De la prison de Florence, Colorado, Tony nous envoya ses souvenirs d’un 8ième octobre, il y a 43 ans, quelques jours avant son 9ième anniversaire. Mes chers amis: Un autre 8 octobre vient d’arriver. Je me souviens très clairement le moment où notre institutrice nous a annoncé la mort du Che; je me rappelle la salle de cette école communale, je me souviens du caractère solennel de cet instant, je me rappelle que j’ai pleuré…. Je me souviens que ce que l’on disait les matins à l’école: ”On sera comme le Che!”. Je me rappelle quand un de mes oncles dessina son portrait juste à côté de celui de Camilo, dans un de mes carnets que je gardais avec soin. José Marti, que nous lisons depuis notre enfance, a dit un jour: “Même morts, de certains hommes émane une lumière d’aurore”, et qu’à une autre occasion, il affirma: “Toute mort est principe d’une vie”. Eduardo Galeano, dans son livre “Espejos” (“Miroirs”), a appelé le Che “Celui qui naît” et l’explique en quelques mots: “
Pourquoi le Che a-t-il cette périlleuse coutume de continuer à naître ? Plus on le manipule, plus on le trahit, plus il continue à naître. C’est celui de nous tous qui naît le plus. Ne serait-ce pas par hasard parce que le Che disait ce qu’il pensait et faisait ce qu’il disait? Ne serait-ce pas que cela continue à être extraordinaire dans un monde où les mots et les faits se rencontrent très rarement et que lorsqu’ils se rencontrent, ils ne se saluent pas, parce qu’ils ne se reconnaissent pas ?” Ainsi, tel un père qui nous montre le chemin correct, avec ses paroles et ses actions, tel un père qui nous aide à vaincre les obstacles les plus difficiles, ceux qui avons la certitude qu’un monde meilleur est possible, nous continuons à lui donner la main, a le regarder dans les yeux et à lui dire: “Je veux être comme toi”. Cinq fois très affectueusement Nous vaincrons. Tony 7 octobre 2010 FCI Florence. trad.: Dominique Gomis