L’ONU affirme que la situation au Venezuela est due à la guerre économique

Le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’Homme (ACNUDH) a publié un long rapport sur la situation au Venezuela qui assure que ses problèmes sont dus, en grande partie, à la guerre économique et au blocus financier contre le Gouvernement de Nicolás Maduro.

Le document signale que le Venezuela ne fait pas partie des 37 pays en en crise alimentaire dans le monde, et rend l’ingérence économique et médiatique responsables de la situation sociale dans le pays.

Ce document compare les sanctions et les blocus économiques modernes contre les pays aux « sièges des villes mis en place au Moyen-Age dans l’intention des les obliger à se rendre. » Il est catégorique sur le fait qu’au Venezuela, il n’y a pas de crise humanitaire ni de crise de l’alimentation.

Rapport de l’ONU sur le VenezuelaLe document, publié le 30 août dernier, a été élaboré par l’expert indépendant de l’ONU, Alfred-Maurice de Zayas, dans le cadre de la « promotion d’un ordre international démocratique et équitable » après une visite qu’il a faite dans le pays entre le 26 novembre et le 9 décembre 2017.

Le but de sa mission était d’examiner le modèle social et économique du Venezuela et de faire des propositions sur la situation des droits de l’homme, les tensions économiques et politiques provoquées par l’hyperinflation, la pénurie d’aliments et de médicaments et l’émigration massive, dit la rapport.

Zayas, dont le rôle était d’évaluer objectivement la situation pour aider tous les peuples qui en ont besoin en se limitant à écouter et à rencontrer toutes les parties, entre autres, des représentants de l’opposition et du Gouvernement, de la Chambre de Commerce (FEDECÁMERAS), des organisations gouvernementales et d’opposition, d’ONG, de l’Eglise, des étudiants, des enseignants, des diplomates ainsi que les familles des prisonniers de l’opposition et les familles des victimes des protestations violentes de l’opposition.

Guerre économique et blocusL’expert note dans son rapport que « pendant ces 60 dernières années, des guerres économiques ont été livrées contre Cuba, le Chili, le Nicaragua, la République Arabe de Syrie et la République Bolivarienne du Venezuela pour faire échouer leurs économies, faciliter le changement de régime et imposer un point de vue économique néolibéral pour discréditer les Gouvernements sélectionnés. »

Dans le cas du Venezuela, Zayas assure que « les effets des sanctions imposées par les Présidents Obama et Trump et les mesures unilatérales prises par le Canada et l’Union Européenne ont aggravé directement et indirectement la pénurie de médicaments » et il a indiqué que « les sanctions économiques ont causé des retards dans la distribution (des aliments, des médicaments et des articles de première nécessité) et ont contribué à de nombreuses morts. » Il qualifie ces mesures de crimes contre l’humanité : « Les sanctions économiques tuent, » écrit-il.

L’expert rappelle que « les sanctions économiques qui touchent des populations innocentes contreviennent à l’esprit et à la lettre de la Charte des Nations Unies, » c’est pourquoi il suggère de faire une enquête appropriée sur l’ingérence internationale au Venezuela. De même, Zayas a rappelé qu’en 2017, quand le Gouvernement de Nicolás Maduro a demandé l’assistance médicale au Fonds Mondial de Lutte contre le SIDA, la Tuberculose et la Malaria, celle-ci lui a été refusée sous prétexte que le Venezuela « continue à être un pays à haut revenu. » Il indique que parmi les éléments qui portent atteinte au Venezuela, on doit prendre en considération : La dépendance envers la vente du pétrole et l’effet dévastateur de la forte chute des prix de celui-ci.

L’effet d’accumulation de 19 ans de guerre économique contre les Gouvernements socialistes de Chávez et de Maduro qu’il compare aux mesures prises entre 1970 et 1973 contre Salvador Allende au Chili et dans les années 1980 contre Daniel Ortega au Nicaragua. Le blocus financier, comparable à celui qui affecte Cuba depuis 1960.

