de la mer. Le plan préconise également une révision du système agricole pour déplacer les cultures des terres polluées par le sel. Le plan souligne la nécessité de protéger les côtes, notamment par le maintien des mangroves. Une politique climatique orientée vers le futurLe plan cubain est différent de celui d’autres pays. Il ambitionne de préparer Cuba aux changements climatiques qui se produiront durant le prochain siècle. La vision à long terme de Cuba est en contraste avec la gestion des pays capitalistes qui se laissent trop souvent diriger par des multinationales pour lesquelles les gains à court terme importent plus que tout. Elles n’ont pas intérêt à ce qu’on cesse d’investir dans l’énergie fossile ou que l’on prenne des initiatives pour préserver l’environnement. A Cuba, ces mêmes multinationales n’ont pas cette liberté d’action et l’approche de la politique climatique se fait en fonction des besoins de la population.

Si le plan est reconnu au niveau mondial, c’est que Cuba respecte ses scientifiques et que sa politique face au changement climatique a des bases scientifiques. Une tout autre histoire que chez son grand voisin, les Etats-Unis, dont le président va jusqu’à nier la réalité du changement climatique.

Greenmapping : la population aussi participeLe Centro Felix Varela, partenaire cubain de M3M et de Cubanismo.be, participe au plan de 100 ans à un niveau local. Il le fait par le biais d’une méthode participative unique: le greenmapping Avec cette méthode, les habitants d’un quartier mettent eux-mêmes sur carte leurs propres ressources naturelles locales. Et c’est à prendre au pied de la lettre : munis d’une carte et de symboles découpés dans du papier, ils partent à l’exploration de leur quartier. Et tous les sites importants au point de vue écologique, social ou culturel, sont marqués d’un symbole.

De cette façon, les habitants apprennent à mieux connaître leur propre enironnement, à détecter les problèmes et à chercher des solutions, ensemble avec les autorités locales. Il s’agit de choses très concrètes : un puits pollué, une plaine de jeux à rénover, la découverte d’un bosquet oublié, etc. La méthode est par ailleurs un moyen idéal pour conscientiser les habitants à l’état de leur environnement et au rôle que chaque membre de la communauté peut jouer pour prendre les choses en mains et s’attaquer aux problèmes aux côtés des pouvoirs locaux.

Soutenez un projet vert à Cuba via la campagne de PâquesChaque année M3M et Cubanismo.be mettent sur pied une campagne de Pâques. Le bénéfice tiré de la vente des oeufs nous permet de soutenir les projets durables du Centro Felix Varela et les campagnes belges de solidarité avec Cuba.

Vous souhaitez y participer en vendant des oeufs à votre famille, vos amis ou vos collègues ? Prenez alors contact avec Anuschka: kasper@cubanismo.be ou 02/209 23 65. Un sachet de 200 gr d’oeufs issus du commerce équitable coûte 5 euros (chocolat noir, au lait ou blanc).

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