Lors de cette visite à Bruxelles le Ministre cubain a été reçu par son homologue belge, Didier Reynders. De Bruxelles à Genève, des journées bien chargées pour la diplomatie cubaine en visite au siège à Bruxelles de l’Union Européenne pour le tout premier Conseil conjoint, UE/CUBA visant à promouvoir les relations bilatérales, après l’entrée en vigueur le 1er novembre 2017 de l’accord de dialogue politique et de coopération, signé par les deux parties en 2016. Lors de cette rencontre mardi 15/05 présidée par le Ministre cubain et par la Haute représentante de l’Union Européenne pour les affaires étrangères, Federica Mogherini, il s’agissait, face à la politique protectionniste de Donald Trump de montrer concrètement les portées de celui-ci et le mettre en œuvre. Et ce fut le cas. Un accord de coopération en vue de promouvoir les énergies renouvelables à Cuba a été signé avec un financement de 18 millions d’euros. Lors de la conférence de presse qui a suivi la signature, la haute représentante de l’UE a expliqué que la préparation d’un autre accord axé sur la sécurité alimentaire et l’agriculture durable est en cours, en plus de la promotion des échanges dans le cadre de l’Année européenne du patrimoine culturel. Elle a souligné que de nouvelles opportunités sont offertes pour stimuler l’investissement et le commerce et permettre de mieux soutenir le processus de mise à jour du modèle économique et social cubain et contribuer au développement durable du pays.
Pour sa part, Bruno Rodríguez a montré que le blocus imposé par les États-Unis à Cuba « continue de représenter le principal obstacle au plein développement des liens économiques et commerciaux entre l’UE et Cuba ». En termes de relations avec l’UE il a estimé que les conditions sont favorables pour continuer à élargir les liens existants. « Cela montre la capacité de construire des espaces de dialogue et de coopération pour un bénéfice mutuel et dans le but de privilégier les éléments qui nous unissent sur ceux qui nous différencient ».
Les 28 pays de l’UE sont les principaux investisseurs étrangers à Cuba, principalement dans les secteurs du tourisme ou de la construction. Les importations de marchandises cubaines en 2017 sont évaluées à 471 millions d’euros et les exportations sur l’île à 2,094 milliards.
Deuxième étape Genève. « Protéger la dignité humaine »
Ce mercredi 16 mai avait lieu l’Examen Périodique Universel (EPU) des droits de l’homme. Créé en 2006, c’est une pratique à laquelle les 193 États membres de l’ONU, sans exception, doivent se soumettre afin de rendre des comptes sur leurs réalisations en matière de droits de l’homme. Cuba l’a fait pour la 3e fois et a présenté par la voix de son Ministre des Relations Extérieures Bruno Rodriguez, son rapport qui montre des progrès et des acquis mondialement reconnus dans les domaines notamment de la santé, de l’éducation et de la culture, et sa participation aux divers outils régissant ces domaines.
Le rapport, a indiqué le Ministre, est le résultat d’un vaste processus de consultation et de participation impliquant de nombreuses institutions gouvernementales et les organisations de la société civile. Il est aussi le résultat de la mise en œuvre des recommandations acceptées dans la précédente rencontre en 2013, 290 avaient été formulées, une vingtaine rejetées en raison de leur caractère d’ingérence, contraire à l’ordre politique et social de Cuba. La participation réussie de Cuba à ce mécanisme est une démonstration sans équivoque de sa volonté d’engager un dialogue sur tous les sujets et avec tous les États, sur la base du respect mutuel, de l’égalité souveraine et de la reconnaissance du droit à l’autodétermination.
Bruno Rodriguez a, dans son intervention, rappelé que la Révolution reste déterminée à améliorer la qualité de vie, le bien-être et la justice sociale pour toute la population cubaine, incarnant tous les droits humains. « Nous avons respecté scrupuleusement les engagements et les obligations acquises dans le cadre des mécanismes mis en place. Nous avons ratifié 44 des 61 instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme. » (Pour mémoire : les États-Unis en ont ratifié … 18 !) Il a dénoncé par ailleurs l’aggravation du blocus imposé par les USA et son application extraterritoriale. « Il représente une violation flagrante, massive et systématique des droits de l’homme de tout le peuple cubain ».
En conclusion, il a notamment déclaré : « Cuba va avancer sur la base de la volonté politique et l’engagement du gouvernement et du peuple cubain, dans la construction d’une société toujours plus libre, démocratique, participative, juste et solidaire ».
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