Les effets des sanctions économiques imposées depuis 2015 par les Etats-Unis et l’Europe au Venezuela qui ont « aggravé énormément la pénurie d’aliments et de médicaments, ont causé des séries de retards dans la distribution et ont déchaîné le phénomène de l’émigration massive dans les pays voisins. »

Fausse crise humanitaireZayas est catégorique sur la fait que ce qui se passe au Venezuela « est une crise économique qu’on en peut pas comparer aux crises humanitaires à Gaza, au Yemen, en Libye, en République Arabe de Syrie, en Iraq, en Haïti, au Mali, en République de Centrafrique, au Soudan du Sud, en Somalie ou au Myanmar, entre autres ».

Il rappelle que l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) a émis 2 rapports récemment – en décembre 2017 et en mars 2018 – qui indiquent que le Venezuela ne fait pas partie des 37 pays du monde qui vivent actuellement une crise alimentaire.

Fausses informations sur le VenezuelaLe diplomate compare les sanctions et les blocus économiques modernes contre les pays aux « sièges des villes mis en place au Moyen-Age dans l’intention des les obliger à se rendre. » C’est pourquoi il assure que ces sanctions sont accompagnées par la manipulation de l’opinion publique grâce à de « fausses informations, » à des relations publiques agressives et une rhétorique pseudo-humaine.

Ainsi, il manifeste son inquiétude à cause de la désinformation sur le Venezuela qu’on voit à l’étranger et qu’il décrit comme « une inquiétante campagne médiatique destinée à forcer les observateurs à avoir l’idée préconçue qu’il y a une « crise humanitaire » dans la République Bolivarienne du Venezuela. »« Un expert indépendant doit être prudent avec l’hyperbole et prendre en compte la fait que « crise humanitaire » peut être mal utilisé et servir de prétexte à une intervention militaire, » assure l’envoyé de l’ONU.

Conclusion et solutionsZayas affirme dans le document, citant la Charte des Nations Unies : Les principes de non intervention et de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats souverains qui font partie du droit international coutumier. Aucun Etat ne peut utiliser ou encourager l’utilisation de mesures économiques, politiques ou d’une autre sorte pour contraindre un autre Etat pour obtenir de lui la subordination de l’exercice de ses droits souverains. Aucun Etat ou groupe d’Etats n’a le droit d’intervenir directement ou indirectement, pour quelque raison que ce soit, dans les affaires intérieures d’un autre Etat, quel qu’il soit. Est interdite l’intervention des Forces Armées et de toute autre forme d’interférence ou de toute tentative de menace contre l’entité de l’Etat ou contre ses éléments politiques, économiques et culturels.

Pour l’expert, la solution à la situation du Venezuela « réside dans les négociations de bonne foi entre le Gouvernement et l’opposition, la fin de la guerre économique et la levée des sanctions. » C’est pourquoi il demande la reprise des dialogues entre le Gouvernement de Nicolás Maduro et l’opposition, des réunions que le Gouvernement a toujours organisées mais auxquelles l’opposition a refusé d’assister. À ce sujet, il souligne le travail de l’ex-premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero – et le soutien du Vatican – en tant que médiateur lors de ces conversations.

Zayas recommande au Gouvernement de « poursuivre ses efforts de dialogue avec les partis d’opposition, de reprendre les négociations organisées en République Dominicaine (…) et d’encourager la réconciliation nationale en libérant les prisonniers et en accordant des aménagements de peines » et il enjoint à d’autres personnalités ayant des mandats spéciaux de se rendre dans le pays, en plus des rapporteurs qui y ont déjà été invités. »

D’autre part, il appelle les pays du monde à apporter leur aide : « La solidarité internationale envers le peuple vénézuélien devrait faciliter la libre circulation des aliments et des médicaments pour pallier la pénurie actuelle. L’aide doit être vraiment humanitaire et ne pas poursuivre des buts politiques ultérieurs » et il ajoute que « les Etats riches devraient faciliter l’assistance humanitaire en coordination avec des organisations neutres » puisque « la priorité est d’aider vraiment les Vénézuéliens en respectant la souveraineté de l’Etat. »

Pour cela, il enjoint à la Croix Rouge, à Caritas et aux autres organisations de répondre à sa demande de coordonner l’importation et la distribution de l’aide et il ajoute que « les organismes des Nations Unies devraient fournir des services de conseil et d’assistance technique au Gouvernement. »

Telesurtrad. : Françoise Lopez pour Bolivar Infos

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