Nouveau vent de gauche au Honduras après 12 ans

Xiomara Castro, du parti Libre, devient présidente du Honduras. Elle est la première femme à occuper ce poste dans l’histoire de ce pays. Avec le parti fondé après le coup d’État contre son mari en 2009, elle a obtenu 52 % des suffrages, soit une large avance sur les deux autres candidats de droite.

Elle a été élue grâce aux mobilisations continues du peuple hondurien en faveur d’un programme de gauche. C’est pourquoi 68 % des électeurs se sont rendus aux urnes, un taux de participation sans précédent. Les gens ont pris conscience que pour la première fois depuis longtemps, leur vote comptait.

Xiomara veut investir massivement dans des programmes sociaux, dans ce pays où la pauvreté est la plus profonde de la région. Elle veut également établir des liens avec la République populaire de Chine pour des investissements indispensables. L’« Oncle Sam » du Nord choisit toujours le camp des super riches et de ses propres multinationales, qui exploitent sans vergogne le pays et sa population, allant jusqu’à utiliser des escadrons de la mort contre ceux qui leur résistent. Laura Cáceres est venue témoigner à Che Presente en 2017 du meurtre de sa mère Berta, qui menait la résistance contre la construction d’un barrage.

Le coup d’État contre le mari de Xiomara, Manuel Zelaya, remonte à 2009. Les militaires, soutenus par Washington, l’ont sorti du lit et l’ont embarqué en pyjama dans un avion en direction des États-Unis.

Xiomara veut modifier la constitution pour que le peuple ait davantage son mot à dire en matière de politique. Elle souhaite également s’attaquer à la corruption qui sévit dans ce pays d’Amérique centrale et, en tant que première femme présidente du pays, elle fait également pression pour une première « libéralisation » de l’avortement (uniquement après un viol ou lorsque la vie de la femme est en danger).

La présidente souverainement élue devra également s’assurer le soutien des mouvements populaires pour empêcher les États-Unis de s’immiscer à nouveau directement dans la politique intérieure du Honduras.

L’actuel président – élu frauduleusement – Juan Orlando Hernández devrait être extradé vers les États-Unis dès la fin de son mandat (le 27 janvier). Son frère Antonio y est détenu à vie pour trafic de cocaïne en gros. Au cours de son procès, le procureur étasunien a qualifié l’actuel président hondurien de chef d’un « trafic de drogue soutenu par l’État ». Le Pentagone va-t-il simplement laisser son ancien pion être livré à (son propre) système judiciaire ? La question est passionnante. En fait, il aurait dû être jugé au Honduras même, mais, malgré la montagne de preuves présentée par le procureur américain, la justice hondurienne ne l’a même pas inculpé.

Xiomara a terminé son discours de victoire dimanche par les mots « Hasta la victoria Siempre », la devise de son illustre homonyme à Cuba.

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