Luther Castillo, médecin Hondurien formé à Cuba, devient secrétaire d’État dans le nouveau gouvernement de Xiomara Castro.

Le Dr Luther Castillo Harry, qui a étudié gratuitement à l’École latino-américaine de médecine (ELAM) de La Havane, a, au début de ce mois, été nommé secrétaire d’État aux sciences, à la technologie et à l’innovation scientifique dans le nouveau gouvernement de gauche au Honduras de Xiomara Castro. En 2012, il était notre invité à ChePresente à Bredene.

Luther a décrit Cuba comme « un paradis au cœur des Caraïbes, où les rêves des enfants de pauvres se réalisent et où les hommes et les femmes sont formés scientifiquement et avec une conscience forte ». Il est né à Moskitia, l’une des régions les plus reculées de la côte atlantique, où vivent quatre des neuf peuples indigènes et afro-honduriens du pays.

Il nous raconte être arrivé à Cuba avec un sac à dos rempli d’espoir mais aussi chaussé de bottes en caoutchouc. On lui avait dit que, là-bas, il étudierait le matin, mais devrait récolter la canne à sucre l’après midi.« J’avais connu des conditions de vie difficiles, sans électricité ni routes. Les voyages vers la capitale Tegucigalpa étaient très coûteux et un manuel de médecine coûtait un an de salaire. La première fois que je suis sorti de Cuba pour des vacances, j’ai pu rendre les bottes à mon père, car je n’ai jamais eu à couper de canne à sucre », dit-il en riant.

Luther au Parlement européen, en 2008, accompagné de Toon Danhieux En deuxième année de médecine, lors d’une conversation avec Fidel Castro, Luther lui raconte que l’université nationale autonome du Honduras (UNAH) a été fondée en 1847 et qu’il s’apprête à devenir le premier médecin garifuna 118 ans plus tard, certes après avoir été formé à Cuba.« Ce récit a fortement intéressé Fidel, qui m’a dit ‘retourne là-bas et ramène 20 jeunes’. En cette année historique de 2001, nous avons réussi à les inscrire au centre d’études supérieures, et aujourd’hui, nous avons plus de médecins issus de ces populations diplômés de l’ELAM au cours de ces deux dernières décennies que sur les 175 ans d’existence de l’UNAH. »

Une fois rentré au pays, presque personne ne croit qu’un jeune médecin, armé de sa seule éloquence et d’une forte conviction dans les idées de solidarité de l’île, va construire un hôpital dans cette région oubliée de sa ville natale. Luther réussit toutefois à gagner la confiance de son peuple pour son projet et, bloc par bloc, ils construisent le premier centre de santé de la côte hondurienne.

Les Garífunas sont arrivés à San Vicente il y a longtemps et se sont ensuite mélangés aux communautés indigènes caraïbes et arawak ; le résultat de cette interaction a été l’émergence des Garínagu, un peuple qui, selon le médecin hondurien, a « une tradition de lutte pour la vie ».

Sous la présidence de Manuel Zelaya (2006-2009), il est directeur de la coopération extérieure au ministère des Affaires étrangères. Après le coup d’État du 28 juillet 2009, les mouvements sociaux du Honduras mèneront une campagne de solidarité pour protéger la vie du leader social.

Dans une publicité publiée dans différents médias de l’époque, les diplômés de l’ELAM diffusent l’alerte de Luther : « faites savoir à mes camarades que mon nom est sur la liste noire de l’armée et qu’il y a ordre de m’abattre si je résiste ». Ils exigent que son intégrité soit garantie.

Luther prend la tête de la brigade médicale internationale après le tremblement de terre de 2010 en Haïti. Il s’exprime ensuite devant le Congrès et le Sénat américains, le Parlement européen et d’autres organisations internationales, ainsi qu’en tant que conférencier dans des universités d’Amérique latine et des Caraïbes.

Le médecin hondurien est diplômé en médecine générale et directeur du développement médical et international du groupe scientifique Breegi. Il est cofondateur du parti Libertad y Refundación (LIBRE) et a récemment fait partie du comité de transition du président nouvellement élu, Xiomara Castro.« Avec la ferme conviction de servir mon pays, la détermination, le dévouement et les conseils de Dieu, et avec notre médecin Mary Vallecillo et la grande équipe qui nous accompagne, nous servirons sans condition », a-t-il déclaré mardi lors de sa prestation de serment en tant que secrétaire d’État aux sciences, à la technologie et à l’innovation scientifique.

Cubadebate

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