Le 9 septembre, Fernando, l’un des Cuban Five et président de l’ICAP (association d’amitié pour la solidarité avec Cuba), a remis des médailles aux personnes et organisations qui se sont distinguées en matière de solidarité avec Cuba. Deux associations ont été mises à l’honneur : Cubanismo.be et Les Amis de Cuba/Vrienden van Cuba (VVC). Isabelle Vanbrabant a reçu la médaille au nom de notre association. Ann Delastanche (VVC) et Marc Vandepitte ont également reçu une « médaille de l’amitié ». Vous trouverez ci-dessous le texte écrit par Marc à l’occasion de cette cérémonie.
Pour rester dans l’actualité : la solidarité est comme un virus. Il existe cependant deux différences majeures avec le coronavirus. Tout d’abord, il n’existe aucun vaccin ou médicament contre la solidarité. Une fois que celle-ci s’empare de vous, elle ne vous quitte plus. On n’en guérit jamais. Deuxièmement, elle n’est pas nocive ; bien au contraire, elle a un effet positif.
Sans Cuba, sans la solidarité avec ce magnifique pays, je serais une personne différente. Cuba, et la solidarité avec ce pays m’ont beaucoup appris. Des choses qu’on ne peut pas apprendre dans les livres.
Cuba a fortement inspiré et encouragé mon engagement pour un monde meilleur.
Je suis allé à Cuba pour la première fois en 1994. Quelques années auparavant, j’avais voyagé en Amérique centrale. Lorsque je suis arrivé à Cuba, j’ai été très surpris par ce que j’ai vu : pas de bidonvilles misérables, pas d’enfants sans chaussures, pas de faim, des soins de santé et un enseignement excellents. Je pouvais à peine en croire mes yeux.
Pourtant, le pays traversait une crise économique d’une gravité exceptionnelle. 1994 a été l’année la plus difficile de la Période spéciale.
Plus je regardais les chiffres économiques, plus j’étais étonné. Tout autre pays qui connaît une telle récession économique est confronté à une explosion sociale. Là, ce n’était pas le cas. Au contraire, j’ai constaté que le soutien à la révolution était particulièrement fort.
C’était pour moi une véritable énigme. Pour résoudre cette énigme, j’ai commencé à étudier le pays de près. L’élucidation de cette énigme a donné lieu à mon premier livre : « De gok van Fidel » (le pari de Fidel).
Plus j’apprenais à connaître le pays et son histoire, plus je me posais de questions. Comment le Mouvement du 26 juillet, avec quelques centaines de personnes, avait-il réussi à vaincre l’armée la mieux armée d’Amérique latine ? Comment ont-ils réussi à construire une société socialiste et à la maintenir aux portes des États-Unis ? Qu’est-ce qui pousse ce petit pays du tiers-monde à envoyer à lui seul plus de médecins que l’ensemble de l’Organisation mondiale de la santé ?
Et c’est ainsi que j’en suis arrivé à l’architecte de cette révolution unique : Fidel Castro. Les révolutions sont faites par des personnes extraordinaires. Mais l’inverse est également vrai : les personnes extraordinaires sont le fruit des révolutions. La personnalité de Fidel a mûri au fil des années de lutte de milliers de personnes ordinaires.
La recherche de cet architecte a donné lieu aux deux livres suivants, que j’ai écrits avec ma femme, Katrien : « De Factor Fidel » (le facteur Fidel) et « Ontmoetingen met Fidel Castro » (rencontres avec Fidel Castro).
Cette recherche a également mis en lumière le fait que l’internationalisme et la solidarité sont au cœur de la révolution cubaine. « Sans l’internationalisme, la Révolution cubaine n’existerait même pas. Être internationaliste, c’est régler notre dette envers l’humanité », a dit Fidel.
Aujourd’hui, cette solidarité est plus importante que jamais. Et surtout maintenant que Cuba traverse une période complexe.
Pour paraphraser Fidel : dans les moments faciles, il est facile d’être solidaire. Le véritable mérite est de faire preuve de solidarité dans les moments vraiment difficiles.
Viva Cuba socialista. Patria o muerte. Venceremos !