À Cuba aussi, la démocratie peut s’avérer difficile : les Cubains ne sont pas prêts à accepter le mariage homosexuel

Lors des plus de 100.000 débats sur le projet de constitution, la proposition d’ouvrir le mariage aux couples homosexuels a été, parmi beaucoup d’autres, rejetée.

Exercice démocratique gigantesqueEn juillet 2018, le parlement cubain a adopté, à l’unanimité, l’avant-projet d’une nouvelle constitution. Le projet réaffirme le caractère socialiste de la société tout en apportant en même temps une base constitutionnelle permettant de continuer à développer le secteur privé. La réforme des structures institutionnelles et l’ouverture au mariage homosexuel ont également attiré l’attention. La nouvelle constitution doit actualiser celle datant de 1976.

Le 13 août, 7,4 millions de personnes (sur une population de 11 millions) avaient participé à 110.000 débats, sur leurs lieux de travail, dans les quartiers et dans les universités. 659.527 propositions ont été présentées par les citoyens. « 

Les opinions ont été recueillies telles que les gens les ont formulées », dit Sucel Lameré, un fonctionnaire qui a dirigé une réunion dans une polyclinique. « 

Toutes les opinions valent, autant les ajouts que les suppressions, ainsi que les commentaires. Il s’agit, en fin de compte, de la loi générale de la république ».

Dans chaque commune, une commission a été constituée visant à numériser toutes les opitons et commentaires, incluant les noms complets de chaque personne. Le Centre des Etudes Sociales et Politiques a tout centralisé. Plus de quatre mille personnes participent au traitement de toutes ces données. Encore quinze mille personnes ont été formées pour recueillir les propositions écrites.

Grand progrès des droits LGTBMalgré le fait qu’au cours des premières années de la révolution Cuba a négligé les droits des homosexuels – une politique pour laquelle feu président Fidel Castro, son gouvernement et le Parti Communiste ont présenté plus tard leurs excuses- le pays a, ces dix dernières années, connu un grand progrès en matière des droits LGBT. Les transgenres aussi sont assistés sans frais, et la discrimination au travail des personnes à orientation sexuelle différente a été interdite, grâce, entre autres, aux plaidoyers éloquents de Mariela Castro, activiste LGBT et présidente de Cenesex, l’Institut cubain d’éducation sexuelle et d’émancipation.

Les activistes des droits LGBT à Cuba ont appuyé le mariage homosexuel avec des affiches portant le texte « 

Je soutiens le concept cubain » où des couples homosexuels sont affichés à côté de couples hétérosexuels. p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 120%; « 

Je soutiens le concept cubain ! Une famille très originale »

Dans la république de Cuba, les institutions religieuses sont séparées de l’Etat; art. 8 de la Constitution. p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 120%; } La lutte n’est pas encore gagnée, mettait en garde l’activiste LGBT cubaine Isabel Diaz Torrez sur les médias sociaux en juillet. Des campagnes pour et contre le mariage homosexuel en ont fait la disposition constitutionnelle proposée la plus discutée. Il y a un mois, cinq églises évangéliques ont diffusé un message sur les médias sociaux où le mariage était qualifié de « l’union exclusive entre un homme et une femme, selon la Bible ». Dans les quartiers, des églises ont également mis des affiches contre le mariage homosexuel: « 

Je soutiens le concept original, la famille comme Dieu l’a créée », avec uniquement un couple héterosexuel.

Je soutiens le concept original, la famille comme Dieu l’a créée », Gen. 1:27 p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 120%; } Décision démocratiqueL’article 68 concerné a fait l’objet de 192.408 opinions émises et enregistrées et de débats à 88.066 réunions, où 66 % de l’ensemble ainsi qu’une majorité écrasante s’est opposée à l’ouverture du mariage aux personnes du même sexe.

La commission parlementaire a dès lors décidé de retirer le concept du mariage de la constitution, « par respect de toutes les opinions ». Plus tard, une réforme du code de la famille aura lieu. Apparemment, le temps n’est pas encore arrivé.

Le machisme est tenace dans le monde et en Amérique-Latine.

Pour les progressistes en général et les activistes LGTB à l’intérieur et à l’extérieur de Cuba en particulier, cette décision du peuple constitue bien sûr un coup dur. Il semble qu’il reste encore beaucoup à faire. N’oublions pas qu’à ce niveau cette voie n’a été ouverte qu’en 2001 aux Pays-Bas et en 2003 en Belgique, suivie, dans la décennie passée, par seulement 21 pays des 189. Parmi eux, il n’y a que 4 pays latinos-américains et 1 pays africain : l’Afrique du Sud.

En Europe aussi, le mariage homosexuel ne sera possible en Autriche qu’au 1er janvier 2019, l’Allemagne ne l’ayant adopté que l’an dernier. En Suisse et en République tchèque, le débat est encore en cours et aucune date n’a été proposée. Dans des pays comme la Pologne et la Hongrie, il n’en est même pas question.

Cependant, la lutte porte ses fruits et, tôt ou tard, la majorité des Cubains va respecter les droits des homosexuels et des lesbiennes. Le fait que les autorités – entre autres par le biais de CENESEX sous la direction de Mariela Castro – continuent la lutte contre les préjugés est porteur d’espoir. À Cubanismo.be , nous la soutenons à 100 %; tout socialiste doit continuer à avoir à cœur l’égalité de toutes les minorités. p { margin-bottom: 0.25cm; line-height: 120%; }

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