Cette année, à Cuba, un 1er mai pas comme les autres. Pas de haut-parleurs sur la Plaza de la Revolución de La Havane . Pas de millions de personnes dans les rues, comme d’habitude à cette date. Le centre de Vedado n’a pas vu défiler des dizaines de blocs de travailleurs représentant toutes les professions du pays. Mais la tradition de la Fête internationale des travailleurs a néanmoins été maintenue comme peu de pays au monde peuvent le faire : avec fierté. Les gens ont emmené le défilé jusque dans leurs maisons. Les réseaux sociaux ont été inondés d’images. C’était comme si l’appareil photo de chaque journaliste de l’île avait pris en portrait des visages au hasard dans la foule sur la Plaza lors du 1er mai d’une quelconque autre année.
Un papa avec sa fille sur le dos, tous deux riant, avec un drapeau cubain à l’arrière-plan, Un couple de grands-parents, petits chapeaux sur la tête et pancarte à la main : « mi casa es mi plaza » (ma maison est ma plaza) .
Mais d’autres photos montrent que Cuba vit une situation très différente des autres années. Comme en témoigne l’image du Dr Francisco Duran au Centre de presse international à La Havane, avec le logo du 1er mai sur le côté gauche de sa poitrine, après sa conférence de presse quotidienne où il fait état de la situation dans la lutte contre le Covid-19 dans le pays.
Ou cette image d’une mère à côté de la photo de son fils, un médecin aujourd’hui en mission internationaliste à Turin, en Italie. Ou encore cette vue d’un immeuble, où tous les voisins sont sur les balcons pour chanter l’hymne national et, après quelques minutes, entonner l’Internationale. Pour ensuite, à 21 heures pile, offrir un tonnerre d’applaudissements au personnel soignant cubain.
La photo envoyée dans le monde entier par les diplomates de l’ambassade de Cuba aux États-Unis est touchante, elle aussi. Tous ensemble, le bras gauche levé, le drapeau cubain à la main. Une photo symbole prise dans le hall du bâtiment qui, la veille, avait été la cible d’un attentat terroriste.