Le Comité central (CC) du Parti communiste de Cuba (PCC) se réunissait ces 23 et 24 octobre. Le CC est l’organe le plus élevé du parti après le Congrès. Il s’est penché sur la mise en œuvre des décisions du huitième congrès (avril 2021).
Dans son discours de clôture, le président Díaz-Canel a souligné les problèmes et les défis auxquels fait face le peuple cubain. Si Cuba n’a été le pays le plus touché par les différentes crises, il a toutefois été le plus pénalisé par la poursuite du blocus américain et la détermination du gouvernement étasunien à saboter la révolution cubaine. L’impérialisme entend susciter le plus de mécontentement possible, alimenter l’instabilité en appauvrissant les conditions de vie et provoquer ainsi des affrontements violents. Des campagnes de haine et de mensonges visent à affaiblir la solidarité avec Cuba. Le 11 juillet, les forces impérialistes ont tenté d’organiser un « putsch de velours » et de mobiliser la population contre la révolution. Mais le 11 juillet est devenu un modèle d’unité populaire : les révolutionnaires sont descendus dans la rue pour défendre leur révolution. La manifestation annoncée pour le 15 novembre ne sera pas autorisée car elle est contraire à la Constitution et organisée à partir des États-Unis. (à ce sujet, voir ici et ici)L’une des leçons que le PCC tire des événements passés est qu’il doit se montrer plus attentif à la diversité dans la société cubaine et la défendre, car elle est un atout. Il s’agit d’améliorer les méthodes de participation populaire tout en veillant à ne pas relâcher la vigilance révolutionnaire.
Les opposants veulent diffuser l’idée que rien ne fonctionne. C’est pour cela que les révolutionnaires doivent analyser la réalité de manière (auto)critique, abandonner toute complaisance, bien communiquer et veiller à écouter, dialoguer, apporter des réponses et aussi des solutions dans toutes les structures. Ils doivent privilégier le dialogue avec la jeunesse, et renouveler et développer le travail social dans les communautés, car c’est là que se trouve la base sociale du soutien à la révolution.« Nous ne devons pas nous laisser décourager », disait Fidel, « car un peuple qui se laisse décourager ne va pas loin, s’embrouille et perd ».
Díaz-Canel a concrétisé le fait de « faire de la politique » : examiner les contradictions de la société, connaître leurs causes et proposer des solutions, partager les joies et les peines avec la population et tenir compte de ses priorités. Enrichir, convaincre, mobiliser et s’impliquer. Faire preuve d’honnêteté, de courage, d’efficacité et d’autocritique, avec un esprit souple et dialectique, sans dogmatisme, contre tout opportunisme et sans abandonner les principes révolutionnaires. Aller vers les gens et leur parler, expliquer et apprendre, approfondir la démocratie socialiste et supprimer les obstacles bureaucratiques.« Chaque problème offre une occasion de prendre conscience de notre responsabilité, met au défi notre capacité à surmonter les difficultés et teste notre combativité. »
L’économie, c’est aussi la politique et l’idéologieLa relation entre l’État et le secteur privé reste controversée, ce qui entrave le développement économique. Les opposants à la révolution jouent sur ce point en opposant les deux secteurs : le secteur privé « dynamique » contre l’État « rigide ». Le PCC, au contraire, considère les deux secteurs comme complémentaires et souhaite coordonner encore mieux leurs activités.
Les « acteurs économiques » actuels se répartissent comme suit :1 807 entreprises d’État4 853 coopératives agricoles : coopératives de production CPA, coopératives de crédit et de services CCS et unités coopératives de production de base UBPC430 coopératives non agricoles (CNA)230 micro, petites et moyennes entreprises (Mipymes)601 383 travailleurs en compte propre (TCP)Une centaine de sociétés mixtes (à capitaux étrangers).« Sans économie, il ne peut y avoir de socialisme, et, sans création de richesse, il ne peut y avoir de prospérité », ajoute Miguel Diaz-Canel.
Marino Murillo, responsable de la mise en œuvre de la mise à jour du modèle économique depuis 2016, a dépeint, dans les grandes lignes, la situation économique et l’impact de la réforme monétaire. Il a reconnu que l’inflation et la perte de pouvoir d’achat étaient plus importantes qu’estimé initialement.
Suite à cette réunion, les membres du parti vont devoir se mettre au travail en connaissance de cause.
Cubadebate