De nouvelles règles pour Internet et les médias sociaux

Le 17 août 2021, le gouvernement cubain a approuvé une série de décrets qui réglementent l’utilisation d’Internet, protègent les internautes et mettent un frein aux abus. Dans les médias occidentaux, cela est immédiatement interprété comme une énième restriction de liberté, alors que Cuba veut en fait assurer sa souveraineté sur son cyberespace, à l’instar des autres pays. Prenez par exemple la Commission européenne et son plan d’action contre la désinformation (2018), ou le débat au Sénat belge sur la lutte contre les fake news. Même les États-Unis – les « champions » autoproclamés de la liberté d’expression – ont toute une batterie de lois et de règlements de ce genre pour réguler Internet… Étendre et améliorer l’accès à InternetLe gouvernement cubain s’efforce de rendre Internet et le trafic de données mobiles plus accessibles. Son but est de favoriser l’informatisation de la société, et donc son développement économique. Actuellement, le pays (où vivent 11,3 millions d’habitants) compte plus de 7 millions d’internautes et plus de 6 millions de Cubains actifs sur les réseaux sociaux. En 2018, l’entreprise cubaine de télécommunications ETECSA ne comptait que 1,6 million d’utilisateurs de données. En 2021, ce nombre s’élève à un peu plus de 5 millions (dont la moitié via la 4G) ! Aujourd’hui, plus de 64 % des Cubains ont accès à Internet et 76 % d’entre eux peuvent accéder à la télévision numérique. L’internet devient plus rapide et moins cher, même s’il reste une activité coûteuse pour le Cubain moyen. En raison du blocus, Cuba n’est pas autorisé à se connecter au câble qui passe juste au large de ses côtes, et doit se connecter par satellite.

La nouvelle réglementation sur les TIC vise à protéger les intérêts des citoyens et à assurer l’accès aux services TIC, ainsi qu’à garantir les droits constitutionnels des Cubains, notamment le principe d’égalité, de droit à la vie privée et de secret des communications. Les services de télécommunications privés sont accessibles à la condition de détenir une licence, mais les services publics sont prioritaires. Le blocusLe Sénat étasunien a récemment approuvé une résolution du sénateur d’extrême droite Marco Rubio, demandant au président Biden de faciliter le libre accès à Internet à Cuba, et de créer un fonds pour rendre possible ce « service ouvert et libéré de toute censure ». Marco Rubio est un adversaire acharné du gouvernement cubain et un ardent défenseur du blocus.

Les détracteurs de Cuba mentionnent rarement, voire jamais, le rôle du blocus sur l’accès à Internet sur l’île. GitHub, la plus grande plateforme de logiciels libres au monde, a récemment publié une liste de 60 programmes informatiques, sites web et services internet que Cuba ne peut utiliser que de manière limitée en raison du blocus. Par exemple, la société néerlandaise Wetransfer a décidé que Cuba ne pourrait pas recourir à ses services.

En 2020, le blocus a causé plus de 65 millions de dollars de dommages dans le domaine des TIC. Les composants de TIC ne peuvent être vendus à Cuba dès lors qu’ils contiennent 10 % de matières premières ou de composants provenant des USA. L’achat de licences ou la participation à des plateformes logicielles est également rendu très difficile par la menace des États-Unis. La maintenance et les mises à jour du matériel et des logiciels informatiques deviennent extrêmement coûteuses. Les services de radio et de télévision sont également touchés. Une cyber-guerreLe droit international reconnait le droit de chaque pays à la souveraineté sur son espace Internet et son spectre radioélectrique (radio et télévision). Les États-Unis bafouent ce droit en autorisant depuis leur territoire la diffusion d’émissions de radio et de télévision contre le gouvernement cubain (Radio et TV Martí, par exemple). Un groupe de travail spécial a même été créé pour former les leaders de l’opposition et élaborer des stratégies numériques. À l’heure actuelle, de plus en plus de Cubains ont accès à Internet. Par conséquent, les organisations contre-révolutionnaires deviennent encore plus actives. Elles peuvent compter sur le savoir-faire et le soutien financier des États-Unis. Ce n’est pas un hasard si les troubles des 11 et 12 juillet derniers ont été alimentés par les médias sociaux depuis Miami, entre autres.

Sur les médias sociaux sont diffusés des messages tels que « Cimex vend des produits offerts par le Mexique dans les magasins MLC » (les magasins MLC sont des magasins où l’on ne peut payer qu’avec des devises étrangères), ou « le cimetière provincial de Cienfuegos a des fosses communes pour enterrer les nombreux morts de la pandémie », « un enfant meurt à l’hôpital, le personnel de santé est attaqué », etc. Cubanismo.be a traduit une vidéo de notre organisation sœur, Cuba Información, qui traite de ce sujet. Des médias au service du capital ou de la révolution ?

Les nouvelles règles accordent des droits et des obligations différents aux utilisateurs d’Internet et des médias sociaux : égalité d’accès, qualité du service, informations véridiques, tarification transparente, etc. La diffusion de fake news ou de mensonges, l’incitation à commettre des infractions ou des activités dégradantes (sexisme, discrimination, harcèlement, incitation à la haine, etc.) sont passibles de sanctions.

Contrairement aux pays capitalistes où des monopoles privés possèdent Internet et les médias sociaux, et en déterminent les règles d’accès, Cuba souhaite que ces moyens de communication – comme les autres médias – soient contrôlés par la communauté. Il s’oppose à son utilisation abusive par l’establishment étasunien et ses acolytes pour saper l’ordre constitutionnel et public à Cuba. C’est la seule raison pour laquelle les opposants à la révolution cubaine dénoncent les nouvelles règles, tout en fermant les yeux face aux restrictions croissantes de la liberté de la presse et de la liberté d’expression dans leur propre pays…

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